Oskar Panizza, Le Concile d'amour, une tragédie céleste en cinq actes
Préface d'André Breton
Traduction de l'allemand revue et augmentée par Pierre Gallissaires
Coédition Agone / Cent pages
ISBN: 978-2-7489-0070-5
Parution: 14.11.2008
Prix: 22 euros
Nb de pages: 184 pages
Présentation de l'éditeur:
Vers la fin du XVe siècle, Dieu prend connaissance par ses messagers du Ciel qu'à la cour des Borgia, la morale chrétienne est bafouée par un pape débauché, Alexandre VI, le “vicaire du Christ”, qui orchestre d'incroyables orgies. Dieu tient alors un concile où le diable est convoqué. Sa tâche : punir les hommes par où ils ont péché ! Ainsi en l'année 1495, le diable dépêche sur terre une malicieuse créature qui apporte aux hommes une maladie honteuse et divine…
Le Concile d'amour, tragédie céleste écrite en 1894, a valu un an de prison à son auteur qui, par la suite, mourut en hôpital psychiatrique. D'une drôlerie parfois très acide, cette pièce est un chef-d'oeuvre de la littérature satirique : elle dénonce le pouvoir de l'Église, souligne l'absurdité de ses dogmes, dénie la faute originelle. Son écriture débridée, quelque peu iconoclaste, laisse place spontanément à des intermèdes chorégraphiques et musicaux, mais aussi à des citations de textes classiques et contemporains.
Cette réédition est basée sur l'édition allemande de 1897, plus complète avec le Ve acte suivi de son dossier de censure auxquels s'ajoutent une nouvelle traduction et une biochronologie détaillée, véritable document de référence sur Panizza.
Sont également présents dans cette édition l'autobiographie (romancée) de Panizza et la préface d'André Breton.
L'auteur:
Oskar Panizza (1853–1921) est d'abord élevé dans la religion catholique puis, à la mort de son père (1855), sa mère huguenote obtient une dispense du roi de Bavière Maximilien III pour enseigner à ses enfants le culte protestant. La religion et l'autorité politique de l'époque ont une grande place dans son éducation, sa vie.
D'abord introverti, Panizza suit des premières études médiocres et brèves marquées par sa résistance à l'autorité parentale, et surtout religieuse (se déclarera athée). Devenu médecin (1880), il s'intéresse de près à la littérature et au théâtre, nourri par ses voyages et l'apprentissage des langues anglaise, française et italienne.
Panizza commence à publier de la poésie (Leipzig, 1885). Associé au Groupe des Modernes, il signe critiques et articles puis fonde sa propre maison d'édition (1897). La censure, la prison (1895), l'exil et les crises font échos aux plaintes haineuses, catholique et protestante et nourrissent sa paranoïa. Accusé d'outrage aux moeurs, toute activité au sein des avant-gardes littéraires lui est empêchée. Différents mandats d'arrêt l'obligent à l'exil (notamment en Suisse et à Paris—au 13 rue des Abbesses, à Montmartre).
Il choisit finalement en 1903 de ne plus s'exprimer. Les dernières notes de son journal intime datent du 22 juin. Tout se dégrade. A nouveau contraint de revenir en Allemagne il sera interné à Bayreuth de 1905 à 1921. Mis sous tutelle, il perd finalement le contrôle de sa fortune et sur son oeuvre.
Panizza meurt d'une crise d'apoplexie. Il est enterré dans une tombe anonyme au cimetière de Bayreuth. Il laissa plus de 4 000 pages inédites.
Poèmes, récits, chansons, nouvelles, théâtre, contes fantastiques, son oeuvre est importante, et reste peu connue (il est souvent absent des dictionnaires et autres encyclopédies). La résistance à la folie, la religion, la censure par l'écriture et la médecine caractérisent sa vie.
URL de référence: http://atheles.org/agone/marginales/leconciledamour/index.html