Conjuguer l’Afrique au futur
« Our future lies
Under African Skies »
Luciano, A New Day
1Anthony Mangeon, professeur de littératures francophones à l’université de Strasbourg, publie, dans la collection « Fictions pensantes » des éditions Hermann en 2022, un essai intitulé L’Afrique au futur. Le renversement des mondes. Ce titre à double détente définit d’abord une aire spatio-temporelle, étudiant l’inscription d’un continent, l’Afrique, dans l’une des dimensions du temps : le futur. La deuxième partie du titre renvoie à la figure de rhétorique du mundus inversus, indiquant par là le renversement de la perspective habituelle au profit d’une nouvelle vision du monde. Il s’agit ici d’analyser comment ceux qui écrivent l’Afrique envisagent son futur :
Nous posons ici l’hypothèse que ces productions apparemment disparates partagent en réalité des images, des figures de style, des modalités argumentatives ou narratives que des approches poétiques et esthétiques permettent de mettre au jour, en mobilisant par exemple les outils critiques de la narratologie, de l’étude rhétorique des textes et de l’analyse poétique ou intermédiatique des supports. De manière très simple, on peut commencer par se demander où la production contemporaine sur les futurs africains puise ses règles thématiques, et si ces dernières sont fondamentalement originales et novatrices ou parfois convenues et déjà anciennes. Quelles productions ont eu et exercent encore aujourd’hui le plus d’influence sur nos manières d’imaginer les futurs africains ? Lesquelles parviennent à atteindre une diffusion véritablement internationale, voire globale ? Y a-t-il alors de significatives différences entre les visions occidentales et les visions africaines des futurs du continent ? (p. 12)
2Anthony Mangeon construit le corpus de l’écriture africaine contemporaine en fonction de deux tendances. Il y a, d’une part, la production des sciences humaines qui se présente comme un ensemble de « pensées fictionnalisantes qui mobilisent les ressources de l’imagination pour conduire leurs expériences de raisonnement, et notamment l’élaboration de leurs possibles ou plausibles scénarios pour l’avenir » (p. 14) et, de l’autre, « les narrations littéraires du futur africain […] affabulations qui réfléchissent, au moyen de la mise en mots, en intrigue ou en récit, à ces mêmes questions relatives aux devenirs du continent. » (p. 14). Cette distinction entre pensée fictionnalisante et fiction pensante permet de ne pas distinguer l’essai de la littérature, mais de les penser ensemble. À l’intersection des deux, on trouve la prospective — dont les deux exemples les plus célèbres sont La Fin de l’histoire et le dernier homme (1992) de Francis Fukuyama et Le Choc des civilisations (1996) de Samuel Huntington — comme discours nécessairement tourné vers le futur et dont le style peut être celui du prophète alarmiste, de l’économiste conformiste ou du technocrate utopiste. Sans en ignorer les ruptures, Anthony Mangeon insiste sur l’importance des continuités entre ère coloniale et époque postcoloniale d’un point de vue historique et, entre Europe, Afrique et Amérique d’un point de vue géographique. Pour rendre compte de cet ouvrage, nous proposons de suivre les trois types de discours articulant l’Afrique à son futur, à savoir l’afrotopisme, l’afroprophétisme et l’afrofuturisme, concepts que l’auteur construit de la façon suivante :
En tant que mode d’imagination et de narration, l’orientation vers le futur qui gît au cœur de nombreuses disciplines et traditions littéraires européennes, africaines et africaines-américaines, peut être appréhendée de trois manières complémentaires — l’utopisme, le prophétisme et le futurisme — que nous ferons simplement précéder du préfixe traditionnellement employé aujourd’hui pour manifester ou infléchir un point de vue sur l’Afrique. (p. 24)
