Max Milner, Le Diable dans la littérature française
de Cazotte à Baudelaire, Éditions Corti, 2007. É
dition José Corti. José Corti
Réédition revue du classique de Max Milner.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
1. – Raisons qui nous ont amené au choix de ce sujet : Les problèmesposés par le déchaînement des forces du mal, Ie renouveau de laréflexion contemporaine sur le diable, Ies perspectives offertes parune étude de la signification du thème de Satan dans la littérature
2. – Détermination de la période à étudier : Le Diable Amoureux faitapparaître une nouvelle conception des rapports de l’homme avec lespuissances du mal ; les Fleurs du Mal et La Fin de Satan constituent lepoint d’aboutissement de ces nouvelles tendances
3. – Problèmes posés par le caractère multiforme du thème. Solutions proposées.
4. – Opportunité de ce travail du point de vue de l’histoire littéraire
PREMIÈRE PARTIE
L’ÉPOQUE PRÉROMANTIQUE (1772-1815)
CHAPITRE PREMIER. – De la croyance au Prince des Ténèbres dans le siècle des lumières.
1. – Comment la question a été envisagée jusqu’ici : On a multiplié lestémoignages de l’intérêt du XVIIIe siècle pour les sciences occultes,mais on n’a pas suffisamment déterminé les degrés et les nuances de lacroyance
2. – Les « manifestations » de Satan. Rappel des plus récentes : La diablerie de Coutances ; l’affaire Hocque.
Conséquences de l’édit de 1682 Comment on traite les sorciers à la Bastille au XVIIIe siècle
3. – Problèmes posés par la diversité des opinions. – Distinctions qui seront faites
4. – Les philosophes. – Voltaire : Importance qu’il accorde au problèmedu diable ; son origine ; les raisons de son culte. Rôle de Bekker.Bayle et le problème du manichéisme. Ses adversaires. – L’Histoire deManichée de Beausobre. Diderot. – La confirmation apportée auxphilosophes par les médecins
5. – Position des gens d’église. – Certains ne font preuve d’aucunesprit critique : Boissier, Daugis, Guyon, Costadau, Fiard. D’autrescherchent des principes pour distinguer le vrai du faux : Le P. Lebrun,Dom Calmet, I’abbé Lenglet-Dufresnoy. Curiosité amusée des deuxderniers. Certains faits sont universelle ment mis en doute : Lesincubes et succubes. D’autres
sont âprement controversés : Les sabbats, les pouvoirs des sorciers
6. – Conclusion. – La croyance dans les pouvoirs de Satan n’a pas cessé de décroître jusqu’à la fin du siècle.
CHAPITRE II. – Du Diable boiteux au Diable amoureux
1. – La croyance au diable malmenee par deux romans : Le Comte deGabalis et L’Histoire des imaginations extravagantes de Mr. Oufle
2. – Le Diable boiteux : ses imitations. L’Esprit malin.
3. – Utilisation de la figure de Satan dans deux ouvrages satiriques ; les Lettres cabalistiques et Le Compère Matthieu
4. – Le Diable amoureux. – Les contemporains n’y ont vu qu’un ouvrageléger. Ce que ses ouvrages antérieurs nous apprennent sur lesvéritables intentions de Cazotte. Ce qu’il en a dit lui-même
5. – Le Diable amoureux (suite). – Les sources. La progressionpsychologique et la signification morale. Problèmes posés par ledénouement
CHAPITRE III. – Du côté des Illuminés.
1. – Cazotte et les llluminés. – La légende. Ses invraisemblances.Continuité profonde des préoccupations de Cazotte. Hypothèsespersonnelles sur sa conversion à l’illuminisme. Cazotte Illuminé
2. – Caractères généraux de Satan dans les doctrines
illuministes
3. – Les martinistes. – Caractères communs de leur conception de Satan. La faute de Satan selon Martinés
de Pasqually et selon Saint-Martin. La création de la matière. Rôle del’homme en face de Satan selon Martinès. Rôle de l’homme selonSaint-Martin
4. – Le swedenborgisme. – Variations de la doctrine de Swedenborg surles démons. La faute originelle. La transformation du pécheur en démon.Le jugement. L’enfer
CHAPITRE IV. – Contes orientaux.
