Acta fabula
ISSN 2115-8037

Dossier critique
2024
Mai 2024 (volume 25, numéro 5)
titre article
Anthony Glaise

Maurice Barrès : la biographie d’une œuvre

Emmanuel Godo, Maurice Barrès. Le grand inconnu (1862-1923), Paris : Tallandier, 2023, 688 p., EAN 9791021048768.

1Maurice Barrès illustre parfaitement, au même titre que son contemporain Anatole France, les aléas de la gloire littéraire : icône de la jeune garde, chantre de l’attachement à la terre et aux morts, antidreyfusard emblématique, il aura marqué son époque de son empreinte et influencé des esprits aussi divers qu’André Gide, Léon Blum, Louis Aragon et Henry de Montherlant. Or nous assistons depuis sa mort en 1923 à une véritable éclipse : sans avoir le parfum de scandale que traînent derrière eux un Céline, un Rebatet, un Drieu la Rochelle, il suscite tout de même au mieux une indifférence glacée, au pire un profond rejet. C’est dans ce contexte a priori peu favorable à Barrès qu’Emmanuel Godo nous livre sa biographie, de loin la plus complète et la plus dense qui ait été écrite jusqu’alors1. L’auteur ne s’en cache pas : il admire profondément Barrès et lui accorde dans son panthéon littéraire une place toute particulière, aux côtés de « Dante, Pascal et Claudel » (p. 11), inattaquables monuments de la littérature européenne. C’est donc à un plaidoyer pour Barrès que se livre Emmanuel Godo. En revenant sur de nombreuses idées reçues qui donnent une image partielle, voire faussée de l’homme et de l’œuvre, il contribue de manière décisive à une réévaluation de la place de Barrès dans notre histoire littéraire.

L’œuvre barrésienne : une unité insuffisamment mise en exergue

2Il est en effet de coutume de distinguer dans la production barrésienne deux, voire trois périodes, qui peuvent donner de Barrès l’image d’un esprit inconséquent et versatile. On trouve ainsi un premier Barrès, jeune dandy égotiste désireux de parvenir, puis un deuxième, nationaliste et antisémite, figure de proue des antidreyfusards. Enfin, certains croient voir un troisième avatar de Barrès, celui de la Grande Guerre et des Diverses familles spirituelles de la France, qui semble revenir sur les errements de sa seconde période pour exalter un unanimisme patriotique trempé dans le sang versé. Or une des idées-forces de la biographie que nous propose Emmanuel Godo consiste à montrer combien l’œuvre de Barrès est une, et que la source en est à chercher dans le premier Barrès, celui du Culte du moi2. Une telle proposition peut surprendre le lecteur qui ne retiendrait que le versant nationaliste et antisémite de Barrès.

3C’est pourtant chez le dandy que l’on peut trouver les germes du patriote, et par là même la cohérence de l’homme et de l’œuvre. Le jeune Barrès est ainsi présenté par son biographe comme un homme qui sait tirer parti de la pantomime sociale pour se construire intérieurement : l’arriviste lorrain est en fait un esprit assoiffé de sensations nouvelles, soucieux de se construire en se mesurant aux autres. C’est à cette lumière que l’un de ses premiers textes importants, Huit jours chez M. Renan, prend tout son sens. En imaginant son irrévérencieuse visite à Ernest Renan, maître de toute une génération, c’est une charge explosive que lance Barrès dans le paysage littéraire : l’hégémonie renanienne touche à sa fin. Cette rupture éclatante revient donc pour Barrès à vouloir s’affirmer comme artiste, mais aussi comme homme dans une époque qu’il épouse totalement sans pour autant s’y plonger à corps perdu. Dans le flux de la vie, Barrès conserve en effet son quant-à-soi, sa sensibilité propre et tient à le faire savoir.