Afrotopisme : « un utopisme centré sur l’Afrique »
3Anthony Mangeon définit l’afrotopisme comme une utopie tournée vers l’Afrique. Le rapport entre utopie et futur mérite d’être questionné étant donné que l’utopie se présente comme un lieu impossible ou comme un lieu idyllique conçu hors du temps. Sa fonction est néanmoins temporelle car l’utopie se décale — et peut-être se décalque — du présent pour susciter un futur meilleur à partir d’une critique du présent. Le premier exemple que nous rencontrons sous la plume d’Anthony Mangeon est celui, complexe, d’Émile Zola dans le roman intitulé Fécondité (1899). Nous citons de seconde main :
Il disait Tombouctou entrepôt, Tombouctou métropole et marché de l’Afrique centrale, avec ses tas d’ivoire, ses tas d’or vierge, ses sacs de riz, de mil, d’arachides, ses pains d’indigo, ses bouquets de plumes d’autruche, ses métaux, ses dattes, ses étoffes, sa quincaillerie, son tabac, ses plaques de sel surtout, des dalles de sel gemme […] grenier d’abondance, et le Sahara, route de l’Europe, lorsque la France aura ouvert cette route, relié les provinces du nouvel empire, fondé cette autre France démesurée, près de laquelle l’antique patrie ne sera plus qu’un peu de cervelle pensante, le cerveau qui dirige. (p. 49)
4L’Afrique présente bien ici un caractère utopique extrêmement positif. Mais il convient de ne pas oublier que le point de vue qui saisit ici le continent est celui du colonisateur. L’empire, dont la richesse est puissance, est perçu à la fois comme une incroyable source de revenus, mais aussi potentiellement comme une menace. Le narrateur l’éloigne en précisant les rôles. La métropole reste un cerveau qui n’est pas dépassé par le vaste corps de ses colonies. La citation indique clairement que le discours afrotopique positif coïncide avec la colonisation. L’Afrique y est présentée comme une corne d’abondance au lien indéfectible avec sa métropole : la France. Effectuant des va-et-vient entre passé et présent pour éclairer le futur, Anthony Mangeon donne à lire l’exemple d’afrotopie que nous jugeons le plus curieux dans cet essai, Les Affamés et les Rassasiés (2018) de Timer Vermes :
Le récit débute en 2020 quand un jeune Africain, coincé dans un immense camp depuis un an et demi et frustré de ne pouvoir se payer un passeur, décide de rejoindre l’Europe par ses propres moyens — fût-ce à pied. Bientôt ‘découvert’ et rebaptisé ‘Lionel’ par une chaîne de télévision allemande qui avait dépêché son héroïne, la journaliste Nadège Hackenbusch, pour tourner la deuxième saison d’une émission de téléréalité (‘Un Ange dans la misère’) ‘dans le plus grand camp de réfugiés du monde’, le jeune homme sait tirer parti de l’engouement des médias et du public pour sa personne photogénique et pour sa liaison naissante avec la célébrité germanique. Il met alors son incroyable dessein à exécution et, sous le regard voyeur et complaisant des caméras occidentales, accompagné de son ‘ange télévisuelle’ qui se sent investie d’une véritable mission humanitaire, il prend la tête d’une colonne de cent cinquante mille réfugiés résolus à marcher dix mille kilomètres, jusqu’en Europe pour trouver asile en Allemagne. (p. 95-96).
5À partir de ces prémices, le déroulement et le dénouement s’avèrent intéressants car les migrants réussissent à traverser l’Afrique et le Moyen-Orient pour arriver en Europe, aux portes de l’Allemagne. Après un massacre, ils sont finalement acceptés et l’Allemagne modifie sa vision du monde en décidant d’implanter des centres de formation en Afrique pour sélectionner l’immigration. Cette fiction pensante reprend donc le thème de la migration qui peut être conçue négativement comme une invasion. Mais ici, l’utopie de départ, au sens négatif d’un projet irréalisable, devient finalement afrotopie, utopie qui voit l’Afrique et l’Europe collaborer pour le meilleur.
