Appel à communications
Seuils de l'exil
« J’ai défendu l’idée que l’exil peut engendrer de la rancoeur et du regret, mais aussi affûter le regard sur le monde ». Cette phrase d’Edward Said, tirée de son texte introductif à ses Réflexions sur l’exil, implique que les expériences historiques de l’exil confèrent au regard critique une puissance inattendue. Nous – mais un « nous » inquiet, aux frontières floues et instables, tant il est en cours de constitution grâce aux rencontres générées par ce travail collectif – doctorantes et doctorants de diverses équipes (FabLitt et TransCrit, notamment) rattachés à l’Ecole Doctorale Pratiques et théories du sens de Paris 8, pour certains lauréats des contrats PAUSE, aimerions vous inviter à penser cette articulation et à participer à une Journée d’études intitulé « Seuils de l’exil », qui se tiendra à l’université Paris 8 le vendredi 10 décembre 2021.
Cette proposition est née à Paris 8. Historiquement, cette université s’était donnée pour vocation d’accueillir étudiantes et étudiants, quelle que soit leur origine, réalisant par là l’utopie derridienne de « l’hospitalité sans condition ». Cependant, le présent ne semble plus propice à l’accueil : sous la poussée néo-libérale, l’université française multiplie les exigences matérielles préalables à l’intégration des structures d’enseignement supérieur tandis que les politiques migratoires augmentent chaque jour en cynisme et en cruauté. Dans la rue comme au coeur des institutions, l’hospitalité est toujours plus conditionnelle – à rebours, donc, de celle que Derrida appelait de ses vœux. Comme le soulignent Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, « nous assistons à la fin de l’hospitalité comme valeur politique ».
Toutefois, quelques rares tentatives pointent : par exemple, l’Université Paris 8, ainsi que d’autres, s’est engagée, dans le cadre des programmes PAUSE soutenus par l’Europe et placés en France sous l’égide du Collège de France, à accueillir des scientifiques en exil. Cet engagement est louable, mais ces programmes demeurent soumis à un certain nombres de contraintes : que faire en France après la validation d’une thèse de doctorat, comment la finir lorsque la date d’échéance du contrat correspond à la date de non-renouvellement des titres de séjour ?
Ainsi, c’est une économie de l’exil au quotidien que nous souhaitons interroger dans cette journée d’études, en accordant aux réflexions une valeur pragmatique autant que théorique. Lors de quelques réunions, aux côtés de certains lauréats du Programme Pause, nous avons établi trois axes de réflexion, à la fois soutenus par la lecture des penseurs majeurs de l’hospitalité (J. Derrida, E. Said, M. Mauss, E. Benveniste) et par le récit d’expériences destinés à témoigner de la réalité des langages et expériences de l’exil.
Axes de réflexion
Solitude de l’exil : dans son livre Responsabilités et jugements, Hannah Arendt distingue trois concepts : solitude, esseulement, isolement. Elle reconnaît au premier une vitalité salutaire : « la solitude implique que, bien que seul, je sois avec quelqu’un (c’est-à-dire moi-même) ». Cette modalité de l’être au monde dépend de la possibilité de posséder un espace propre, privé, ainsi que la possibilité d’en sortir, pour aller au contact des autres. Elle lui oppose l’isolement, qui naît de ce que « les autres avec lesquels je partage un certain souci pour le monde (…) se détournent de moi ». Dans un autre texte intitulé Le système totalitaire, elle donne une dimension explicitement politique à l’isolement, puisqu’il devient l’objet d’un exercice totalitaire du pouvoir qui s’effectue, non seulement dans l’espace public mais également dans la vie privée. Ainsi, la domination totalitaire « se fonde sur la désolation, sur l’expérience d’absolue non appartenance au monde, qui est une des expériences les plus radicales et les plus désespérées de l’homme ».
