Cyrano de Bergerac : d’une légende à l’autre
1L’objectif de la collection « Biographies et mythes historiques », mise en place par la maison Ellipses, est le rétablissement, à destination du grand public, derrière le mythe de la réalité historique. De ce point de vue, Cyrano de Bergerac constitue indubitablement un cas singulier. S’il n’est pas rare en effet que les auteurs deviennent des personnages littéraires, cette transformation se fonde en général sur la grande popularité acquise par l’auteur en question, qui donne de la curiosité pour son être personnel. Chez Rostand, le propos est presque inverse : c’est dans l’obscurité de noms que l’histoire littéraire a abolis que se déroule la pièce, dont il est bon de rappeler quelques vers symptomatiques :
Voici Boudu, Boissat, et Cureau de la Chambre ;
Porchères, Colomby, Bourzeys, Bourdon, Arbaud…
Tous ces noms dont pas un ne mourra, que c’est beau ! (Cyrano de Bergerac, Acte 1, scène 1)
2Derrière cette ironie un peu cruelle se cache l’autre xviie siècle français, celui qui n’est pas le classicisme de La Rochefoucauld, Lafayette ou Pascal, et celui qui, bien souvent, n’écrit pas en français. Celui aussi de Cyrano de Bergerac, écrivain en crise et de la crise.
3Il faut le dire tout de suite : le livre de Jacques Prévot est de ce point de vue remarquable. Il y a bien sûr des choses que les professionnels des études littéraires regretteront : la rareté des notes, l’absence de références pour la plupart des citations, l’extrême concision de la bibliographie. C’est aussi que la collection « Biographies et mythes historiques », on l’a vu, n’est pas destinée aux spécialistes. J. Prévot y écrit donc pour le grand public et donne, dans un style alerte, un ouvrage qui constitue une excellente introduction, pour un lecteur même parfaitement néophyte, à la vie et à l’œuvre de Cyrano : à la biographie à proprement parler s’ajoutent un examen de toutes les œuvres, des chapitres consacrés au contexte scientifique et politique, des pages d’illustration en couleurs, une chronologie, un tableau généalogique et une sélection de textes (préface et épître de Le Bret à l’Histoire comique, préface anonyme aux Nouvelles Œuvres de 1662 et préface anonyme au Fragment de physique).
4Fondé sur les travaux déjà fournis par l’auteur lors de son édition, à la Pléiade, des deux volumes de « Libertins du xviie siècle » (1998‑2004) et lors de celle des œuvres compètes de Cyrano, en 1977 chez Belin, cette étude est traversée par un enthousiasme qui la transforme en éloge de l’écrivain auquel elle est consacrée. Plus qu’une biographie, il s’agit d’une réhabilitation de Cyrano de Bergerac, auquel l’histoire littéraire aurait fait de grandes injustices. Difficile alors, en lisant ces pages énergiques, de ne pas songer que J. Prévot substitue à la légende dont la pièce de Rostand est la plus célèbre incarnation, une nouvelle légende, universitaire et critique cette fois-ci, celle d’un Cyrano fondateur de tout, parfait exemple de tout. J’y reviendrai.
De quelques mythes cyraniens
5Les quatorze premiers des dix‑huit chapitres de l’ouvrage sont consacrés à la biographie de Cyrano. Le souci constant de J. Prévot est de rectifier l’image que le lecteur de la pièce de Rostand pourrait se construire de l’écrivain qui y est représenté et d’examiner des biographèmes centraux de cette légende : Cyrano le Gascon, Cyrano le Duelliste, Cyrano l’Amoureux, Cyrano libre comme l’air, Cyrano désargenté, etc. Les deux premiers chapitres s’attachent ainsi à donner les principaux éléments de la légende incarnée par Rostand puis d’en donner les sources. Il y en aurait deux principales : les lettres de Cyrano lui‑même et le récit de la vie de celui‑ci que son ami Le Bret donne, en 1657, pour préface à L’Autre Monde ou les États de l’Empire de la Lune. Quant aux sources de J. Prévot, elles ajoutent à cette biographie par Le Bret (dont on regrettera qu’il ne donne pas de citations au fil du texte) un examen scrupuleux et méthodique des actes notariés signés par l’auteur.