4Si l’on en juge à ses prémices, le barrésisme semble donc être une tentative d’étendre les sensations et perceptions du Moi à l’échelle du Nous et de faire émerger chez chacun ce qui est commun à tous. Loin d’être une affirmation satisfaite de soi, les romans qui composent la trilogie du Culte du moi (Sous l’œil des barbares, 1888 ; Un homme libre, 1889 ; Le Jardin de Bérénice, 1891) constituent en fait « l’appel, fervent et désespéré, à une plénitude qui fait défaut » (p. 81). L’égotisme n’est donc pas un narcissisme chez Barrès : c’est ce qui reste quand tous les repères sont bouleversés, quand la grammaire du monde devient obscure. « C’est le Culte du moi qui fait naître Maurice Barrès » (p. 81) : derrière ce jugement qui peut paraître évident d’un point de vue chronologique, Emmanuel Godo rappelle que, comme tout poète, Barrès tire de son fonds propre une matière qui lui permet de voir le monde.

5Il est donc tout naturel que l’égotiste soit également voyageur : la découverte de l’Italie et de l’Espagne donne à la recherche de soi de Barrès une traduction géographique. Celui qu’on présente comme un nationaliste étroit s’avère être un Espagnol de cœur, un doge vénitien perdu dans les brumes lorraines ; la tension du Greco le plonge dans l’extase3, tout comme il se trouve lui-même en contemplant la peinture irréductiblement vénitienne de Tiepolo. C’est donc en artiste que Barrès aborde la politique, et c’est pour cette raison qu’Emmanuel Godo affirme que le Barrès politique ne peut se comprendre sans envisager précisément l’égotiste et le voyageur :

Prendre ce sentiment si ténu, si brûlant [que la conscience de soi], à la fois intime et commun, et l’amener dans l’ordre du langage, cela s’appelle : écrire. Et s’il était possible de faire entendre, au sein même de la cité, ce poignant des existences, ce qui constitue proprement leur sacralité, leur tragique et leur beauté, s’il était possible d’en faire une doctrine, le ciment d’une politique, passer de l’écriture au discours, sans déperdition, n’y aurait-il pas là un lien d’une force inimaginable ? (p. 299)

De la politique chez Barrès

6« Maurras est le théoricien du nationalisme, Barrès en est le poète » (p. 463). En rappelant ce propos d’un certain Camille de Nesmes-Desmarets, interrogé en 1913 dans le cadre d’une enquête de La Revue française sur « Maurice Barrès et la jeunesse », Emmanuel Godo semble résumer l’approche barrésienne de la politique qui semble, par bien des aspects, rencontrer celle d’un Chateaubriand : celle qui consiste à transporter la poésie en politique, à faire de la politique un acte poétique. Néanmoins, si Chateaubriand a fait de la double défense de la monarchie et des libertés son combat politique majeur, c’est dans les tumultes du boulangisme, puis de l’affaire Dreyfus que Barrès se fera homme politique, pour le plus grand tort de sa postérité littéraire4.

7En remettant en perspective à la fois le boulangisme et l’antisémitisme de Barrès, Emmanuel Godo, sans vouloir excuser ce qui est inexcusable, redonne du moins à ce moment de la vie de Barrès sa cohérence. Si Barrès est boulangiste, c’est qu’il est avant tout un jeune écrivain désireux de brûler les étapes et qu’il trouve en Boulanger un personnage à admirer, mais comme l’on peut admirer Roland ou Lancelot. En bref, il y trouve un personnage de roman. Si, député boulangiste, il siège à l’extrême-gauche, c’est qu’il veut se placer, déjà, du côté du peuple, du côté d’un collectif qui le transcende. Néanmoins, en abordant le versant politique de l’œuvre de Barrès, Emmanuel Godo ne pouvait pas ne pas affronter celui dont les analyses ont largement influencé notre réception de la figure de Maurice Barrès : Zeev Sternhell5.

