Colloques en ligne

« S’asseoir à la table ». La table des matières, du Moyen Âge à nos jours

Guillaume de Machaut,Poésies, Manuscrit BnF fr. 1584, fol. Av.

"Or il semble qu’à mesure que croist la multitude des Livres, s’augmente aussi le nombre de ces Lecteurs superficiels, qui ne peuvent chanter que par tablature, & qui sans se soucier des apprests du Livre, s’en vont tout droict asseoir à la table."

Loin d’être un outil systématiquement utilisé pour la relecture, le repérage a posteriori des meilleurs morceaux d’un livre, la « table » peut, à en croire Jean-Pierre Camus, devenir le meilleur allié du lecteur superficiel ou glouton. La syllepse paraîtra sans doute audacieuse, mais qui ne doit avouer que la table lui a déjà servi à abréger la lecture d’un livre… voire à parler d’un livre qu’il n’a pas lu ? N’est-ce pas la lucidité de l’évêque de Belley qui devrait nous étonner ?

De fait, si l’usage de la table des matières nous semble familier, il est difficile d’énumérer ses traits définitoires : ses fonctions ne sont pas plus stables que sa place, ses modalités de publication ou ses formes. Les variations dépendent des genres, des supports, des auteurs, des pays, et elles sont aussi, bien sûr, historiques. C’est ce qui justifie que ce collectif, issu d’un colloque qui s’est tenu en juin 2019, examine des objets très divers, du Moyen Âge au XXIe siècle, et du manuscrit à l’écran. Parce que de surprenants effets d’échos sont apparus à la lecture des contributions, nous avons décidé de renoncer à une présentation chronologique, afin de mettre en valeur des ressemblances inattendues.

 

Textes réunis par Aude Leblond, Charles Lise et Mathias Sieffert

et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.

DOI : https://doi.org/10.58282/colloques.7170