Collectif
Nouvelle parution
Adrien Cavallaro et Andrea Schellino (dir.), Portraits de maudits. La malédiction poétique en représentations.

Adrien Cavallaro et Andrea Schellino (dir.), Portraits de maudits. La malédiction poétique en représentations.

Publié le par Eloïse Bidegorry (Source : Éditions Otrante)

Les études rassemblées dans ce volume reviennent à une source négligée de toute approche de la malédiction artistique : son rapport à l’image, sous toutes ses formes. Au moment de cristalliser dans un titre frappant – Les Poètes maudits – une longue tradition, Verlaine s’y était pourtant montré particulièrement sensible : Tristan Corbière, Arthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé n’étaient pas seulement pour lui des poètes à « tirer des bibliothèques », c’est-à-dire à sauver de l’oubli ; ils étaient aussi des visages photographiés ou peints, à promouvoir avec les techniques modernes de l’illustration.

Le spectre iconographique de la malédiction déborde toutefois très largement l’ouvrage de Verlaine, comme le montre le parcours proposé ici, qui s’ouvre avec la petite presse satirique de la monarchie de Juillet et se referme sur la poésie de la fin du xxe siècle et du xxie siècle. On y croisera de nombreux poètes et artistes qui incarnent aujourd’hui visuellement la notion de malédiction, de Rimbaud à Van Gogh, et jusqu’à une maudite comme Béatrice Douvre, mais aussi des réflexions sur la construction du stéréotype de la malédiction par l’image, notamment dans les anthologies poétiques. Ces Portraits de maudits voudront ainsi moins explorer une condition d’artiste qu’un imaginaire étendu à deux siècles de mises en scène du malheur artiste. 


Contributions de Adrien Cavallaro, Andrea Schellino, Jean-Didier Wagneur, Julien Schuh, Benoît Houzé, Éric Dayre, Raisa Rexer, Julien Zanetta, Zoé Monti, Henri Scepi, Corinne Bayle, Martine Créac’h, Émilie Frémond, Antoine Piantoni et Luigi Magno.