6Premier mythe : Cyrano le Gascon. Cyrano est en réalité baptisé à Paris en 1619 dans une famille de la bourgeoisie qui connaît, comme il est fréquent dans la première moitié du xviie siècle, une belle ascension sociale, grâce au nouveau règne de la spéculation financière. Le grand‑père paternel de Cyrano est un négociant qui fait fortune et entreprend d’acheter des terres et des fiefs : Bray, Boisboisseaux puis, en 1582, Mauvières et Bergerac. Le voici Seigneur de Bergerac. Le fils ainé de Savinien I, Abel I, futur père de Cyrano, est moins habile et « l’héritage de Savinien I ira en s’appauvrissant » (p. 16). Le patrimoine qu’il lègue en mourant n’est pas aussi important que celui qu’il avait reçu, mais il a possédé une belle bibliothèque d’Anciens. Cette famille est inscrite dans un réseau catholique, proche de la compagnie du Saint‑Sacrement, extrêmement prosélyte, et elle est liée au milieu de la finance parisienne. C’est à Paris que Cyrano passera ses trois premières années, puis dans le domaine familial de la vallée de Chevreuse ; rien du Gascon, donc.
7Deuxième mythe : Cyrano le Brave. Celui‑ci ne serait pas pure affabulation. Après une scolarité au collège mal supportée, dans laquelle il aurait dévoilé l’indépendance de son caractère et son peu de goût pour l’autorité scholastique, Cyrano s’engage dans la compagnie des Cadets de Gascogne, sous le commandement de Carbon de Castel‑Jaloux. L’expérience de la guerre est cependant décevante. D’abord, Cyrano est cantonné à la garnison. Pour se faire un nom, il recourt au moyen le plus rapide et le plus efficace de l’époque : il se bat en duel. C’est une manière d’exister socialement, lorsque l’on est cadet de sa famille. Enfin, en 1639, les Cadets sont envoyés en Champagne pour combattre l’armée allemande. Lors d’une patrouille de reconnaissance autour de la ville de Mouzon, où les Cadets sont assiégés, il est blessé d’un coup de mousquet ; plus tard, il reçoit un coup d’épée et ces deux graves blessures mettent un terme à sa carrière militaire. De retour à la vie civile, il n’en engage pas moins un maître d’armes et continue ses duels, qui lui permettent d’incarner une générosité toute aristocratique, fondamentale dans l’image qu’il se construit de lui‑même.
8Troisième mythe : Cyrano l’Amoureux. Ce mythe‑là serait, selon J. Prévot, le plus mythique de tous. Point de Roxanne dans la vie de Cyrano en effet ou plutôt sa Roxanne porterait une épée plutôt qu’un éventail. De retour à Paris et entrant en littérature, Cyrano se lit d’amitié avec l’écrivain Chapelle et le musicien Dassoucy. Il écrit quelques pièces liminaires de commande, épîtres ou préfaces. Grâce à ces amitiés, Cyrano pénètre dans le cercle des auditeurs de Gassendi et le milieu du libertinage érudit. Bientôt, cependant, c’est la rupture entre Chapelle, Dassoucy et Cyrano. Les circonstances sont difficiles à démêler mais, selon J. Prévot, une aventure amoureuse entre Cyrano et Chapelle aurait été perturbée par l’arrivée de Dassoucy et la jalousie aurait défait les liaisons contractées. L’homosexualité de Cyrano est encore confirmée, selon l’auteur, par l’état manuscrit de bien des lettres passionnées, dont le destinataire est féminisé à la hâte pour les besoins de la publication.
