Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "L’interprétation, engagements, pratiques, idéologies" (Mars 2015, Vol. 16, n° 3) : "L’engagement du lecteur : autonomie de l’œuvre & autonomie de l’interprétation" par Sophie Rabau.
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L'Interprétation politique des œuvres littéraires
sous la direction de Carlo Umberto Arcuri et Andréas Pfersmann
PAris : Kimé, coll. 'Détours littéraires", 2014
EAN 9782841746491
270p.
Prix : 26EUR.
Présentation de l'éditeur :
Le binôme « politique-littérature » s’inscrit en faux contre le discours régnant dans les disciplines littéraires, marquées aujourd’hui par le poids envahissant des sciences cognitives qui prolifèrent sur fond de néo-kantisme et de philosophie analytique. Qu’à cela ne tienne, les promoteurs de ce recueil, issu d’un colloque qui s’est tenu en juillet 2012 à l’Université de Paris 3 – Sorbonne nouvelle dans le cadre du projet ANR « Hermès », estiment d’une part que le potentiel politique des phénomènes artistiques n’est pas en contradiction avec leur autonomie, et de l’autre que la connaissance véhiculée par les textes ne saurait être dissociée de leur teneur politique au sens large. Dès lors, s’interroger sur l’interprétation politique des œuvres littéraires ne revient pas à privilégier une option herméneutique au détriment d’autres, mais tout d’abord à faire l’inventaire d’un vaste chantier, avec ses lumières (les esthétiques « résistantes » de Th. W. Adorno, W. Benjamin, B. Brecht, L. Goldmann, F. Jameson, G. Lukács, J.-P. Sartre) et ses ombres (les appropriations fascistes de la tradition littéraire, les «panthéonisations» instrumentales de certains auteurs, le quadrillage policier, voire « consensuel », de l’herméneutique des textes dans les pays où la critique est au service d’un contrôle implacable des consciences). Loin de conduire à une attitude désenchantée ou résignée, au diapason du discrédit de la politique auquel nous sommes quotidiennement confrontés, un tel repérage semble aboutir à un premier constat paradoxal. Il se peut qu’une lecture politique des œuvres littéraires soit à la fois une menace et la seule façon de rendre radicalement justice à un acte de création censé jouir d’une autonomie maintes fois postulée.
Maître de conférences en Littérature générale et comparée à l’Université de Picardie – Jules Verne, Carlo Umberto Arcuri a édité deux numéros de Romanesques (revue du « Centre d’études sur le roman et le romanesque ») sur la « Romance » (avec Christophe Reffait – 2011) et sur «Europe du roman, roman de l’Europe» (2013). Pour Kimé, il a publié, avec Giorgio Passerone : L’en-dehors, éloge et variations. Consistances de la littérature, des arts, de la philosophie (2009).
Andréas Pfersmann est maître de conférences HDR en Littérature générale et comparée à l’Université de la Polynésie française. Il a notamment publié Séditions infrapaginales : poétique historique de l’annotation littéraire (XVIIe-XXIe siècles) (Droz, 2011) et dirigé plusieurs ouvrages collectifs sur Pierre Klossowski, Theodor W. Adorno, la théorie du roman et sur Serge Pey.