Pour son 13e numéro, la revue interdisciplinaire de jeunes chercheur.se.s Traits-d’Union propose d’aborder la question du silence comme forme de contrainte ou de résistance. Le silence, généralement conçu comme une absence de bruit ou de communication, a progressivement été saisi par de nombreuses disciplines : l’histoire, la littérature, l’anthropologie, les arts, la linguistique, la philosophie, mais aussi les neurosciences.
Pour l’historien Alain Corbin, le silence a une histoire qu’il est possible de retracer [1]. Celui-ci a longtemps été pensé comme une qualité de rapport à soi, une condition de recueillement et de constitution de l'individualité, plutôt que comme une absence de bruit. L’historien avance par ailleurs l’idée selon laquelle la disparition du silence serait une caractéristique de notre monde contemporain, défini comme « une société [qui] enjoint de se plier au bruit, afin d’être partie du tout plutôt que de se tenir à l’écoute de soi » [2]. L’idée est également défendue par l’anthropologue David Le Breton, pour qui le silence renvoie à une expérience antérieure à la technique. De fait, le seul silence que semblent connaître les sociétés contemporaines est celui de l’échec, de la panne et de la défaillance de la machine [3]. Dans cette perspective, le silence apparaît comme un état menacé et résistant dans un monde de plus en plus soumis au règne du bruit.
A contrario, de nombreux travaux mettent aujourd’hui l’accent sur le silence comme forme de contrainte imposée à des groupes sociaux et aux individus qui les composent, à leur corps et à leurs savoirs. Dans son travail pionnier consacré à la Révolution haïtienne, Michel-Rolph Trouillot avait déjà insisté sur le fait que tout récit historique, dans la production de connaissance qu’il génère, se bâtit sur des espaces de silence [4]. Réduire au silence, passer sous silence ou maintenir dans le silence sont dès lors des pratiques profondément ancrées dans des rapports sociaux qu’il s’agit de démêler. Aussi la question du silencing, de la « silenciation » [5] est-elle devenue un axe central des luttes menées par les groupes opprimés et un objet d’étude de champs disciplinaires variés.
Ces différentes façons d’aborder le silence soulignent la difficulté d’en proposer une définition, selon qu’on le prenne dans un sens concret, symbolique, ou encore métaphorique ; qu’on diagnostique sa disparition ou son maintien, sa force de contrainte ou de résistance, le silence semble être un objet privilégié de dialogue entre disciplines. Il ne saurait donc être réduit au vide ou à l’absence de bruit : tenter de limiter le silence à une vacuité sonore serait une définition insuffisante, voire erronée. Le silence peut être à la fois une modalité de sens et une posture volontaire ; il est le résultat d’une fabrique sociale et d’actions [6] ; il peut être contraint ou être signe de résistance. Ainsi, ce nouveau numéro se propose de mener une approche interdisciplinaire du silence, conformément à la ligne éditoriale de la revue Traits-d’Union. Il s’agira d’interroger la relation entre silences contraints et silences résistants, leurs espaces et formes respectives, leurs conflits et zones de contact dans plusieurs champs disciplinaires, des arts et de la littérature aux sciences sociales en passant par l’histoire, la géographie, les sciences du langage ou la philosophie. En guise de fil conducteur, voici quelques axes qui pourront, entres autres, être abordés :
Silence et pouvoir
Les différentes formes de silence contraint appellent à une compréhension des formes et des structures de domination. La silenciation s’impose comme une technique d’invisibilisation et de marginalisation d’un groupe social, participe à étouffer la parole et à empêcher une mémoire d’exister. Pour briser ce silence, il convient de prendre la parole. Mais celle-ci n’étant pas toujours accessible, les sujets minorés, ou subalternes, selon les termes de Gayatri Chakravorty Spivak, sont parfois représentés par une autre personne qui prend la parole à leur place et s’exprime en leur nom. L’autrice souligne à quel point la simple volonté de donner la parole à un groupe ou à des individus opprimés ne peut se faire dans une totale transparence, dès lors que toute parole possible est inscrite dans un espace hégémonique [7]. Cette appropriation de la parole de l’Autre pose la question de la légitimité de la parole et des mécanismes d’exclusion et de reproduction : qui peut prendre la parole ? Qui est assujetti au silence ? N’y aurait-il pas une forme de violence épistémique lorsque l’on cherche à représenter l’Autre ? N’impose-t-on pas de la sorte un silence discursif en privant l’Autre d’une voix ? Ne réduit-on pas l’espace possible de la parole ? Le silence est-il nécessairement synonyme d’oppression ? La parole donne-t-elle réellement lieu à une capacité d’agentivité ?