1. – Le diable dans le conte oriental avant Beckford et Cazotte. – Cequi manque aux mauvais génies pour être des démons. Deux contesoriginaux, Les Aventures d’Abdalla fils d’Hanif, et l’Histoire deKelaun et Guzzarat, font intervenir des génies plus profondémentsataniques
2. – Le « Vathek » de Beckford.– Faut-il l’inclure dans la littérature française ? Pourquoi il a étéécrit en français. Le satanisme dans la vie de Beckford. Sens moralapparent de l’histoire. Mesquinerie du bien et grandeur du mal.L’ironie et le crime. La grandeur de la damnation. Origine vécue de cesentiment
3. – Les contes orientaux de Cazotte. – Caractèresgénéraux du rôle de Satan. Proximité des forces surnaturelles. Latactique de Satan. Responsabilité de l’homme. Méfiance vis-à-vis de lamagie. L’effort humain et le pardon des mauvais esprits. La démonologiede Cazotte et la démonologie arabe. Valeur littéraire de lareprésentation de Satan
CHAPITRE V. – Le diable et la Révolution.
1. – Point de vue des Illuminés. – Joseph de Maistre : Allégorie etréalité ; le mal et l’unité rompue ; Satan sert les desseins de Dieu,Cazotte : sa lutte contre Satan ; son optimisme, son jugement sur lesIlluminés. L’abbé Barruel. L’abbé Fiard. Lavater
2. – Une esthétique de la cruauté. – Les transformations de la sensibilité. Le Moine,de Lewis : Influences subies et originalité ; le passage du réel aufantastique ; malédiction et spectacle ; la psychologie du désespoir ;la femme satanique, succès en France : L’Italien, de Mrs Radcliffe. Les Brigands,de Schiller : Karl Moor et Satan, ambiguïté de ce satanisme ;imitations. Le marquis de Sade : son opinion sur le roman noir ;affinités de son œuvre
avec la théologie de Satan.
3. –Le théâtre noir. – Le Château du Diable, de Loaisel de Tréogate :Influence du genre troubadour : influence du théâtre baroque. LesTentations, de Cuvelier. Le Moine, de Cammaille-Saint-Aubin. C’est leDiable, ou la Bohémienne, de Cuvelier
4. – Popularité de Satan. – Les pièces de boulevard. Les parodies deromans noirs. Les titres sataniques. Certains esprits s’en inquiètent
5. – Conclusion
CHAPITRE VI. – Merveilleux chrétien
1. – Raisons de l’échec du merveilleux chrétien dans notre littérature classique. La crise de l’épopée au XVIIIe siècle
2. – L’accueil du Satan de Milton. – Premières mentions. Variations dugoût de Voltaire. Raisons de sa condamnation. Dupré de Saint-Maur. LeP. Routh. Louis
Racine. Raisons morales et théologiques de son admiration. Sapénétration psychologique. Il défend la liberté du poéte. Sonintransigeance sur l’orthodoxie. L’opinion générale à la fin du siècle
3. – Satan dans l’épopée pendant le dernier quart du XVIIIe siècle. –La Christiade de I’abbé de la Baume. Influence du Paradis Perdu surcette œuvre. Le Messie de Dubourg. Regain de faveur du merveilleuxchrétien. Le Joseph de Bitaubé. La Mort d’Azaël de Dugat : est-ce unesource des Martyrs ? Importance du rôle de
Satan
4. – Le diable dans l’œuvre épique de Chateaubriand. – Chateaubriandcroyait-il au diable ? La conception spirituelle des puissances du maldans le Génie du Christianisme. Elle est contredite par le rôle que la« Poétique du christianisme » leur assigne. Obscurités etcontradictions du Satan des Natchez. Sources du Satan des Martyrs.Efforts de Chateaubriand pour se libérer de ses modèles. Raisons de sonéchec
5. – Conséquences de l’échec des Martyrs. Le marasme de l’épopée
DEUXIÈME PARTIE
L’AUBE DU ROMANTISME (1815-1830)
CHAPITRE VII. – Les débuts du « genre frénétique » en France (1815-1822).
1. – Les prolongements du XVIIIe siècle. – Survie du roman noir :Esprit « philosophique » et curiosité. Le Dictionnaire Infernal et sessuites. Constant et Discrète. La Panhypocrisiade. Le Damné volontaire
2. – Satanisme littéraire et réalité. – Le diable a-t-il profité de laRestauration ? Berbiguier : Son tempérament ; son histoire
3. – Charles Nodier et la théorie du « genre frénétique ». – Sonpremier article de 1821. Origine du terme « école frénétique ».Embarras de Nodier. Ce qu’il reproche au « genre frénétique ».
4. – Charles Nodier et la pratique du « genre frénétique ». – Nécessitéde distinguer différents niveaux dans la production. Les Infernaliana.Smarra
CHAPITRE VIII. – L’apport de l’étranger.