En outre, la situation de l'exil recompose les pratiques traditionnelles des échanges culturels et internationaux. Le franchissement de la frontière n'est pas seulement un acte singulier, mais un processus qui marque la vie en exil et met en confrontation deux modes de subjectivation déchirés par cette frontière : celui de l’accueil et celui de l'exode. Cette dualité engage un double rapport, souvent douloureux et conflictuel, entre le lieu de départ et le lieu d’arrivée mais aussi entre les figures supposés le représenter – comme le souligne T. Todorov dans L’Homme dépaysé, où le « personnage français » et le « personnage bulgare » atteste de l’impossibilité, en exil, de se donner un lieu d’appartenance.
Ainsi, qu’en est-il de la solitude contemporaine des exilés venus en France chercher la possibilité d’une vie vivable ? Les lauréats des contrats PAUSE le soulignent – et que dire des paroles des exilés sans papier ni toit, ciblés par la répression policière et abandonnés par les pouvoirs publics ? – la culture de l’hospitalité manque en France. Comment créer des liens en exil ? Comment muer l’isolement et la désolation en solitude, quelles ressources mobiliser pour réellement habiter la solitude de l’exil et trouver le moyen d’être avec soi-même ?
Traduction : Quel langage adopter ou inventer pour demander l’hospitalité et pour y répondre ? Le problème se pose à plusieurs niveaux.
1. Traduire les langues : brésilien, ukrainien, kurde, langues Camerounaises, français. La traduction n’est pas qu’un moyen d’expression, elle est également le lieu de rapports de pouvoir, entre langue majoritaire et langue minoritaire (v. le livre récent de Tiphaine Samoyault, Violence et traduction). Ces relations conflictuelles entre les langues sont rejouées par l’opposition entre pays d’accueil et pays d’origine et elles se réalisent aussi bien sur le plan institutionnel, à l’Université, à l’OFPRA, que dans les partages de savoir et les rencontres amicales et amoureuses. Se posent ainsi un certain nombres de questions concrètes : comment accéder à la langue d’accueil, par le biais de quelle institution, sous quelle autorité, avec quelle légitimité ?
2. Traduire des expériences : on peut aussi élargir la signification et les enjeux du traduire. Il ne s’agit pas seulement de passer d’un système linguistique à l’autre mais de réfléchir à ce qui, dans telle ou telle langue, ne se laisse pas dire : intraduisible ? Par exemple, peut-on parler de traduction lorsque les exilés sont sommés de raconter leur périple pour justifier d’une demande d’asile ? Comment traduire, pour les proches restés là-bas, la réalité de l’exil vécu ici ? Comment adresser les expériences de l’exil, par quel langage, en vertu de quel pouvoir de désignation et de nomination ? Si, comme le dit Derrida, je parle une langue et ce n’est pas la mienne, est-il possible de penser une politique de l’hospitalité par le biais d’une poétique de la traduction ?
L’hospitalité ambiguë : ce dernier axe appelle à penser l’hospitalité en la dégageant des considérations morales iréniques qui peuvent l’accompagner, surtout lorsqu’on la réduit à n’est qu’une pensée du don charitable. Si en français l’homonymie entre l’hôte qui reçoit et l’hôte qui accueille invite à les penser dans une relation symétrique, l’expérience de l’hospitalité, tout comme sa théorisation, révèle que l’asymétrie des positions engage des rapports de pouvoir qu’il s’agira d’aborder avec un œil critique. Dans son Vocabulaire des institutions européennes, Benveniste analyse l’étymologie du mot « hospitalité » et en détermine deux racines : hostis et hospes, qui ont donné « l’hôte » en français. Le linguiste fait valoir l’enjeu de pouvoir impliqué par les rapports d’hospitalité : hospes désigne moins l’hôte que le maitre de la maison, celui qui est le maitre de l’hôte, qui possède le droit sur celui qui rentre chez lui. La théorie du don et du contre-don, développé par l’anthropologue M. Mauss, pourrait être une façon, parmi d’autres, d’articuler l’hospitalité à une théorie de l’échange – mais un échange ambiguë, dans la mesure où la valeur de ce qui est rendu n’est pas déterminée par un étalon stable et préalable, mais contient une valeur symbolique inestimable.