9Quatrième mythe : Cyrano le Pauvre. Lorsque son père meurt en 1648, le 18 janvier, Cyrano reçoit un héritage qui n’est pas aussi conséquent qu’il eût pu l’espérer, mais qui lui permet de vivre sans gêne. Il semble alors que l’austérité de son existence soit une affaire de choix plutôt que de nécessité. Il change souvent de domicile, dès sa jeunesse et jusqu’à sa mort, parfois plusieurs fois par an.
10Le personnage de Rostand n’est peut‑être pas entièrement transformé par ces rectifications. Cyrano reste l’homme courageux et proche des milieux intellectuels que le dramaturge décrit ; mais s’il est amoureux transi, ce n’est certes pas d’une femme et s’il vit modestement, ce n’est pas parce que la nécessité l’y pousse.
La formation et la vie intellectuelle de Cyrano
11En donnant une large place, pour le besoin du drame, à l’aventure amoureuse imaginée de Cyrano et aux exploits d’épée, Rostand occulte la grande affaire de la vie de l’écrivain, pour J. Prévot : la vie intellectuelle, au cœur de la crise épistémologique qui secoue le xviie siècle. J. Prévot consacre de longs et utiles chapitres à la description de cette crise, qui permettront au lecteur peu familier de ces questions d’aborder l’ouvrage facilement.
12Il présente en effet les principaux acteurs du milieu intellectuel dans lequel évolue Cyrano : Gassendi, fils de paysan, tonsuré à 12 ans, docteur en théologie, prêtre, professeur de philosophie et de théologie, qui combine épicurisme et foi chrétienne ; Épicure lui‑même, figure tutélaire objet d’une grande campagne de réhabilitation ; Montaigne, fer de lance de l’anti‑aristotélisme sceptique, La Mothe Le Vayer, sceptique chrétien dont Cyrano connaît le fils, Gabriel Naudé et Élie Dodati, savants et érudits. Cyrano fréquente le milieu qui remet en cause l’hégémonie aristotélicienne sur les sciences et les savoirs de l’époque : priorité est accordée à la physique.
13C’est le temps des révolutions astronomiques. Le Cosmos clos et parfait des Pythagore, Platon, Aristote, dont J. Prévot rappelle les grands traits, est remis en cause, à des degrés divers, par les découvertes et les théories successives de Copernic, Kepler, Galilée et Tycho‑Brahé. L’observation des tâches sur le soleil ou de la naissance des étoiles remet en question l’incorruptibilité du monde supralunaire ; l’héliocentrisme vient concurrencer le géocentrisme ; la physique de l’expérience prend le pas sur la métaphysique de l’aperception. On développe machines et instruments pour favoriser les observations et ces découvertes remettent en question le texte littéral de la Bible, par ailleurs soumis à un examen philologique inspiré des techniques acquises, pendant la Renaissance, par les éditeurs de textes anciens et fragmentaires.
14Cette crise est mal accueillie par l’Église. Selon J. Prévot, l’Église romaine est moins hostile que le protestantisme aux remises en question de la littéralité du Livre. Mais le Contre‑Réforme implique un durcissement du contrôle épistémologique exercé par les autorités religieuses. L’État royal ne voit pas d’un meilleur œil le développement d’un mouvement critique. Cette coalition autoritaire transforme le libertinage en mouvement de résistance ce qui, selon J. Prévot, ne pouvait que séduire Cyrano, fervent adepte de ce que l’auteur appelle « le Contre ».
15Si le biographe insiste longuement sur le développement scientifique des libertins et sur la passion de Cyrano pour l’opposition, c’est qu’il estime que la critique universitaire a parfois traité un peu légèrement les complexités de cette pensée. Selon J. Prévot, c’est errer que de vouloir attribuer à Cyrano une pensée dogmatique (épicurienne par exemple, ou bien athée ou antichrétienne). La vie et l’œuvre de l’auteur se caractérisaient plutôt par une recherche de l’indécision et une culture de l’esprit d’examen, soucieuses précisément de n’imposer aucun dogme, mais de présenter les hypothèses les plus probables et de ridiculiser celles qui sont absurdes. Plutôt une affaire de méthode, donc, que d’idées.