6Anthony Mangeon analyse également deux exemples d’afrotopies issues du continent éponyme. Le premier est l’afrotopie de Felwine Sarr. Dans l’ouvrage éponyme, Afroptopia (2016)1, l’auteur fait valoir :
la nécessité de suivre une voie autonome de développement, qui mettrait par exemple l’accent sur les valeurs non matérielles plutôt qu’économiques, préférant mesurer l’indice de bonheur brut plutôt que le produit intérieur brut. (p. 24)
7Chacun jugera le caractère utopique ou non d’une telle vision du monde. L’autre forme d’afrotopisme se trouve dans le discours littéraire de Léonora Miano :
Paru en août 2019, son roman Rouge impératrice peut, à de nombreux égards, se lire comme la mise en fiction d’un tel programme. Il se déroule au XXIIe siècle, entre 2124 et 2125, dans une Afrique future rebaptisée le ‘Katiopa unifié’ quatre ans après l’arrivée au pouvoir d’une Alliance qui a fait de la ‘restauration intime’ et de ‘la démonstration, non seulement de l’autosuffisance, mais aussi de la plénitude’ du continent le cœur même de son projet politique (p. 151)
8Ainsi le discours afrotopique consiste-t-il à construire une utopie africaine. In fine, le but de cette utopie, tel que l’illustre les deux derniers exemples en particulier, consiste à « faire advenir dans le même temps un monde enfin débarrassé des clivages raciaux et de leurs héritages colonialistes » (p. 178). Ce discours irréel peut avoir un but prophétique, ce qui nous conduit vers le deuxième aspect du discours africain distingué par Anthony Mangeon.
Afroprophétisme : « une eschatologie conférant à l’Afrique un rôle central »
9Anthony Mangeon définit l’afroprophétisme comme un discours prophétique sur le rôle joué par l’Afrique dans le futur. L’eschatologie en est un aspect. Il s’agit d’une pensée du futur tournée vers la fin des temps et des mondes et souvent liée à la philosophie et la religion. Pour être prophétique ou eschatologique, le discours sur le futur de l’Afrique n’en est pas moins fondé sur des faits et des informations. Anthony Mangeon commence par analyser les pensées fictionnalisant le rapport à l’islamisme :
Sylvie Brunel n’est évidemment pas la seule à s’inquiéter d’un possible ‘basculement du Sahara et du Sahel en un sanctuaire de la mondialisation criminelle anti-occidentale’. Le ‘Djihadistan’ qu’elle esquisse a fait l’objet, ces dernières années, de publications aux titres tout aussi évocateurs. On retiendra notamment l’ouvrage de Samuel Laurent, Sahelistan, publié en 2013, et ceux de Serge Michailof (Africanistan) ou d’Olivier Hanne et Guillaume Larabi (Jihâd au Sahel), parus en 2015. (p. 30-31)
10Dans cette perspective, « la première Internationale djihadiste » (p. 40) que constitue L’Invasion noire (1894) d’Émile Driant, alias capitaine Dandrit, apparaît comme une fiction pensant le problème précédent et figure comme un alpha littéraire qui permet de poser les thématiques reprises par la suite. La fiction africaine contemporaine est ici pensée dans le temps long, à partir de la colonisation et l’étude du discours littéraire africain ne se limite à l’analyse des écrivains issus de ce continent :
Né un 11 septembre, Émile Driant (1855-1916) semblait prédestiné à devenir l’auteur de la plus stupéfiante anticipation djihadiste et fururiste connue à ce jour. Officier formé à Saint-Cyr et prolixe romancier de La Guerre de demain, il exerçait encore le métier des armes en Tunisie lorsqu’il publia son nouveau feuilleton, L’Invasion noire, en 1894. Au fil de ses quatre volumes (La Mobilisation africaine, Concentration et pèlerinage à la Mecque, À travers l’Europe et Autour de Paris), l’écrivain militaire se plaît à imaginer, en situant les événements de son récit fleuve dans les années 1910, “l’anéantissement de l’Europe, la domination de l’Islam et la vengeance de l’Afrique opprimée”. (p. 40)
11Il est donc bien ici question, conformément au sous-titre de l’essai d’Anthony Mangeon, d’un renversement des mondes. L’Europe perd son hégémonie au profit d’une Afrique islamisée. Cette vision est davantage afroprophétique qu’afrofuturiste car il s’agit moins pour l’auteur de décrire le futur qui s’annonce que d’anticiper une catastrophe qu’il souhaite éviter. En ce sens le thème le plus brûlant que l’afroprophétisme doit gérer est celui de la migration. Il apparaît comme un lieu commun de la plupart des textes du corpus d’Anthony Mangeon et son caractère délicat est visible dans la complexité de l’architecture, puis de la réécriture, d’une fiction comme Fugue For a Darkening island (1972) de Christopher Priest. Deux polarisations discursives s’observent alors : la hantise de l’auteur européen face au fantasme de l’auteur africain.