1. – Introduction. – Qu’il est difficile d’apprécier la valeur réelle des œuvres dont il va être question
2. – Le Petit Pierre. — L’accueil en France. Caractère apparemmentmoral de l’œuvre. Immoralisme profond. Complicité entre l’écrivain etle diable
3. – Zopoya. – Obscurité et originalité de l’œuvre. Analyse. Pour la première fois le diable est aimé en tant que tel
4. – Melmoth. – Est-ce le diable ? Sa double nature. Le thème duTentateur. Le mécanisme de la tentation. Affinité de Melmoth avecl’innocence : Son amour pour Immalie. L’amour d’Immalie pour Melmoth.Difficultés du dénouement
5. – Byron. – Dans quelle mesure les Français l’identifient à Satan.Contradictions de son satanisme. Elles permettent de mieux comprendreles réactions du public français. « Emmanuel et Satan ». La réfutation
de Caïn par Fabre d’Olivet
6. – Klopstock et Moore. – Mme de Staël et Abbadona. Séduction dupersonnage. Il annonce le pardon de Satan. L’enthousiasme de Soumet.Les Amours des Anges. Conclusion
CHAPITRE IX. – Du monstre au héros (1821-1828)
1. – Le monstre identifié au démon dans le Frankenstein de Mrs Shelley.Le satanisme de Han d’Islande. Le Monstre de Mlle Bodin. La Fille deDieu de Claire Destay. Caractères originaux de son satanisme. Affinitésavec Eloa
2. – Les romans de jeunesse de Balzac. – Le satanisme n’a-t-il aucunepart dans Falthurne ? Place qu’il occupe dans le Centenaire.Comparaison avec Melmoth. Le conflit entre la « vie » et la « pensée ».Le Pacte. – Thèmes balzaciens dans ce roman. Le Corrupteur. Balzac etSatan en 1828
3. – Le Damné de Mlle Bodin. Sympathie croissante pour le héros maudit
4. – Le Monstre canonisé. – Le Solitaire du Vicomte d’Arlincourt. Le Renégat. Le Parricide de Jules Lefèvre
CHAPITRE IX. – L’Ennemi de Dieu (1815-1825)
1. – Tentatives de renouvellement du merveilleux chrétien. – Le rôle deMarchangy. Emprunts à l’enfer scandinave : la Caroléide du vicomted’Arlincourt ; le Philippe-Auguste de Parseval-Grandmaison. Autresessais de renouvellement. Le Repentir d’Elzéar de Sabran. Le thème dela rédemption des démons y est esquissé
2. – Satan dans les « Odes » de Victor Hugo. – Attrait exercé par lemerveilleux chrétien sur les jeunes romantiques. Significationreligieuse de Satan dans les Odes. Signification politique. Uneévolution s’amorce dans les Nouvelles Odes
3. – Prestige de Satan. – Le Saül de Soumet : Présence diffuse de Satan; son action sur Saül ; celui-ci reste pourtant responsable ; grandeurdu dénouement ; succés de la pièce. Gaspard de Pons : justification dela révolte ; poésie du crime ; déchirement profond de G. de Pons
CHAPITRE XI. – Le Satan de Vigny.
1. – Satan dans les premiers poèmes. L’ébauche du Jugement dernier. Suzanne
2. – Le « Satan » inachevé. – Qu’aurait-il été ? Interprétation de G.Bonnefoy. Critique de cette interprétation. Les premiers plans fontdéjà apparaître un drame de la séduction. Portée véritable des «reproches » de Satan. Vigny suit de très près le Caïn de Byron.Parle-t-il entièrement en son propre nom ? Traits originaux de sonSatan. Celui-ci traduit le drame d’une émancipation passionnelle
3. – Eloa. – Le passage de Satan à Eloa. Celle-ci usurpe
les aspects sympathiques du caractère de Satan, qui se trouve ainsirejeté du côté de la perfidie. L’envoûtement sensuel. Satan et l’amourhumain. La conclusion ne résout pas les contradictions du héros
4. – Satan Sauvé. – Date de sa rédaction. Son contenu. Difficultés que soulève cependant cette chronologie
CHAPITRE XII. – Les Histoires du temps passé (1824-1830).