16Cette propension à s’élever contre tout explique également, selon l’auteur de la biographie, les difficultés rencontrées par la critique devant l’activité littéraire de Cyrano pendant la Fronde. J. Prévot commence ainsi par en rappeler les tenants et aboutissants (plus ou moins clairs, il faut bien l’avouer), avant d’examiner les mazarinades de Cyrano. Elles sont au nombre de huit, selon lui : Lettre de consolation envoyée à Madame de Châtillon, sur la mort de Monsieur de Châtillon ; Lettre de consolation envoyée à Madame la Duchesse de Rohan, sur la mort de feu Monsieur le Duc De Rohan, son fils, surnommé Tancrède ; Le Ministre d’État, flambé ; Le Gazetier dés‑intéressé ; La Sibylle ou l’Oracle du temps ; Le Conseiller fidèle ; les Remontrances des trois États à la Reine Régente pour la paix et enfin, la lettre « À Monsieur D.L.M.L.V.L.F., Contre les frondeurs », publiée dans les Lettres satyriques.
17Le style et le contenu de ces mazarinades ne sont pas nécessairement originaux : on y retrouve les habituelles attaques ad hominem contre Mazarin ainsi que les critiques de la taxation excessive. Mais s’y développe, selon J. Prévot, une « sociologie politique » qui fonderait la légitimité royale sur l’assentiment du peuple, véritable force économique du royaume. Il semblerait alors que quand la Fronde des Parlements cède la place à la Fronde des Princes, soucieux plutôt d’asseoir leur privilège, quitte à affamer le peuple, Cyrano s’élève contre une opposition dévoyée, dans la lettre « Contre les frondeurs » ; il y aurait donc de la cohérence dans un corpus qui paraît au premier abord contradictoire.
Vers une légende de l’œuvre cyranienne
18Cyrano meurt le 28 juillet 1655, soigné successivement par des amis et sa famille. Son œuvre n’est pas entièrement publiée, ni même achevée : une édition de référence de son roman fait notamment défaut. Les premières éditions sont d’autant plus lacunaires qu’elles retranchent les passages fâcheux de l’œuvre, au point de lui donner un aspect fragmentaire et décousu. Ces amputations n’empêchent pas l’œuvre d’avoir un certain succès et, dans les années 1660, plusieurs éditions se succèdent, après la perte du privilège exclusif de l’imprimeur originel, Sercy. Cependant, l’émergence du classicisme, selon J. Prévot, vient contrarier cet engouement : le style et la pensée de Cyrano s’adaptent mal aux cadres trop normatifs du goût nouveau.
19Commence alors, pour le biographe, l’éloge passionné et peut‑être immodéré de l’œuvre de Cyrano. Elle est toute entière consacrée, selon lui, à dénoncer l’imposture sous toutes ses formes ; pas un seul texte qui ne soit admirable. Même les Entretiens pointus, quelques pages de bons mots sur le modèle des ana, accèdent à la dignité de la poésie surréaliste de Desnos parce qu’ils permettent « une dissociation du sens et du son, ou plutôt une dissolution du sens dans le son » (p. 204) ; « cette parole éclate et rebondit en une infinité d’échos qui sont autant de sens possibles » (ibid.). Ces formules, qui ne disent finalement rien de très éclairant sur le texte lui-même, d’ailleurs jamais cité, laissent un peu dubitatif.