Dès lors, le don et le contre-don permettent-ils de transformer la violence potentielle de l’hospitalité ? Celle-ci peut-elle être autre chose qu’une « (in)hospitalités », pour reprendre le titre de quelques réflexions menées à la Maison de la Poésie par la revue Po&sie, dirigé par les poètes Michel Deguy et Claude Mouchard ? Ouvre-t-elle la voie à une traversée du monde permettant, pour citer A. Mbembe, de « prendre la mesure de l’accident que représente notre lieu de naissance et son pesant d’arbitraire et de contrainte » ?
En somme, comment faire de l’hospitalité une expérience, non pas pauvre et sans parole, comme celle que décrit Benjamin au lendemain de la Première Guerre mondiale, mais apte à faire grandir la subjectivité des exilés comme de celles et ceux qui les accueillent ? Comment recevoir un étranger, sans faire de l’accueil un motif plus ou moins conscient de contrôle et d’assujettissement ? Si la dimension théorique de ces questions est indéniable, on accordera un intérêt particulier aux propositions cherchant à nouer la pensée et l’agir, de façon à rappeler que l’exil, comme l’hospitalité, n’est pas qu’une affaire de textes mais aussi une politique des corps.
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Les communications, organisées autour de ces trois thèmes, seront brèves (15 minutes environ) et devront permettre de nourrir une table-ronde où nous chercherons à relancer, pour l’avenir, ces interrogations : que faire, en effet, d’une réflexion théorique sur l’exil et l’hospitalité, si celle-ci s’achève à la fin de la journée d’études ? Nous essaierons, ainsi, de penser une suite à cette journée.
Soumission des propositions
La proposition de communication devra porter un titre et présenter un résumé de communication (avec une bibliographie indicative de 1 à 5 références et sources principales) de 1500 caractères maximum. De plus, elle devra mentionner les coordonnées du candidat (prénom, nom, adresse électronique, discipline dans laquelle il/elle est inscrit/e, université, directeur de thèse), ainsi qu'une courte bio-bibliographie (10 lignes maximum) servant à présenter le candidat lors de la journée. Nous vous rappelons que la durée de la communication est fixée à 15 minutes.
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Remise des propositions au plus tard le 8 novembre par mail en français ou en anglais, à l’adresse suivante : seuilsdelexil@gmail.com.
Pour toute information ou renseignement complémentaire, veuillez envoyer un mail à la même adresse.
CALL FOR PAPERS
Thresholds of exile
“I have argued that exile can breed resentment and regret, but that it can also sharpen one's outlook on the world”. This sentence from Edward Said’s introductory text to Reflexions on Exile, implies that the historical experiences of exile give the critical gaze an unexpected power. We would like to invite you to think about this articulation and to participate in a Journée d’étude on this theme on December 10th 2021.
This proposal stems from Paris 8. Historically, this university had set itself the task of welcoming students, regardless of their origin, thereby fulfilling the Derridean utopia of “unconditional hospitality”. However, the present no longer seems favorable to hospitality: under the neo-liberal push, the French university is multiplying the material requirements prior to the integration of higher education structures, while migration policies are increasing every day in cynicism and cruelty. In the street as well as in the institutions, hospitality is increasingly conditional – the opposite, therefore, of what Derrida called for. As Fabienne Brugère and Guillaume Le Blanc point out, “we are witnessing the end of hospitality as a political value”.
However, a few rare attempts have been made: for example, the Université Paris 8, along with others, has committed itself to welcoming scientists in exile within the framework of the PAUSE programs supported by Europe and placed in France under the supervision of the Collège de France. This commitment is praiseworthy, but the programs remain conditional: what to do in France after the validation of a PhD, how to finish it when the expiry date of the contract corresponds to the date of non-renewal of residence permits?
Thus, we could like to question the everyday life economy of exile by underlining the pragmatic value of critizism, as much as its theoretical gain. During our meeting, with some laureates of the PAUSE Programme, we established three axes of analysis, structured by the reading of major references about hospitality (J. Derrida, E. Said, M. Mauss, E. Benveniste) but also by the narrative and testimony of experiences conveying the reality and experiences of exile.