1. – L’attitude de Walter Scott en face du surnaturel. L’exaltation des anciennes croyances chez Hugo et Nodier
2. – Les « Ballades » de Victor Hugo. – Caractère général. Lespremières ballades. Les Deux Archers. La Ronde du Sabbat. Autres piècescontenant des éléments diaboliques
3. – Le passage au « grotesque ». – La Préface de Cromwell. Cromwellmet en pratique la théorie du grotesque. Satanisme et mascarade dansAmy Robsart
4. – Le diable et le roman historique. – Les historiens lui font uneplace. Pourquoi le roman historique a tendance à l’écarter. Deuxexemples significatifs : Urbain Grandier, de Bonnellier, et Cinq-Mars
5. – Le triomphe du pittoresque dans les légendes. – Les Contes du Gaysçavoir de Ferdinand Langlé : la part de la fantaisie ; la part dufrénétique. Les Légendes françaises d’Édouard d’Anglemont : tendancesclassiques ; dette inavouée envers le romantisme. Les Légendes,ballades et fabliaux de Baour-Lormian
CHAPITRE XIII. – Dans le sillage de Méphistophélés.
1. – Méphistophélés devant, la critique française. – L’interprétation de Mme de Staël. Premières réactions
du public français. Les traductions de 1823 provoquent Une lente évolution
2. – Méphistophélés dans les adaptations françaises de « Faust ». – DeSaur et Saint Geniés : ils suivent principalement le Faust de Klinger ;mais lui donnent une signification optimiste et humaniste ; cela lesamène à rapetisser le démon de Klinger. Le Faust de Théaulon. Celui deBéraud et Merle. Le Méphistophélés de Lesguillon
3. – Méphistophélés hors de la littérature. – Berlioz. Delacroix
TROISIÈME PARTIE
L’APOGÉE ROMANTIQUE (1830-1845)
CHAPITRE XIV. – Sous le signe du fantastique (1830-1835).
1. – Le Diable chez Hoffmann. – Il en donne parfois une image banale.Mais le plus souvent une image personnelle caractérisée par sonambiguïté. Situations où
la présence du diable se manifeste : l’art et le démon ; l’amour et ledémon. Le diable chez les imitateurs étrangers de Hoffmann traduits enFrance en 1830
2. – Le fantastique pur. – Résistances de l’esprit français : il fautun passage. Le diable et le fantastique musical : la Légende dePaganini ; Les Deux Notes et Ugolino d’Aloysius Block. Le diable et lefantastique onirique : Le Nouveau Faust, de Nodier ; Le premier sermondu vicaire, de Berthoud ; Dieu et le Diable, d’Alphonse Karr
3. – Le fantastique légendaire. – Raisons de son succès en France. Lalégende n’exclut pas entiérement le fantastique. Légendes fantastiquesd’atmosphère paysanne : Berthoud ; La Combe de l’Homme mort, de Nodier; Le Drat, d’Eugène Gosse. Légendes fantastiques de couleur féodale :La Griffe du diable d’Émile Morice ; Le Nez Rouge, de Bertoud. Légendesfantastiques d’atmosphère bourgeoise : Fouinet ; Édouard Thierry ;Berthoud
4. – persistances de l’esthétique frénétique. – L’Œil sans paupière, de Philarète Chasles. Paola, de Boucher de Perthes
5. – Le fantastique comique. – Parodies de légendes. Le Succube deBalzac : fausse objectivité du conte ; le comique d’exagération ;satanisme et frénésie charnelle ; c’est un pur divertissement
6. – Conclusion
CHAPITRE XV. – L’âge d’or du satanisme (1830-1835).