20Plus convaincantes sont les louanges adressées aux lettres de Cyrano, appuyées il est vrai, elles, par de larges citations qui font juger de la verve satyrique de l’écrivain. Jean Prévot s’attache à souligner que ce style de l’injure et de la détestation, souvent décrié par les lecteurs au fil des siècles (ce qui conduit à la mutilation systématique du texte), constitue une prouesse littéraire comme une autre. Quant aux Lettres diverses, elles participeraient d’un imaginaire poétique volontiers bucolique. Cette dimension épistolaire de l’œuvre est, selon J. Prévot, trop ignorée par la critique contemporaine.
21On peut douter que l’œuvre théâtrale soit beaucoup plus familière du lecteur contemporain. Elle se compose d’une comédie, Le Pédant Joué et d’une tragédie, La Mort d’Agrippine. De façon traditionnelle, J. Prévot souligne les emprunts de Molière à la comédie de Cyrano (la fameuse scène de la galère), avant de présenter un plaidoyer pour sa réhabilitation, contre les critiques de l’époque et les critiques modernes. La pièce ordinairement décriée devient une « pièce unique dans la production littéraire de son temps », « le texte comique le plus “fort” et le plus surprenant », « notre première comédie du langage ». On regrette une nouvelle fois de ne pas en avoir de plus amples citations. Le traitement réservé à la tragédie est plus étendu et les citations sont plus nombreuses. J. Prévot en présente l’intrigue, les personnages principaux et souligne l’importance de Séjanus, sorte de héros républicain, avant d’affirmer que le Britannicus de Racine doit beaucoup à cette pièce.
22Le roman de l’Autre Monde reçoit un accueil tout aussi enthousiaste. Jacques Prévot commence par signaler les principales modifications subies par le texte dans l’histoire de sa difficile édition, avant d’identifier succinctement quelques sources sur lesquelles Cyrano se serait appuyé, puis d’examiner l’influence d’un cartésianisme tardif dans cette œuvre. Les conclusions sont plutôt en faveur d’une indécision : loin d’être un ouvrage philosophique dogmatique, l’Autre Monde tournerait successivement en dérision tous les systèmes de pensée, pour cultiver chez son lecteur une nécessaire distance critique :
On se gardera donc, comme de la peste, du contresens, si fréquent chez les exégètes, qui consiste à emprisonner la pensée de Cyrano sous des rubriques telles qu’athéisme et matérialisme, qui feraient un dogmatiste d’un incrédule dont le dessein dialectique rend douteuse et comique l’incrédulité même. Elles ne sont que les échos des convictions personnelles de commentateurs qui prennent trop spontanément l’affirmation du Contre pour le simple verso du Pour. (p. 268)
23En somme, selon Jacques Prévot, l’œuvre de Cyrano ne serait pas « “littéraires” au sens commun et platement esthétique du terme », parce qu’elle aurait un sens moral — ce qui ne paraît certes pas propre à elle, ni même un signe suffisant de qualité. Ceci n’étant pas pour dire que cet enthousiasme est nécessairement déplacé ; il est mal fondé, simplement, en cela que l’absence de citations des textes de Cyrano lui‑même laisse le lecteur dubitatif face à une profession d’excellence pour laquelle il n’a que la parole du biographe. Difficile alors de ne pas craindre qu’une nouvelle légende se construise, celle, si fréquente, de l’œuvre fondamentalement révolutionnaire, de l’écrivain parfaitement exceptionnel, qu’on ne saurait jamais résumer à quelque pensée que ce fût, parce qu’il exploserait toujours toutes les prisons intellectuelles dans lesquelles on tenterait de l’enfermer.
24Mais ces défauts, qui toucheront peut‑être plutôt les universitaires que les lecteurs du grand public, n’ôtent rien au grand mérite d’un ouvrage dont il est à souhaiter qu’il circule ; indépendamment de la vie même de Cyrano, les chapitres consacrés au climat scientifique ainsi qu’aux événements politiques se révéleront extrêmement instructifs pour quiconque chercherait à s’informer sur cette période de l’histoire française.