Themes
Solitude of exile: in her book Responsibility and Judgement, Hannah Arendt distinguishes three concepts: solitude, loneliness, isolation. She acknowledges that the first has a salutary vitality: “solitude implies that, although I am alone, I am with someone (that is, myself).” This way of being in the world depends on the possibility of having one's own, private space, as well as the possibility of leaving it, in order to be in contact with others. It contrasts with isolation, which arises from the fact that “others with whom I share a certain concern for the world (...) turn away from me”. In another text entitled The Totalitarian System, she gives an explicitly political dimension to isolation: it becomes the object of a totalitarian exercise of power that takes place not only in the public space but also in private life. Thus, totalitarian domination “is based on desolation, on the experience of absolute non-membership in the world, which is one of the most radical and desperate experiences of man”.
The situation of exile, and especially political exile, recomposes the traditional practices of intercultural and international exchange. The crossing of the border is not only a singular act, but a process that marks life in exile and confronts two forms of subjectivity: that of hospitality and that of exile. This duality implies a complex relationship, often painful and conflictual, not only between the place of departure and the place of arrival but also between figures representing the troubled identity of exile. In L’homme dépaysé, T. Todorov uses the two figures of the “French character” and the “Bulgarian character” in order to embody the impossibility of belonging in the time of exile.
So what about the contemporary solitude of those exiles who come to France in search of the possibility of a democratic life? As the recipients of the PAUSE contracts point out, resonating with the words of exiles without official papers or a roof over their heads, targeted by police repression and abandoned by the public authorities, the culture of hospitality is missing in France. How do you create links in exile, how do you receive them? How can isolation and desolation be transformed into solitude, what resources can be mobilized to really inhabit the solitude of exile and find the means to be with oneself?
Translation: What language should be chosen or invented to ask for hospitality and to respond to it? The problem arises on several levels.
1. Translating languages: Brazilian, Kurdish, Cameroonian tongues, French. Translation is not only a means of expression, it is also the scene of power relations between majority and minority languages (see Tiphaine Samoyault's recent book Violence et traduction). These conflicting relations between languages are replayed by the opposition between host countries and countries of origin and they are realized both at the institutional level, at the University, at OFPRA, and in the sharing of knowledge and in friendly and amorous encounters. This raises a number of concrete questions that cannot be avoided by the conceptual impulses of theory: how to access the host language, through what institution, under what authority, with what legitimacy?
2. Translating experiences: we can also broaden the meaning and the stakes of translation. The question is not only of moving from one language to another, but of reflecting on what, in a given language, cannot be said: untranslatable? For example, can we talk about translation when exiles are required to recount their journey in order to justify an asylum application? How can the reality of exile experienced here be translated for the relatives left behind? How to address the experiences of exile, by what language, by virtue of what power of designation and nomination? If, as Derrida says, I speak a language and it is not my own, is it possible to think of a politics of hospitality through a poetics of translation?
Ambiguous hospitality : this last axis invites us to think about hospitality by freeing it from the irenic moral considerations that can accompany it, especially when it is reduced to a thought of charity. If, in French, the homonymy between the host who receives and the host who welcomes invites us to think of them in a symmetrical relationship, the experience of hospitality, as well as its theorization, reveals that the asymmetry of the positions engages power relationships that must be approached with a critical eye.
In his Vocabulaire des institutions européennes, Benveniste analyses the etymology of the word 'hospitality' and identifies two roots: hostis and hospes, which gave rise to 'host' in French. The linguist highlights the power issue involved in hospitality relationships: hospes is not so much the host as the master of the house, the one who is the master of the guest, who has the right over the one who comes to his house. The theory of gift and counter-gift, developed by the anthropologist M. Mauss, could be one way, among others, to articulate hospitality to a theory of exchange and gift, insofar as the value of what is given back is not determined by a stable and prior standard, but contains an inestimable symbolic value.