À l’inverse, le silence ne peut-il pas devenir une technique de résistance ? Il faut ici tout d’abord rappeler que le « droit de garder le silence » est une avancée majeure des États de droit contemporains et l’un des piliers d’une justice équitable. Dans une forme moins défensive, l’on pense également à la stratégie adoptée par Bartleby, le personnage d’Hermann Melville qui, par son quasi-mutisme et sa défection de son poste de clerc de notaire, met à mal la machine du travail moderne [8]. Aujourd’hui, le modèle des manifestations silencieuses appartient aux répertoires de mobilisation politique, en particulier dans des contextes où toute prise de parole alternative s’avère dangereuse et se trouve réprimée : des marches silencieuses de la Negro Silent Protest Parade à New York en 1917 aux actions menées contre le gouvernement biélorusse en 2011, en passant, plus récemment, par l’usage de pancartes blanches et sans slogan à Hong Kong et en Russie, le silence se mue en moyen de contourner les règles de censure, de protester presque négativement. Dans de telles pratiques, comment le silence devient-il une arme de défense ou de protestation ? Quelle est son efficacité ? Sur quelle tension entre non-dit, sous-entendu et affirmation ces pratiques reposent-elles ? Enfin, comment la stratégie du silence permet-elle de s’affranchir, à différentes échelles, de contraintes externes ?
Esthétique du silence et espaces artistiques de résistance
Il s’agit ici de s’intéresser aux différentes manifestations formelles participant de l’esthétique du silence et à la façon dont elles jouent de la relation entre contrainte et résistance. Dans un essai de 1967, Susan Sontag formule l’hypothèse selon laquelle l’art de la modernité tendrait de plus en plus vers le silence, la clôture de l’œuvre dans le rapport à son public et le refus d’une communication transparente. L’art y apparaît donc comme une poche de résistance spirituelle dans un monde séculier [9]. Mais vérifier cette hypothèse implique d’observer plus en détail la médialité spécifique des différents arts et les formes de silence qui s’y déploient.
Si l’on s’intéresse à la fabrique du silence au sein du texte littéraire, selon Van Den Heuvel, « l’acte de la non-parole ne produit pas un énoncé linguistique, mais un vide textuel, un blanc » [10]. Ainsi, le versant visuel du silence serait la blancheur. Comment interpréter le blanc du texte ? De quel sens se remplit-il ? Comment comprendre l’attirance et le rejet du silence de la part d’une certaine modernité littéraire – de Hölderlin à Mallarmé et à Beckett ? Du point de vue de la réception de la littérature, la lecture silencieuse est historiquement le signe d’une intériorisation et d’une individualisation du rapport à la lecture et elle est devenue le rapport majoritaire au texte. Faut-il y percevoir une pratique libératrice, qui se détache de la tutelle exercée par un lecteur collectif ? Comment comprendre aujourd’hui le succès grandissant d’un retour à l’oralité par le biais par exemple des lectures publiques ?
En effet, au sein des arts du spectacle principalement en Occident, le silence du public, qui s’impose peu à peu au XIXe siècle dans les salles de théâtre, d’opéra ou de concert et qu’on retrouve aujourd’hui dans les salles de cinéma et souvent aussi de musée [11], est le signe d’une disciplinarisation des pratiques spectatorielles et d’un nouveau rapport à l’art : faire silence, c’est se rendre collectivement disponible pour la réception de l’œuvre. Comment se déploie ce silence contraint dans la diversité des arts ? Quelles démarches artistiques ou de médiation culturelle peuvent être mises en place pour sortir de ce rapport parfois trop discipliné à l’art ?
Comme en littérature, les arts du spectacle ont montré un vif intérêt pour le silence. Pour une lignée symboliste qui va de Maurice Maeterlinck à Claude Régy, le silence est un horizon qui permet de sortir d’une conception trop réaliste du théâtre, art de la parole par excellence, et de trouver le chemin d’un tragique quotidien auquel le monde moderne rend inattentif. En musique, le compositeur John Cage a su, dans 4’33’’ [12], montrer combien le silence de l’instrument, loin d’être synonyme de vide, permettait d’introduire les sons de la salle au sein de la composition musicale et de décloisonner l’écoute de l’œuvre. Quant au cinéma, le chercheur Louis Daubresse montre, dans sa thèse, combien le silence peut devenir pour des réalisateur·ice·s un moyen de déployer un « cinéma soustractif » qui entre en résistance et signe un refus avec le monde [13].
