Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Musique ! On lit" (Mai-juin-juillet 2015, Vol. 16, n° 5) : "Faire voir, faire écouter : l’instrument déchiffré" par Nathalie Vincent-Arnaud.
***
Bernard Sève, L'Instrument de musique
Paris : Les Éditions du Seuil, coll. "L'ordre philosophique", 2013.
EAN 9782021011845.
376 p.
Prix 25EUR
Présentation de l'éditeur :
L’humanité a inventé environ 12 000 types d’instruments de musique, chacun exprimant une facette de l’imagination humaine. De façon étonnante, la philosophie néglige cet objet dont se sont depuis longtemps emparés acousticiens, musicologues, ethnomusicologues et historiens.
Relevant le défi d’une étude philosophique, Bernard Sève montre que la musique, cet art si singulier, commence pour ainsi dire avec l’usage des instruments : c’est la « condition organologique de la musique ». L’instrument, inscrit dans le temps historique dont il porte les marques, construit le temps musical de l’œuvre ou de l’improvisation. Il joue un rôle central dans l’ontologie de l’œuvre musicale : la musique est le seul art dont les instruments sont utilisés tout au long de la réalisation de l’œuvre. Une fois le tableau achevé, le peintre n’a plus besoin de son pinceau ; mais, la partition terminée, le musicien a plus que jamais besoin des instruments. En jouant l’œuvre, l’instrument passe de son corps physique à son corps musical, quand le corps naturel de l’instrumentiste se fait corps musicien.
Ainsi placé sous un jour inédit, l’instrument de musique est ici rendu à sa place essentielle.
Bernard Sève est professeur d’esthétique et de philosophie de l’art à l’université Lille 3. Il est notamment l’auteur de La Question philosophique de l’existence de Dieu (PUF, 2000), de L’Altération musicale, ou Ce que la musique apprend au philosophe (Seuil, 2002, réédition avec une préface inédite, 2013) et de De haut en bas. Philosophie des listes (Seuil, 2010).
* * *
On peut lire sur le site laviedesidees.fr un article sur cet ouvrage:
"La condition musicale", par P. Szendy.
Selon B. Sève, la musique est le seul art à dépendre fortement des instruments qui la produisent : elle ne peut s’en détacher, et l’instrument, que le musicien fait délibérément sonner, n’est pas réductible à un simple outil. Une telle thèse ne repose-t-elle pas, cependant, sur une conception étroite de l’instrument ? Cette recension est suivie d’une réponse de l’auteur.