Thus, do the gift and counter-gift make it possible to transform the potential violence of hospitality? Can hospitality be anything other than an "(in)hospitality", to use the title of some reflections carried out at the Maison de la Poésie by the review Po&sie, directed by the poets Michel Deguy and Claude Mouchard? Can it open a road across the world enabling, as says A. Mbembe, the “measure of the accident that our place of birth is with its share of arbitrariness and constraint”?
In short, how can we turn hospitality into an experience that is not poor and wordless, as Benjamin observed in the aftermath of the First World War, but one that is capable of enhancing the subjectivity of both the exiles and those who welcome them? How can we receive a foreigner without making the reception a more or less conscious reason for control and subjection? While the theoretical dimension of these questions is undeniable, we will be particularly interested in proposals that seek to link thought and action, so as to remind us that exile, like hospitality, is not only a matter of texts but also a politics of bodies.
The presentations, structured around these three themes, will be brief (about 15 minutes) and should allow us to feed a round-table discussion where we will try to re-launch these questions for the future: what can we do with a theoretical reflection on exile and hospitality if it ends at the end of the study day? We will try to think of a follow-up to this day.
Submission modalities
The paper proposal should have a title and present a summary of the paper (with an indicative bibliography of 1 to 5 references and main sources) of maximum 1500 characters. In addition, it should mention the candidate's contact details (first name, surname, e-mail address, discipline in which he/she is registered, university, thesis supervisor if relevant), as well as a short bio-bibliography (10 lines maximum) used to introduce the candidate during the day. We remind you that the duration of the communication is fixed at 15 minutes.
Proposals must be submitted by November 8th at the latest by email in French or English to the following address: seuilsdelexil@gmail.com. For any further information or enquiries, please send an email to the same address.
Bibliographie indicative
- ARENDT, Hannah, Le système totalitaire, « Idéologies et terreur », Seuil, 2002
- ARENDT, Hannah, « Questions de philosophie morale », dans Responsabilité et jugement, Payot, 2005
- BALIBAR, Etienne, "Politique et traduction : réflexions à partir de Lyotard, Derrida, Said ", février 2010, REVUE Asylon(s), N°7, 2009-2010, Que veut dire traduire ? : http://www.reseau-terra.eu/article932.html
- BENVENISTE Emile, Vocabulaire des institutions européennes, Section 2 (« donner et prendre »), p. 54-101
- DERRIDA, Jacques, DUFOURMANTELLE, Anne, De l’hospitalité, Calman Levy, 1997.
- DERRIDA, Jacques, Le Monolinguisme de l’autre, Gallilée, 1996
- FARBER, Jules B, James Baldwin: Escape from America, Exile in Provence, 2016, Gretna Pelican Publishing Company 2016
- HIRSCHMAN, Albert O., Exit, Voice, and Loyalty Responses to Decline in Firms, Organizations, and States, CambridgeUniversity Press, 1970
- KEARNEY, Richard Kearney and FITZPATRICK, Melissa, Radical Hospitality: From Thought to Action, Fordham University Press, 2021
- LEBLANC, Guillaume, BRUGERE, Fabienne, La fin de l’hospitalité, Champs Essais, 2018
- MBEMBE, Achille, Politiques de l’inimitié, Paris, La Découverte, 2016
- MBEMBE, Achille, Brutalisme, Paris, La Découverte, 2020
- MOUCHARD, Claude, « Histoires d’errance et d’hospitalité », Po&sie », n°165-166, 2018, p. 7-18. https://claudemouchard.com/blog/2019/4/4/histoire-derrance-et-dhospitalit
- MOUCHARD, Claude, « Désir de traduire », Traversée, 2011, lisible à cette adresse : https://claudemouchard.com/blog/2019/1/19/dsir-de-traduire
- MAUSS, Marcel, Essai sur le don, PUF, 2007
- SAMOYAULT, Tiphaine, Traduction et violence, Seuil, 2020
- TODOROV, Tzvetan, L'Homme dépaysé, Paris, Éditions du Seuil, 1996,
- WEIL, Simone, L'Enracinement. Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, Paris, Payot, 2021.
- SAID, Edward, Réflexions sur l’exil et autres essais, Actes Sud, 2000