Si ces démarches utilisent le silence pour entrer en résistance face au monde, d’autres entreprennent de combattre les formes de silenciation du passé et du présent. Comment décrire ces tentatives de donner la parole à des groupes sociaux ou à des individus qui en sont privés ? Les arts et la littérature mettent-ils en œuvre des moyens pour échapper au risque d’accaparement de la parole de l’Autre précédemment évoqué ? On pourra élargir cette réflexion à des objets et à des sujets habituellement considérés comme intrinsèquement silencieux [14] – animaux, plantes, etc. – mais avec lesquels le bouleversement écologique que nous vivons semble rendre le dialogue indispensable. Que peuvent les arts dans ces nouvelles formes de parole ? Comment interroger et contourner le silence de ces objets, sans tomber dans des formes de « ventriloquie » [15] ?
Perspectives méthodologiques
Enfin, on pourra s’interroger sur les modalités particulières d’enquête et de recherche qu’impose le silence. En histoire, la question est abordée depuis longtemps et plusieurs champs méthodologiques tentent de remédier aux béances, au creux des récits historiques et aux silences créés par le manque de sources : que ce soit par le biais d’une histoire orale qui ne se limite plus seulement aux sources écrites [16], d’une histoire populaire et des individus ordinaires [17], d’un « paradigme indiciaire » [18] ou d’une « histoire souterraine » [19], de nombreuses méthodologies se sont employées à opposer une résistance aux silences du passé. Quels sont les limites et les apports respectifs de ces démarches ? Dans quelle mesure la notion de silence (des sources notamment) peut-elle être un point d’appui pour l’enquête ?
Dans les sciences sociales, le terrain n’est pas toujours bavard. De nombreux obstacles empêchent parfois d’établir une relation d’enquête propre à faire émerger un dialogue. Jeanne Favret-Saada a ainsi montré que ce n’est qu’en modifiant radicalement certains modes classiques de présence sur le terrain et de rapport à l’objet qu’elle a pu dépasser la méfiance intrinsèque des personnes pratiquant la sorcellerie dans le bocage normand, déjà habituées à devoir cacher leur discours et leur pratique [20]. Dans d’autres cas, le sujet de l’enquête ne semble pas, pour les enquêté·e·s, devoir faire l’objet de discussion [21] ou, au contraire, certain·e·s se retrouvent tellement mobilisé·e·s qu’iels ne souhaitent plus dialoguer avec des chercheur·se·s [22]. Dans quelle mesure le « silence du terrain » contraint-il la recherche ? Comment modifie-t-il la relation d’enquête ? Faut-il tenter de le surpasser ou doit-il être aussi parfois interprété comme une tentative pour les personnes et groupes sociaux de se protéger contre les effets possiblement négatifs de l’enquête ?
À un niveau plus général, l’histoire des sciences sociales a été écrite en réduisant au silence la parole de chercheur·e·s non-occidentaux·les [23], que ce soit par la disqualification scientifique ou par l’ignorance délibérée, au moment de leur constitution et/ou de leur développement [24]. En cantonnant les colonies à un rôle de réservoir de données et en réservant la production théorique aux centres impérialistes [25], les sciences sociales ont durablement exclu la voix de celles et ceux qui produisaient des savoirs dans les colonies. Quels effets cette exclusion a-t-elle eu sur la discipline ? Quels effets la réécriture de l’histoire des sciences sociales a-t-elle sur celles-ci ?
En linguistique, l’hypothèse du caractère fondateur du silence par rapport à toute forme de langage n’a pourtant rien d’évident. La chercheuse Eni Orlandi, qui avance que « le silence est la matière signifiante par excellence », ne manque pas de faire remarquer que sa thèse est « gênante pour tous ceux qui travaillent sur le langage » [26]. Comment peut-on dépasser cette gêne épistémologique pour ne pas silencier ce silence fondateur mais l’inclure pleinement dans l’analyse et l’interprétation des faits de langue et de discours ?
Dans la littérature, l’expression du silence a fait l’objet de nombreuses recherches. Si l’écrivain·e dispose de plusieurs techniques pour transcrire le silence dans le texte littéraire comme la page blanche, les blancs, les points de suspension, les phrases inachevées, des figures de style telles que l’ellipse et l’aposiopèse, la représentation du silence est un appel au·à la lecteur·rice, une possibilité d’imaginer la suite et de réinjecter du sens au texte. En musique, le silence est depuis longtemps devenu un procédé particulièrement puissant, plutôt qu’une limite. Au cinéma, le silence apparaît sous différentes formes : les personnages silencieux, le mutisme de circonstance, les accidents qui plongent dans la surdité, le silence annonciateur de la catastrophe, le silence du désert, le silence de l’espace, le cinéma comique, etc. Sans proposer une liste exhaustive de ces procédés artistiques, on se demandera ainsi quelles résistances le silence offre à la réception et à l’interprétation. Comment joue-t-il de concert avec ce qui lui est normalement opposé (le langage, le son, etc.…) ?
