Pour la philosophe d'exception qu'était Rachel Bespaloff, la pensée de Léon Chestov fut une pensée d'éveil, le commencement d'une vocation et la source d'une oeuvre profondément originale. Si, contrairement à Benjamin Fondane, elle entra en désaccord avec le penseur russe, elle lui conserva néanmoins une forme de fidélité créatrice.
Cette correspondance inédite de Rachel Bespaloff avec Fondane (1898-1944) et Chestov (1866-1938) couvre une période qui s'étend de 1929 à 1939. Elle éclaire leurs oeuvres respectives et apporte des éléments décisifs sur la réception des oeuvres de Heidegger et de Kierkegaard dans le milieu de la philosophie existentielle d'avant-guerre. Elle donne aussi à entendre la voix intime de Rachel Bespaloff, ses espoirs, ses attentes, et son inflexible passion pour la vérité.
Une annexe contient des documents inédits indispensables à la compréhension des discussions philosophiques qui unissent et parfois séparent les deux disciples de Léon Chestov.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Un bivouac d’esprits", par Christian Mouze (en ligne le 8 avril 2022)
Ce lien extraordinaire de trois êtres qui sont comme cherchés par ce qu’eux-mêmes cherchent et nous entraînent dans leur aventure : nous pouvons alors tenir avec eux ce que nous-mêmes cherchons. Ce n’est pas seulement dans un livre qu’Olivier Salazar-Ferrer introduit si bien le lecteur de La vérité que nous sommes, mais au sein d’un « bivouac d’esprits sur un versant d’abîme » (Victor Hugo).