Sous les apparences de l’amitié. Une cartographie de la violence symbolique franco-belge.
1Depuis quelques décennies, la sociologie de la littérature d’inspiration bourdieusienne connaît un succès qui ne semble guère se démentir (en témoignent, par exemple, les travaux d’auteurs comme Dubois, Viala, Aron, Boschetti, Sapiro, Charle et Kauppi). Selon cette approche, la littérature n’est pas un objet « idéalisé », produit d’un « génie créateur » ou d’un acte de part en part individuel, mais est toujours imbriquée dans le social, dans un champ où diverses institutions (la presse, la critique, les revues, les académies, l’enseignement, etc.) interviennent. La sociologie de la littérature ne prend pas pour point de départ le texte littéraire (même si elle prétend contribuer à sa compréhension), mais s’intéresse en première instance aux agents (individuels, collectifs ou institutionnels) qui participent à la définition, à la (dé)légitimation et au fonctionnement du fait littéraire. Aussi la démarche sociologique a-t-elle ouvert de nombreuses pistes de recherche, entre autres dans le domaine des littératures minoritaires, particulièrement sensibles aux effets de valorisation et de dévalorisation. L’ouvrage de Paul Dirkx, au titre suggestif Les « Amis belges », s’inscrit pleinement à l’intérieur de ce domaine de recherche. Il est issu d’une thèse de doctorat soutenue à la Katholieke Universiteit Leuven et à l’Université de Paris-VIII.
2Dans Les « Amis belges », Dirkx se propose d’examiner l’attitude de la France à l’égard d’une littérature étrangère « concurrente », celle, plus exactement, du « petit royaume voisin du Nord » : la littérature belge francophone. Sous les apparences amicales des relations franco-belges (apparences que nombre de critiques et de chercheurs acceptent comme allant de soi), se cache en réalité, telle est la thèse de Dirkx, un ensemble d’enjeux matériels et symboliques d’autant plus importants dans la délégitimation de la littérature francophone belge et la domination du modèle français, qu’ils sont tus et déniés la plupart du temps. Si l’inspiration bourdieusienne de l’ouvrage ne fait donc pas l’ombre d’un doute, ce n’est toutefois pas à une description du champ dans sa totalité qu’aspire Dirkx, mais plutôt à l’examen d’une forme particulière de violence symbolique, celle qui s’exerce à partir du centre (parisien) envers les périphéries francophones (belge, mais aussi suisse, etc.). Cette violence se perpétue par l’imposition de ce que Dirkx désigne comme la doxa du « franco-universalisme » : la croyance en la supériorité linguistique, littéraire, intellectuelle et culturelle de la France, qui est partagée à la fois par les agents français « dominants » et les agents belges « dominés », qui en sont, en quelque sorte, « complices ». Elle repose sur le lien arbitraire entre deux usages de l’adjectif « français » : celui, d’un côté, de « français » au sens de « langue française » (autrement dit, d’une langue internationale dont la France se dit l’héritière légitime) et celui, de l’autre côté, de « français » au sens d’ « appartenant à la France » (et donc de portée nationale). Le franco-universalisme, en d’autres mots, assimile comme naturellement à ce qui est « français » tout ce qui est « (en) français ».
3La perspective adoptée s’exprime dès le premier paragraphe de l’ouvrage : « plutôt que d’interpréter cette ‘francisation’ comme le produit d’une rhétorique plus ou moins pensée que l’on prête généralement aux milieux littéraires parisiens, on gagnerait à considérer que ces milieux sont habités de motivations très diverses et, partant, à envisager leurs discours comme des pratiques qui s’enracinent dans des logiques hétérogènes à analyser » (p. 9). Le sociologue qui s’intéresse aux rapports de force entre la France et ses périphéries francophones examine donc d’un côté les discours des agents et en interroge l’articulation, l’évolution et les variations, mais de l’autre côté, il envisage ces discours comme des phénomènes sociaux, qui répondent à des logiques autres que discursives (historiques, sociales, institutionnelles, individuelles, etc.). Si l’objet de l’étude est en première instance sociologique (« L’objet de l’étude est bel et bien un ensemble de pratiques discursives », p. 32, l’auteur souligne), le point de départ de l’analyse est le lieu même où se manifeste la domination symbolique franco-universaliste, à savoir le discours. L’enquête, par conséquent, s’appuiera sur un corpus de textes bien précis et circonscrit, à savoir l’ensemble des articles de presse à propos de la Belgique et des écrivains belges, parus dans trois hebdomadaires littéraires français majeurs entre 1944 et 1960 : Les Lettres françaises, Le Figaro Littéraire et Les Nouvelles Littéraires. Le choix du corpus est justifié de plusieurs façons dans l’introduction : la critique littéraire n’est que rarement étudiée « pour elle-même » et dans son ensemble (et si elle l’est, c’est souvent à partir de présupposés textualistes selon lesquels « le discours des périodiques [ne serait] qu’une variante simplifiée d’un au-delà créateur plus ou moins inatteignable », p. 26) ; il s’agit d’un corpus de textes susceptible, de par son ouverture à des logiques hétéronomes (politiques, journalistiques, médiatiques, commerciales) et à une grande diversité de genres, d’auteurs et d’esthétiques, d’être fortement marqué par les mécanismes de domination auxquels s’intéresse l’auteur ; et enfin, quant au découpage chronologique, celui-ci est représentatif à la fois d’une période au cours de laquelle on observe en France une redéfinition du franco-universalisme (dans un conjoncture internationale renouvelée) et correspond à la « dizaine de belles années supplémentaires » (p. 58) dont jouit la presse littéraire après la seconde guerre mondiale.