12En guise d’appendice à l’afroprophétisme, qui renvoie à un discours sérieux tel que le conçoit Léonora Miano, nous souhaitons indiquer, eu égard au sous-titre d’Anthony Mangeon « le renversement des mondes », que le corpus contient également des récits carnavalesques dont le suivant est l’emblème. Nous citons Georges Schuyler de seconde main :
L’enthousiasme du public pour L’Internationale noire m’a énormément amusé, car c’est un bidonnage potache du meilleur tonneau [hokum and hack work of the purest vein]. J’y ai délibérément injecté autant de chauvinisme racial et d’improbabilité totale que mon imagination fertile me le permettait. Le résultat dit bien la piètre opinion que j’ai de l’espèce humaine. (p. 120)
13Placée en regard de la sérieuse « première internationale djihadiste », L’Internationale noire offre un contrepoint ironique qui, en dépit du traitement stylistique, montre quels sont certains des thèmes communs du discours sur l’Afrique.
Afrofuturisme : « l’exploration imaginaire d’un monde afrocentrique ou afrocentré »
14Anthony Mangeon conceptualise enfin deux afrofuturismes. Le premier fait de l’Afrique un centre et le second un point de vue sur le monde. En ce qui concerne le premier, on peut s’intéresser à un roman d’André Laurie intitulé Les Exilés de la terre (1888). La première intrigue relève de la science-fiction :
L’arrivée de l’astronome français Norbert Mauny au Soudan est en effet motivée par un colossal projet : se rendre, depuis ce point du globe, sur la Lune afin d’y développer, aux bénéfices d’une compagnie privée anglaise, une exploitation de minerai d’un genre inédit. (p. 35)
15En réalité, il s’agit de rien moins que d’attirer la lune pour avoir une nouvelle planète à coloniser. On peut aussi songer au roman de Jules Verne intitulé L’Invasion de la mer (1905) dans lequel il ne s’agit pas de creuser un nouveau canal de Suez, mais de transformer un désert, le Sahara, en mer intérieure. La science-fiction n’évacue pas la politique et l’afrofuturisme rejoint l’afroprophétisme en mettant en scène des événements réels comme le :
soulèvement militaire et religieux orchestré au Soudan par un prophète autoproclamé, le Mahdi ou Muhammad Ahmad ibn Abd Allah (1844-1885), qui se révolte contre l’occupant anglais venu d’Égypte. Ce mouvement islamique déboucha sur le siège et la prise de Khartoum (p. 35)
16En ce qui concerne le deuxième versant de l’afrofuturisme, entendu comme la construction d’un point de vue africain, afrocentré, le roman de Marcel Barrière Le Monde noir, roman sur l’avenir des sociétés humaines occupe une place importante en ce qu’il est la première fiction du corpus à penser, dès 1909, l’horizon de l’indépendance des colonies de l’Afrique. L’afrofuturisme se présente, littérairement, comme une partie de la science-fiction où la tradition africaine rencontre les nouvelles technologies qui lui permettent d’acquérir un statut hégémonique et central. Ainsi dans After the Flare (2017) de Deji Bryce Olukotun, la conquête spatiale futuriste rejoint un passé traditionnel africain qui dépasse les clivages :
La découverte d’un artefact archéologique, une pierre chantante datant de l’antique civilisation nok […] d’étranges événements surviennent : Abdul Haruna, un ouvrier qui cherchait à voler l’artefact, se volatilise mystérieusement et une créature de lumière est aperçue à plusieurs reprises sur le site du port spatial sans qu’on parvienne jamais à la capturer. (p. 64)