1. – Le satanisme à la mode. – Quelques témoignages pittoresques. Durée réelle de cette mode
2. – Théophile Gautier. – Le diable dans Albertus : ironie du ton ; dandysme et satanisme ; satanisme pictural. Le diable dans Onuphrius : les hantises de Gautier ; les vexations agissent par l’intérieur ; l’obsession de la main
3. – Philothée O’Neddy. – Causes de son pessimisme
profond. Caractères superficiels de son satanisme. Vertige métaphysiqueet platonisme. L’idéalisme retourné. Blasphème et extase. Le goût dunéant
4. – Le satanisme des petits romantiques. – Dieu mis en accusation. Leblasphème. L’apologie de Satan : Lassailly ; Polydore Bounin
5. – Le héros satanique. – Son prestige dans la littérature et dans lesmœurs. Est-il vraiment satanique ? Le Szaffie d’Eugène Sue : sonapparence extérieure ; le fond de son être est l’ennui ; la séductiond’Alice. Lélia : sa réputation infernale ; elle la justifie elle-même ;en réalité son satanisme apparent est dû à une surabondance d’amour ;ses explications à Sainte-Beuve. Autres formes de satanisme innocent
CHAPITRE XVI. – Pandémonium romantique (1830-1835
1. – Le diable dans le roman historique. – Notre-Dame de Paris: les superstitions y sont souvent présentées ironiquement ;l’érudition démonologique ; Claude Frollo et l’Ambrosio de Lewis.L’Écolier de Cluny de R. de Beauvoir. Le Maréchal de Raiz, d’HippolyteBonnellier. L’Hôtel de Petau-Diable, de Siméon Chaumier
2. – Le diable chez les poètes. – Édouard d’Anglemont. Les ballades. Les chants de sabbat
3. – Le diable au théâtre. – Difficultés qu’y rencontre lareprésentation de Satan. La Quittance du diable, de Musset. Nerval etson Nicolas Flamel : les sources ; Nerval de s’est pas seulementinspiré de Klinger, mais aussi de De Saur et Saint-Geniès ; ce queNerval a ajouté à ses modèles. La « diablerie » du Prince des Sots. LeDaniel d’Aloysius Bertrand. Le Moine, de Fontan. Le Juif errant, deMerville et Mallian. Don Juan de Marana, de Dumas : analyse ; manqued’originalité de Satan ; causes de l’échec de Dumas
4. – Le diable à l’Opéra. – Musique et livret sont étroitementsolidaires dans Robert le Diable. L’analyse de Balzac dans Gambara lesdistingue à peine. Comment
Balzac interprète le rôle de Satan. Part de Meyerbeer dans le livret.Aspects traditionnels du Bertram de Robert le Diable. Aspects nouveaux: la sentimentalité.
5. – Le diable comique. – Parodies et œuvres légères. La Comédie duDiable, de Balzac. Coup d’œil sur l’iconographie de Satan
CHAPITRE XVII. – Incarnations romanesques : Balzac
1. – Balzac croyait-il au diable de la théologie ? Réponse négative,appuyée sur Le Cousin Pons, Louis Lambert et Séraphita
2. – L’Élixir de longue vie. – Il prolonge la donnée du Centenaire.Mais le drame se joue ici au sein d’une famille. Caractère satanique dela toute-puissance. Sa véritable signification pour Balzac. Ledénouement du conte n’apporte pas de réponse au problème
3. – La Peau de Chagrin. – Ici encore la toute-puissance
a un caractère satanique. Mais ce n’est pas le signe d’une inquiétudemorale. Le diable symbolise le caractère autodestructeur du vouloir etdu pouvoir
4. – Melmoth réconcilié.– Analyse. Balzac et Maturin. Pas de problème moral non plus. Icil’accent est mis sur le savoir. Une source de Melmoth réconcilié : LeVieil Homme vert, de Théodore Hook. La malédiction de l’omniscience.L’interprétation d’Albert Béguin. Critique de cette interprétation
5. – Le diable dans la Comédie Humaine. – Est-ce une « diaboliquecomédie » ? Le thème de la révolte. Celui de la puissance occulte.Celui de l’association pour le mal. Celui de la tentation et de lacorruption. Celui de l’existence par procuration et de la gourmandisedes âmes. Celui de la destruction
CHAPITRE XVIII. – Incarnations romanesques : de Lamothe-Langon à Soulié (1832-1838)
1. – Inconvénients de l’intervention du diable dans le
roman
2. – « Le Diable », de Lamothe-Langon. – L’intrigue. L’influence deSpiess et de Maturin. Impression d’arbitraire produite par l’intrusiondu surnaturel
3. – « Le Cheveu du Diable », de S.-H. Bertoud
4. – « Les Mémoires du Diable », de Soulié. – Les modèles de Soulié.Analyse de. s premiers épisodes du roman. Les contemporains ont étésurtout frappés par la prédominance du mal. Satan présentateur :caractère maléfique de la vérité qu’il révéle ; mais ce n’est pastoujours la vérité. Satan meneur de jeu : problèmes techniques poséspar son intervention. Satan commentateur dans quelle mesurereprésente-t-il la pensée de Soulié ? Incohérence et confusion dudénouement. L’échec de Soulié
CHAPITRE XIX. – L’heure de l’épopée (1830-1839)
1. – Permanence de l’épopée traditionnelle. – Simple énumération.Innovations de détail. La Madeleine de Delphine Gay. La NouvelleMessiade, d’Édouard Alletz : place de Satan ; son caractÈre spirituel ;le fond de son être est le désir et l’ennui
2. – Les tendances nouvelles. – L’épopée de l’avenir sera celle dugenre humain. Conséquences pour Satan. Satan et la révolution de 1830.Satan et Paris. Barbier.