8Avec beaucoup de subtilité et de nuances, en reconnaissant les réelles qualités du travail de l’historien israélien sur les traces d’un « fascisme français », il en souligne néanmoins le caractère souvent péremptoire quand il s’agit d’étudier dans le détail l’antisémitisme barrésien, n’hésitant pas à qualifier les analyses sternhelliennes de « contresens » (p. 238). En rappelant que l’antisémitisme était transpartisan à la fin du xixe siècle, en soulignant le rôle central qu’a pu jouer dans l’évolution intellectuelle de Barrès la figure singulière de Jules Soury (1842-1915), personnage singulier qui tient à la fois de l’original et du savant fou, Emmanuel Godo permet de voir combien l’antisémitisme de Barrès était davantage le fruit des circonstances politiques que le résultat d’une véritable conviction, comme elle a pu l’être chez un Céline ou un Maurras.

9Néanmoins, loin de vouloir à tout prix justifier Barrès dans ses choix politiques, Emmanuel Godo en souligne les tensions et les contradictions et rappelle les jugements négatifs dont Barrès a pu être l’objet. Le biographe évoque le mot sans cesse répété de Romain Rolland, qui fait de Barrès le « rossignol du carnage », et évoque également d’autres réactions plus rarement étudiées, comme celle de Jean-Pierre Raffin-Dugens (1861-1946) qui, tout à sa haine de Barrès, n’hésite pas à diffamer Philippe Barrès, le fils de Maurice, en sous-entendant qu’il a fait la guerre dans les états-majors, protégé par les relations de son père (Philippe aura bien été au front, cité trois fois, et a reçu la Croix de guerre et la Légion d’honneur pour ses faits d’armes)6. Ainsi, Maurice Barrès est une figure contestée de son vivant, tant sur le plan littéraire que sur le plan politique. Qu’il soit encore contesté aujourd’hui semble donc naturel, même si Emmanuel Godo remet en cause de nombreux jugements caricaturaux, et parmi eux celui qui consiste à faire de Barrès un nationaliste étroit et belliciste qui n’aurait que la France à l’esprit.

La nécessité impérieuse du dialogue

10L’un des plus grands mérites de la biographie d’Emmanuel Godo est ainsi de rappeler que, si le dialogue n’est pas un concept qui vient naturellement à l’esprit lorsqu’on parle de l’œuvre de Barrès, il en constitue néanmoins un pivot essentiel. C’est en effet dans la rencontre avec l’autre que surgit le nationalisme barrésien : « le premier acheminement à soi-même implique le déracinement » (p. 50). Le voyage, dont Emmanuel Godo nous rappelle sans cesse l’importance dans la trajectoire de Maurice Barrès, a ainsi pour conséquence immédiate une plus grande lucidité sur soi : c’est en se confrontant au tout-autre que Barrès retrouve la singularité de sa propre position, ce que l’auteur résume de manière éclatante : « Il n’est pas question pour Barrès d’étriquer son horizon, de renoncer à la séduction des lointains, mais de savoir d’où il écrit » (p. 308). Nous pouvons illustrer ce point en rappelant combien Barrès était attaché à Venise et qu’il y a trouvé une partie de son inspiration7.

11Cependant, cette réalité du dialogue chez Barrès ne se joue pas seulement dans l’espace : elle se déploie aussi dans le temps. En mettant en scène les cultes les plus anciens dans La Colline inspirée8, Barrès enracine sa propre conscience dans le temps long de l’histoire, qui le conduit aux origines lointaines de la Lorraine. Mais il trouve aussi chez ses contemporains matière à dialogue, qu’il soit intellectuel (on peut penser à ses rapports avec Pierre Bucher (1869-1921), médecin partisan de l’Alsace française, ou avec l’abbé Henri Brémond (1865-1933), lecteur averti de la littérature de son temps) ou amoureux (son idylle tourmentée avec la poétesse Anna de Noailles9). Toute sa vie, il aura cherché une « rencontre féconde et authentique avec l’autre » (p. 399), et tout particulièrement avec la jeunesse, dialogue immortalisé par le titre de « Prince de la jeunesse » que lui a donné Paul Adam en lui offrant une médaille représentant l’empereur Sévère Alexandre avec la légende « Principi juventutis »10. Dans la jeunesse, Barrès voit la relève, celle qui lui succédera et qui défendra l’héritage que lui-même a reçu et qu’il a perpétuellement cherché à transmettre. Cette idée de transmission est d’ailleurs capitale pour lui, puisqu’il a toujours été à la recherche de ce qui peut unifier, recomposer, lutter contre les forces jugées dissolvantes : le dialogue des générations permet ainsi de tisser une continuité nécessaire à la survie des valeurs françaises.

