
Sébastien Baudoin, Aux origines du nature writing,
Le Mot et le Reste, 2020.
EAN13 : 9782361396473.
Les origines d’un genre littéraire qui occupe une place désormais incontournable dans nos librairies.
L’expérience de la wilderness – l’espace sauvage américain – est traditionnellement associée à l’écriture de la nature – nature writing – née avec Thoreau, dans la deuxième moitié du xixe siècle. Or, elle est apparue bien avant, dès les écrits de William Bartram, inspirant fortement deux écrivains français de renom – Chateaubriand et Tocqueville – qui ont décrit les splendeurs des grands espaces naturels américains entre 1775 et 1831.
Portés par la vogue américaine issue des romans de J. F. Cooper, Chateaubriand et Tocqueville font naître l’écriture littéraire de la nature en s’inspirant in situ des solitudes du Nouveau-Monde. Thoreau viendra parachever ce premier élan en consacrant l’autonomie d’un genre nouveau, promis de nos jours à un essor toujours plus grand.
Sommaire
UP TO THE WILD 9
PARCOURIR 21
FIGURATIONS DU VOYAGEUR 21
Bartram : portrait du voyageur en naturaliste attentif et sensible 21
Chateaubriand : le voyageur historien à l’aune des prestigieux modèles 24
Tocqueville : ruses et dédoublements du voyageur 30
Thoreau : le poète et le transcendant 33
DES ITINÉRAIRES BALISÉS ? 41
Bartram ou le prototype du voyageur universel 41
Chateaubriand, la conversion de l’aventure à l’épreuve de la wilderness 45
Tocqueville : sonder les limites et voir 59
Thoreau : la saveur de l’excursion, le plaisir de l’errance 69
S’ENSAUVAGER 83
DU WILD-DEOR-NESS AU WILDERNESS 85
SAUVAGE ET SAUVAGERIE 89
LE NOUVEAU MONDE, UN « DÉSERT » 91
LE RÈGNE DE LA « SOLITUDE » 101
DES SAUVAGES ET DE LA SAUVAGERIE 110
La quête de la sauvagerie 110
Le Sauvage, cet alter ego 124
RÊVER 133
LA FORÊT 133
La forêt selon Bartram : le gigantisme architectural 133
La forêt de Chateaubriand : le monument du Nouveau Monde 139
Tocqueville et « l’éternelle forêt » : vertige de l’infini et ombre du chaos 151
Thoreau : les teintes sombres de la forêt sauvage 161
LE DÉSERT 199
Les solitudes selon William Bartram :
terres immaculées 199
Le tropisme solitaire 199
La mesure des solitudes : logiques de la retraite heureuse 205
Solitudes démesurées : la logique des confins 208
Solitudes désolées : l’horreur sublime 212
Les solitudes chateaubrianesques :
se perdre pour se retrouver 218
Désirs de solitude(s) 218
La « renommée » dans les solitudes 222
« Une sorte de reconnaissance dans le désert » 235
Tocqueville : « s’enfoncer dans l’Ouest » pour « trouver le désert » 247
Les raisons du désert :
Tocqueville à la poursuite des « solitudes » 247
Vers Saginaw : une voie difficile vers les solitudes 249
Les délices de la profonde solitude 254
La Course au lac Oneida : un asile au milieu du désert 258
Thoreau : l’habitant des solitudes 263
La solitude heureuse : rêveries analogiques 263
Réaccorder l’homme et le monde, rêver de démesure 269
FLEUVES, LACS, CATARACTES 274
Bartram et la liquidité paysagère : déploiement et transparences 274
Démesure, mouvance, brillance : lac, étangs, cascades 274
Transparence des eaux 278
Le cours des eaux 283
Les fleuves américains de Chateaubriand :
sublime sombre et rêverie prodigue 294
Niagara, la forge du néant 305
Tocqueville et les charmes de l’épanchement :
la Saginaw et le lac Oneida 308
Walden et la Concord River :
Thoreau, en barque sur les eaux 318
« L’oeil de la terre » 318
Sept jours sur le rêve : parcourir les fleuves 324
PERSPECTIVES 337
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