Lamennais
3. – Satan et le progrès humain. – Ballanche ne lui fait pas de place. Dans Les Visions de Lamartine, sa place
décroît à mesure que le projet se précise. Pourquoi il est absent de LaChute d’un ange. Autres épopées : Le Dernier Homme, Oromaze, Sémiramis
l. – Ahasvérus. – Sources du premier intermède. Carac
tère moderne de Belzébuth. Dans quelle mesure exprime-t-il lessentiments de Quinet ? Aspects sataniques de Mob. Significationdernière de l’œuvre 5. – Autres épopées. – La Pallantiade du baronHermann. Albert Love ou l’Enfer, de René Clément. Le Dernier Jour, deReboul : banalité de son Satan ; ses scrupules d’orthodoxie
CHAPITRE XX. – Soumet.
1. – Espoirs et déceptions suscités par la Divine Épopée
2. – L’idée première. – À quelle époque remonte-t-elle ?
Soumet et Vigny. Soumet et Klopstock. Le dédoublement de Satan
3. – L’Action. – Les quatre premiers chants : influence d’Eloa ; lepéché d’Idaméel. L’enfer de Soumet : son symbolisme manqué ;responsabilité de l’homme ; beauté du mal ; imitations. Le récitd’Idaméel : Soumet et Byron ; Soumet et Grainville ; Soumet etLamartine. La fin de Satan : le Christ aux enfers ; repentir de Satan ;le problème non résolu
4. – L’échec de Soumet. – C’est un témoin attardé. Mièvrerie et manqued’imagination pour le mal. Défaillances de son symbolisme. Jeanne d’Arc
CHAPITRE XXI. – Derniers feux du pandémomium (1837- 1845).
1. – Orientations ésotériques et métaphysiques. – Le Magicien,d’Esquiros : l’ésotérisme dans la vie de l’auteur ; le thème du doubleamour ; l’attirance de Satan ; le vertige satanique ; satanismeonirique ; évolution ultérieure d’Esquiros. Les Martyrs d’Arezzo,de Jules Lefèvre : sources ; l’artiste fasciné par son œuvre ;l’artiste identifié à son œuvre ; la répétition ; la beauté du diable ;le thème ésotérique des Lollards. Consuelo ; intérêt de G. Sand pourles Lollards ; Satan dans la seconde version de Lélia ; son symbolismepolitique et philosophique dans Consuelo ; Satan et Jésus-Christ.
2. – Le déclin du fantastique. – Inès de las Sierras, de Nodier. LeTrésor de la Caverne d’Arcueil, de Pétrus Borel. Deux acteurs pour unrôle, de Th. Gautier.
3. – Le diable folklorique et pittoresque. – Les légendes sont abordéesdans un esprit nouveau. Traditions allemandes. La Légende du BeauPécopin : analyse ; les sources ; la virtuosité verbale. Légendesfrançais
4. – Aloysius Bertrand. – Il échappe à la chronologie. Le diable dansses premières œuvres. Influences dans Gaspard de la Nuit : Nodier,Hoffmann, Ferdinand Langlé. Satanisme formel 198
5. – Le diable badin. – Satires. Le Diable à Paris. Comédies et vaudevilles
QUATRIÈME PARTIE
LA FIN DU ROMANTISME (1845-1861)
CHAPITRE XXII. – Le renouveau du satanisme dans la dernièregénération romantique.
1. – Flaubert avant la première « Tentation de Saint-Antoine. — Voyageen enfer Rêve d’enfer. La Danse des Morts. Smarh : influence de Goethe; influence de Byron ; influence de Soulié ; importance et originalitéde Yuk, le démon du grotesque
2. – La première « Tentation de Saint-Antoine ». Rôle limité du diable.Son aspect théâtral et populaire : il est plus accentué dans lemanuscrit. La tradition hagiographique. La tentation cosmique :comparaison avec Smarh ; l’influence du spinozisme ; le vertige dunéant. Ce diable ne doit rien à Breughel ni à Callot. Aspect sataniquedu « grotesque triste »
3. – « Une promenade de Bélial », d’Alfred Le Poittevin
4. – Le « Falkir », de Pezzani
5. – Une chapelle de poètes sataniques en 1845. Une fille de Caïn, de Sébastien Rhéal
CHAPITRE XXIII. – Vers la réconciliation de Satan
1. « Amschaspands et Darvands », de Lamennais. – Source orientale.L’intégration du mal dans l’histoire. Optimisme ou pessimisme ?