12Mais s’il est un dialogue qui est allé en s’amplifiant tout au long de la vie de Barrès, c’est celui avec l’Orient. Loin de son ami Déroulède, qui envisageait la France dans un splendide isolement, Barrès croyait en la fécondité d’un dialogue entre Orient et Occident, allant même jusqu’à cultiver une fascination certaine pour ce lointain Orient, comme le montrent ses derniers ouvrages, Une Enquête dans les pays du Levant, qui raconte son voyage au Moyen-Orient en 1914, ou son Jardin sur l’Oronte, publié en 1922, qui narre les amours de la Sarrasine Oriante et du croisé Guillaume. Pour lui, rencontrer l’Orient, c’est « retrouver l’enchantement de l’enfance » (p. 532), cette spontanéité que la rationalité occidentale a perdue. Mais Emmanuel Godo rappelle avec insistance que, dans la vision barrésienne, la France est un « Occident encore orientalisé » (p. 534) puisque, contrairement à l’ennemi héréditaire, l’Allemand, le Français n’a pas encore perdu sa fraîcheur dans les ratiocinations philosophiques, stériles et desséchantes. Un personnage comme le professeur Bouteiller, qui initie les jeunes Lorrains des Déracinés à la philosophie de Kant, incarne justement les ravages que peut faire la philosophie allemande sur de jeunes esprits qui ne seraient pas encore conscients de ce qu’ils sont11.

Le barrésisme, une pensée actuelle ?

13Cette attention toute particulière que Barrès a toujours accordée à la jeunesse doit nous amener à nous poser une question décisive, à laquelle l’ensemble du travail d’Emmanuel Godo semble répondre : que faut-il retenir de Barrès ? Y a-t-il, selon l’expression consacrée, une « actualité de Barrès » ?

14Si Barrès, après avoir fait l’objet d’un véritable culte, est tombé ensuite dans l’oubli, c’est pour des raisons que rappelle sans cesse l’auteur et que nous avons nous-mêmes évoquées : l’antisémitisme, le nationalisme, un style jugé désuet, voire dépassé. Pourtant, voir se déployer la vie et l’œuvre de Barrès sous la plume d’Emmanuel Godo doit nous conduire à réviser ce jugement : Barrès reste un auteur actuel. Lorsque, dans La Colline inspirée, il met en scène trois frères prêtres, les Baillard, se mettant en marge de l’Église pour retrouver une forme de sacralité à leurs yeux plus pure, c’est déjà, pour reprendre les termes du biographe, « redonner le sens du sacré à un monde engagé pour sa perte dans une logique de désenchantement » (p. 387). Le ralentissement du sacré, et particulièrement du sacré chrétien, dans nos sociétés contemporaines ne peut que nous conduire à penser que Barrès avait pour partie anticipé ce phénomène.

15De la même manière, Emmanuel Godo se plaît à rappeler la présence, parfois inattendue, de Barrès dans la littérature française postérieure : de L’Ennemi des lois de Barrès à L’Immoraliste de Gide, la distance est courte, même si, selon le biographe, cette distance est celle qui sépare « la tension féconde entre la sensation et la discipline intérieure » et « un hédonisme trop sûr de ses prérogatives pour être vraiment libérateur, masquant son vide philosophique et son infantilisme politique » (p. 226) ; le roman Colette Baudoche, qui met en scène une jeune Lorraine résistant par patriotisme au charme d’un jeune professeur allemand, Frédéric Asmus, a clairement imprégné Le Silence de la mer de Vercors, emblème de la littérature de résistance à l’occupant, qui met lui aussi en scène un Allemand paré de tous les raffinements de l’esprit, Werner von Ebrennac, et une jeune Française qui, elle aussi par patriotisme, lui résiste en se taisant12. En rappelant ces quelques exemples, Emmanuel Godo montre que Barrès a été une source qui a irrigué les ouvrages de certains des plus grands auteurs du siècle dernier.