17L’afrofuturisme annule l’opposition entre un passé jugé archaïque et un présent moderne. Avec l’afrofuturisme, les cultures africaines apparaissent positivement comme puissantes, contrairement à la vision raciste issue de la colonisation. L’afrofuturisme constitue le contrepied de l’européanocentrisme. Sans être un programme littéraire à proprement parler, il apparaît comme une tendance décelable notamment chez Bertène Juminer, Abdourahman Waberi, Edem Kodjo et Felwine Sarr. Il s’agit de « faire advenir au sein de la langue française un point de vue afrocentré » (p. 140). On en trouve de nombreux exemples dans La Revanche de Bozambo (1968) de Bertène Juminer : « Noirs becs », « montrer patte noire », « avoir des nuits noires » et « faire chou noir ». Corrélativement à ces nouvelles expressions figées, le mot « blanc » se charge d’une connotation négative, conséquence d’un retournement « systématique du stigmate » (p. 146). Mais l’on peut se demander si de tels changements remplissent le programme de l’afrocentrisme. En effet, ce renversement, non plus du monde, mais du langage, apparaît davantage comme une étape que comme une réalisation. Il en va de même des uchronies dans lesquelles c’est l’Afrique qui découvre puis conquiert l’Amérique ou l’Afrique (Zulu Heart de Steven Barnes) ou se plaint d’une Europe divisée (Aux États-Unis d’Afrique d’Abdourahman Wabéri).
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18En conclusion, Anthony Mangeon propose ici l’étude d’« une thématique, les futurs africains, qui traverse les grandes problématiques du genre science-fictionnel et de la prospective » (p. 266-267). Le discours littéraire et scientifique sur les futurs possibles de l’Afrique appartient dès lors, selon lui, à trois ordres. Le premier est celui de l’utopie qui se définit comme un discours, décalé du présent, pouvant agir sur le futur. Le deuxième est celui de la prophétie qui annonce un certain futur et le troisième est celui du futurisme qui se présente comme une certaine vision moderne du futur, en rupture après le présent. En projetant l’Afrique dans le futur, les pensées fictionnalisantes et les fictions pensantes entendent changer la place de l’Afrique, les enjeux étant non seulement le savoir et le pouvoir, mais aussi la place de l’Afrique dans le monde. Le but de l’ensemble de ces discours est de mettre l’Afrique au centre. En outre, cette futurologie africaine s’émancipe à la fois de la domination coloniale comme du pessimisme postcolonial. Tout discours authentiquement tourné vers le futur ne peut être, dès lors, qu’optimiste. Nous terminerons en suggérant un quatrième type de discours sur le futur africain, une afro-écologie inquiétante qui se lit en filigrane d’un certain nombre d’œuvres du corpus sélectionné par Anthony Mangeon, parmi lesquelles, Lament for the Fallen (2016) — Complainte pour ceux qui sont tombés selon la traduction de Henri-Luc Planchat — de Gavin Chait qui se déroule « au XXIIe siècle, dans un Nigéria dépecé et dominé par des seigneurs de guerre, après des rivalités mortifères autour du pétrole et la catastrophe écologique d’une marée noire permanente dans la baie de Bonny » (p. 69).