2. Le thème de la fin de Satan chez l’Abbé Constant. – Comment il sepose le problème. La Mère de Dieu. La Dernière Incarnation. LeTestament de la Liberté. Changement de perspective dans Dogme etRituel. L’Histoire de la Magie accentue cette évolution
3. Renan et Proudhon. – L’article de Renan sur la Tentation du Christd’Ary Scheffer. Le « satanisme » de Proudhon. Ses raisons profondes
4. Réhabilitation et pardon de Satan dans l’épopée. – Le Mondeantédiluvien, de Ludovic de Cailleux. Le Jugement dernier. Azaël, deChristien Ostrowski. La Tentazione, de Montanelli. La Mort du diable,de Maxime du Camp. Merlin l’Enchanteur, de Quinet : l’ironie du tonMerlin attiré par l’enfer ; Satan converti par le syncrétisme ; ce queMerlin l’Enchanteur doit à l’ambiance ; son accent personnel
CHAPITRE XXIV. – Gérard de Nerval, le Fils du Feu
l. Place de Satan dans son œuvre après 1840. – Le Monstre vert
2. L’Imagier de Harlem. – Un « Faust dans le goût français ». Analysede L’Imagier. Nerval s’efforce de donner au rôle de Satan un intérêtdramatique. La variété de ses incarnations. Satan et l’inventeur :influence de De Saur et Saint-Geniès. Le thème de la femme infernale :Lilith est la première « fille du feu » ; les réincarnations du «féminin éternel » ; la femme infernale et la céleste ne sont qu’uneseule femme
3. Jenny Colon et le monde souterrain. – La reine de Saba. L’enfer duthéâtre. Influence du Second Faust. Influence des Elixirs du Diable
4. Le satanisme de G. de Nerval. – En apparence, il n’a rien d’unrévolté. L’Histoire de la Reine du Matin : l’angoisse du mariageimpossible et du feu qui s’éteint ; l’art prométhéen ; le thème durefroidissement dans la cosmogonie nervalienne. Le Christ aux Oliviers.Anteros : Comment interpréter le titre ? Aurélia : permanence apparentede la cosmogonie du feu souterrain et de la révolte ; en fait laperspective a changé ; le Dieu des chrétiens n’est plus l’usurpateurimpuissant ; le théâtre de la culpabilité ; celui de la conversion.Sanctification de l’abîme
5. Gérard de Neroal et la fin de Satan. – La préface au Second Faust,Le Diable rouge. Les « Mémorables » d’Aurélia : pourquoi Nerval recourtà la mythologie nordique
CHAPITRE XXV. – Traditions, fantaisies, recettes et problèmes
1. Satan dans le roman-feuilleton et dans le conte fantastique. –Certains romans-feuilletons entretiennent la confusion entre lepersonnage satanique et le diable. D’autres font réellement intervenirle diable : Le Diable médecin, de L. de Chaumont ; Les Mémoires d’unediablesse, de Ferdinand Gibory ; analyse de cette œuvre ; sonoriginalité. Regain du fantastique : Berthoud, Claude Vignon
2. Le diable au théâtre. – Drames fantastiques : Le Cheval du Diable,Egill le Démon : La Sonnette du Diable. Le Faust de Carré et celui deGounod. Le diable et la musique : La Damnation de Faust et autresœuvres lyriques. Comédies et vaudevilles
3. Le diable et la poésie. – Chansonniers et poètes mineurs, Le Satand’Henri Delpech. L’Enfer, d’Amédée Pommier : le tempérament de l’auteur; ses modèles ; l’invective ; les descriptions cocasses de l’enfer ;réalisme des supplices ; influence possible sur Baudelaire ; refus desauver Satan ; Pommier et l’école de l’Art pour l’Art
4. Le diable dans la vie réelle. – Les « faits » diaboliques : la «société infernale » d’Agen ; Vintras ; les « filles électriques » ;infestations diverses ; esprits frappeurs : quand et comment ils ontété connus ; redoublement de phénomènes occultes. Réactions del’opinion devant ces faits : les médecins ; les magnétiseurs ; lesspirites ; les pourchasseurs de démons ; l’Église
CHAPITRE XXVI. – Victor Hugo et la Fin de Satan.
1. Avant « La Fin de Satan ». – La rencontre avec le Mal. Ses aspectspolitiques. La Vision de Dante. Révélations des tables sur le sort descriminels après la mort.
2. Le fragment de janvier 1854. – Délimitation. Analyse.
S’agit-il d’un fragment épique ? L’amour de Satan pour Dieu : sources,originalité de Victor Hugo. Le pardon de Satan est déjà impliqué. Satanet Victor Hugo.