16Cette réception inattendue de l’œuvre de Barrès conduit Emmanuel Godo à se poser la question du rôle de l’écrivain, en temps de paix comme en temps de guerre. Le plaidoyer sans relâche du député Barrès pour les veuves de soldats tombés au front, sa proposition de faire voter les morts du front après la Grande Guerre en donnant leurs voix aux veuves et aux enfants sont autant de signes de la conscience qu’avait le Lorrain de son rôle. Ce que voulait Barrès, c’était donner trace, donner visage à ce qui risquait de disparaître et de tomber dans l’oubli. Qu’on nous permette ici une réflexion : comment ne pas être sensible à cette dimension de l’œuvre de Barrès, si bien mise en relief par Emmanuel Godo, en ces temps qui sont les nôtres, où les conflits sont si nombreux et l’angoisse de la disparition (des paysages, des langues, du patrimoine), si prégnante ? N’est-ce pas là l’une des dimensions de la littérature ?

17Enfin, le rapport de Barrès à l’Orient et son idée de « construction et fécondation réciproque » (p. 536) des espaces civilisationnels n’est pas sans rappeler la « civilisation de l’universel » défendue en son temps par Léopold Sédar Senghor, l’un des pères de la francophonie13. D’une manière qui peut paraître paradoxale (à qui a trop rapidement lu l’œuvre barrésienne), c’est le chauvin Barrès, l’antisémite Barrès qui a en partie influencé le dialogue des cultures, si cher à l’écrivain sénégalais14. Ce dernier exemple de la modernité de Barrès nous en montre aussi tout le caractère insaisissable et complexe, l’irréductible liberté de sa pensée, qui échappe à toutes les catégories et à toutes les tentatives de récupération, lui qui exaltait la puissance de la sensation et la faiblesse de l’intelligence15. Barrès en avait pleinement conscience, lui qui a prédit malgré lui le destin qu’allait connaître son œuvre : « Il me semble qu’aujourd’hui on veut trop embrigader, restreindre, couper. Quelle manie de construire des systèmes et des théories ! » (p. 557) Si Barrès est actuel, c’est bien parce qu’il résiste aux « systèmes » et aux « théories ».

*

18Avec cette biographie, Emmanuel Godo s’affirme comme l’un des subtils et des plus pénétrants connaisseurs de l’œuvre de Maurice Barrès, l’un de ceux qui en aura le plus senti toute la complexité. S’il ne peut s’empêcher de laisser transparaître son admiration pour l’auteur, il n’ignore pas pour autant la complexité de l’homme. Il fait ainsi le portrait d’une âme à fleur de peau, nerveuse, incertaine, anxieuse, toujours à la recherche de nouveauté, d’élan, de beauté. Il n’en masque pas les ambivalences et ne cherche pas à en résoudre les contradictions : il cherche seulement à nous montrer un homme dans toute la vérité de sa nature, avec ses doutes et ses succès, ses angoisses et ses certitudes, ses douleurs et ses vanités, ses faiblesses et ses qualités. En retraçant la vie et l’œuvre de Maurice Barrès, c’est l’histoire d’une âme que nous invite à découvrir E. Godo, au-delà des anathèmes faciles et des admirations béates. C’est cette perpétuelle recherche de la nuance, de la précision, de la justesse du mot et du jugement qui fait tout le prix du travail d’Emmanuel Godo : loin d’être un pensum, cette biographie est une invitation à se plonger dans l’œuvre de ce « grand inconnu » qu’est encore Maurice Barrès et à y trouver matière à réflexion. Ainsi nous sera-t-il mieux connu et en viendrons-nous à y trouver aussi matière à admiration.