Contributions
Les propositions de contribution, rédigées en français en 500 mots maximum, doivent être adressées au plus tard le 30 octobre 2022 à l’adresse contact@revuetraitsdunion.org en format .doc. Le colloque aura lieu en format hybride (visioconférences et présentiel) à la Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle (4 rue des Irlandais, Paris) le 7 janvier 2023. Les articles seront attendus pour le 4 février 2023. Merci d’y joindre une courte bio-bibliographie (avec notamment votre université et votre laboratoire de rattachement).
Bibliographie indicative
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Notes
[1] Alain Corbin, Histoire du silence. De La Renaissance à nos jours, Paris, Albin-Michel, 2016.
[2] Ibid., pp. 10-11.
[3] David Le Breton (1999), « Anthropologie du silence », Théologiques, 7(2), pp. 11–28.
[4] Michel-Rolph Trouillot, Silencing the Past. Power and the Production of History, Boston, Beacon Press, 1995.
[5] Silenciation est la traduction adoptée du terme anglais silencing utilisé entre autres dans le courant des critical youth studies pour qualifier l’effacement des expériences et des points de vue des groupes sociaux subordonnés.
[6] Cette perspective a notamment fait l’objet d’un colloque transdisciplinaire “Faire silence. Expériences, matérialités et pouvoir”, organisé par Stéphanie Fonvielle et Christelle Rabier en 2019 à Marseille. Cf. https://fairesilence.sciencesconf.org/resource/page/id/2 (URL), consulté le 04/08/2022.
[7] Gayatri Chakravorty Spivak, Les subalternes peuvent-elles parler ?, traduit par Jérôme Vidal, Paris, Amsterdam, 2020 [1988].
[8] Hermann Melville, Bartleby, Une histoire de Wall Street, traduit par Jérôme Vidal, Paris, Amsterdam, 2007 [1853].
[9] Susan Sontag, « The Aesthetics of Silence », Styles of Radical Will, Londres, Secker & Warburg, 1969, pp. 3-34.
[10] Van Den Heuvel, Pierre, Parole mot silence. Pour une poétique de l’énonciation, Paris, Librairie José Corti, 1985.
[11] James H. Johnson, Listening in Paris: a cultural History. Berkeley, University of California Press, 2008.
[12] 4′33″ est un morceau composé par John Cage, souvent décrit comme quatre minutes trente-trois secondes de silence.
[13] Louis Daubresse, Esthétique(s) du silence dans le cinéma contemporain : histoire, héritage et discontinuités. Thèse de doctorat sous la direction de Sylvie Drollet, Sorbonne Nouvelle, 2018.
[14] Élisabeth de Fontenay, Le Silence des bêtes. La philosophie à l’épreuve de l’animalité, Paris, Seuil, 2015.
[15] Marielle Macé, Une pluie d’oiseaux, Paris, José Corti, 2022.
[16] Florence Descamps (dir.), Les sources orales et l’histoire. Récits de vie, entretiens, témoignages oraux, Paris, Bréal, 2006.
[17] Alain Corbin, Le Monde retrouvé de Louis-François Pinagot : sur les traces d’un inconnu (1798-1876), Paris, Flammarion, 1998.
[18] Carlo Ginzburg, Mythes, emblèmes, traces ; morphologie et histoire, traduit par Martin Rueff, Paris, Flammarion, 1989.
[19] Michèle Riot-Sarcey, Le procès de la liberté. Une histoire souterraine du XIXe siècle, Paris, La Découverte, 2016.
[20] Jeanne Favret Saada, Les Mots, la Mort, les Sorts, Paris, Gallimard, 1977.
[21] Par exemple, le récit de l’enquête menée par Léonore le Caisne sur un cas d’inceste en Île-de-France : Léonore le Caisne, « Bâillonnée d’ennui. Faire taire (et disparaître) l’ethnographe [récit] », Terrain, Anthropologie & sciences humaines, n°72, 2019, pp. 126-141.
[22] Cette question de la « surétude » commence à être interrogée, notamment en France dans un numéro des Annales de géographie paru en 2021 et coordonné par Florent Chossière, Pierre Desvaux et Alex Mahoudeau.
[23] Raewyn Connell, Southern Theory: The Global Dynamics of Knowledge in the Social Science. Crow’s Nest, Allen & Unwin, 2007 ; Paulin J. Hountondji, Sur la “philosophie africaine”, Paris, Maspéro, 1976.
[24] Stéphane Dufoix, « Défaire la synecdoque : Pour une plus grande internationalité dans l’histoire française de la sociologie », Socio-logos, n°17, 2022, [En ligne].
[25] Syed Farid Alatas, « Academic Dependency and the Global Division of Labour in the Social Sciences », Current Sociology, n°51, vol. 6, 2003, pp. 599-613.
[26] Eni Puccinelli Orlandi, Les formes du silence, Paris, Éditions des Cendres, 1996 [1994].