3. Février 1854. – Nemrod. Tapner et le destin du criminel. Le pardon universel dans Océan
4. « Et nox facta est » (mars 1854). – Une source de la chute de Satan : Édouard Turquety. Hugo et Milton.
5. Mars-avril 1854. – Premiers plans du poème. Liens entre l’action «sur la terre » et « hors de la terre ». Lilith-Isis : son origine ; lafatalité ; l’idolâtrie
6. Avril-septembre 1854. – Angoisse métaphysique. Fragment d’un drame mystique. Tout le passé et tout l’avenir
7. « Ce que dit la Bouche d’Ombre ». – L’origine du mal. Le problèmedes sources : la théorie de D. Saurat ; critique ; La Kabbale, d’Ad.Franck. Divergences de V. Hugo avec la Kabbale : la notion de fauteoriginelle. Belial pardonné. Confirmation par les tables
8. Satan dans « La Légende des Siècles »
9. Les fragments de 1859-1860. – Introduction de l’ange. Liberté : rôlede la liberté ; l’influence de l’abbé Constant ; le thème de la plume ;absence de la révolte ; la délivrance supérieure à la liberté.Anéantissement d’Isis-Lilith : le symbolisme du mal ; la défaite de lagoule ; elle ne sufût pas à expliquer 1’extinction du mal. Le pardon deSatan : précisions chronologiques ; additions du texte de 1854 ; latendance panthéiste ; la tendance chrétienne
10. Conclusion
CHAPITRE XXVII. — Baudelaire.
1. Difficulté de situer Satan dans son œuvre
2. Première tentative de réduction : « un Belzébuth de table d’hôte ».– Le satanisme de Baudelaire et celui des Jeune-France. L’admirationpour la révolte. Les Litanies de Satan : sources ; l’aspectblasphématoire ; l’aspect philanthropique. Autres poèmes de la section«Révolte ». Baudelaire n’est pas un vrai révolté
3. Seconde tentative de réduction : Baudelaire catholique. – Ce quiparaît justifier cette interprétation : les déclarations de Baudelairelui-même ; l’affirmation du pouvoir de Satan ; la double postulation ;le châtiment divin. Critique : ce qui manque à ces formules ;Baudelaire croyait-il au diable en chrétien ? pas de contrepoids aupêché ; ce qui le sépare du jansénisme
4. Principes d’interprétation. – Caractère irréductible de l’expériencede Satan chez Baudelaire. Difficultés d’une interprétationchronologique. Éléments d’une chronologie : première période ; secondepériode
5. Le « goût de l’infini » et ses conséquences. – La Voix, ou leparadis perdu. Le monde livré à Satan. Satan et la nature. Satan etl’âme humaine : la perversité. Satan et l’amour humain
6. La métaphysique du mal. – Prudence à observer. Chute et création. Latemporalité : l’irrémédiable ; le remords ; Satan Trismégiste. L’Ennui
7. Les Paradis Artificiels. – Leurs caractères sataniques. Raisons deleur condamnation : ils effacent le sens du péché ; ils « dérangent lesconditions de l’existence ».
8. La « conscience dans le mal ». – On peut contester que ce soit unealliance avec Satan. Mais c’est trouver son salut là où il nous mène.Et un moyen d’entretenir le « goût de l’infini ». Poésie et goût dupéché
9. Satan et la Beauté. – Les trois dernières strophes des
Phares. L’équation romantisme-satanisme. Le peintre de la vie moderne. Satan, type idéal de beauté
CONCLUSION
1. Importance du thème de Satan. À trop signifier, ne perd-il pas toutesignification définie ? Différents degrés de la signification : lemotif, l’emblème, le mythe, le symbole. Passages possibles de l’un àl’autre
2. La rentrée en scène du personnage de Satan correspond à une époquequi accorde une valeur au doute et à la négation. Il exprime d’abordl’attitude critique d’un monde qui se croit stable, mais à la fin dusiècle apparaît le vertige
3. Sous la Restauration il exprime les aspirations contradictoiresd’une jeunesse partagée entre le culte des valeurs traditionnelles etl’attirance du gouffre. Certains penchent plus nettement du côté dugouffre. Mais leur byronisme ne va pas jusqu’à l’exaltation du mal pourle mal
4. À partir de 1830 les voies divergent. Les petits roman tiques ou lareligion du vertige. Satanisme et fantastique. Satan et l’art. Laréhabilitation humaniste de Satan. La fin de Satan. La génération de1845
5. La Fin de Satan et Les Fleurs du Mal
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES NOMS DE PERSONNES
Essai
Nouvelle parution
Publié le par Bérenger Boulay