4L’ouvrage s’articule en deux parties, de portée et de longueur inégales mais complémentaires. La première, intitulée « Les Français », est consacrée à la perception des écrivains belges et de la Belgique par les critiques littéraires français des trois périodiques. Dans un premier chapitre (pp. 45-81), Dirkx donne un aperçu historique et encyclopédique des principaux débats au sein du champ littéraire français dans l’immédiat après-guerre ainsi qu’une analyse détaillée du champ de la presse littéraire. D’une part, l’auteur tient compte de la constitution historique de ce champ, en le situant dans le cadre d’évolutions médiatiques plus larges. D’autre part, la perspective historique et médiatique du champ s’accompagne d’une analyse de sa structuration interne et externe au cours des années 1944-1960. L’auteur examine ce qui différencie le champ de la presse d’autres champs (il s’agit d’un champ faiblement autonome, d’une « presse littéraire fragile »), et ce qui, à l’intérieur du champ, différencie les hebdomadaires entre eux (au point de vue esthétique et politique). Les trois chapitres suivants sont consacrés respectivement aux Lettres françaises (« L’honneur des Belges selon les Lettres françaises », pp. 83-172), au Figaro Littéraire (« Le Figaro Littéraire et la Belgique bon enfant », pp. 173-210) et aux Nouvelles Littéraires (« Les Nouvelles Littéraires, un journalisme littéraire français », pp. 211-252). Ils cartographient de façon systématique les articles portant sur la Belgique et le discours critique sur la production littéraire belge dans chacun des hebdomadaires. Pour chaque journal, l’auteur examine d’abord, au cas par cas, les articles offrant une représentation globale de la Belgique, pour, dans un second temps, structurer le discours métalittéraire en tenant compte de trois principes de classement : la légitimité des auteurs en rapport avec leurs particularités littéraires (nationales), la ligne esthétique de la rédaction et les préférences du journal en matière de genres. Au cours de ces chapitres, Dirkx passe de l’analyse institutionnelle, entamée au premier chapitre et poursuivie de façon plus détaillée en fonction des trois organes étudiés, à un examen des stratégies discursives déployées par les critiques français à l’égard des écrivains belges. Dans les trois hebdomadaires, et malgré ce qui les différencie, la doxa franco-universaliste prend des formes discursives récurrentes que Dirkx révèle à l’aide de nombreux exemples : francisation des auteurs par absence de marque de nationalité, marquage de l’origine afin de faire ressortir mieux les défauts de l’auteur, maintien d’une illusion de générosité et de désintérêt envers la Belgique, appropriation par déshistorisation et décontextualisation, usage de stéréotypes, textualisation (procédé qui consiste à couper les textes de leurs conditions d’engendrement), etc.
5Parallèlement, l’analyse se veut attentive à ce qui fait le propre du franco-universalisme dans chacun des journaux. Le franco-universalisme et ses manifestations ne sont jamais représentés de façon monolithique, étant donné que le discours analysé est systématiquement mis en rapport avec l’évolution de la revue (en particulier celle des Lettres françaises), le rôle de certains rédacteurs et la ligne esthétique et politique de la revue. Le panorama du traitement des écrivains belges ainsi obtenu est subtil et dynamique, et répond en bien à l’objectif que s’était posé l’auteur dans l’introduction, à savoir celui d’examiner le discours critique en tant que pratique sociale enracinée dans des logiques multiples. Dirkx parvient ainsi à montrer comment, dans chacun des hebdomadaires, l’idée d’une littérature belge francophone indépendante est structurellement compromise. Quand les Lettres françaises s’intéressent à la littérature belge francophone, il s’agit avant tout de mettre celle-ci au service du système de valeur que le journal défend (la lutte progressiste de l’après-guerre, le communisme national et la lutte anti-impérialiste de la période jdanovienne, et le projet aragonien de la poésie nationale de 1953 à 1956). Dans le Figaro Littéraire, la production belge francophone subit « un effet de vieillissement et de déréalisation massif » (p. 358) et est présentée avec ironie comme « manifestement dépassée » (p. 358). Enfin, dans le plus « apolitique » des trois organes, Les Nouvelles Littéraires, la perception d’une littérature belge francophone est « naturellement » compromise par la tendance du journal à décontextualiser et à « textualiser » toute production littéraire en en soulignant avant tout la « pureté » esthétique.
6La seconde partie de l’ouvrage, intitulée « Les Belges », nuance le tableau présenté dans la première partie à partir d’une analyse des prises de position des agents littéraires belges dans les trois journaux. Il s’agit d’une « analyse positionnelle » (p. 256) qui consiste en fait à retracer les trajectoires des auteurs concernés (une vingtaine au total parmi lesquels, pour ne donner que quelques noms, Denis Marion, Hubert Juin, Georges Simenon, George Adam ou encore Robert Ganzo) : origines sociales, scolarisation, carrière littéraire, publications majeures, relations avec d’autres écrivains et journalistes, prises de position dans la sphère littéraire belge et dans le champ hexagonal, etc. Le discours de ces auteurs par rapport à la Belgique est examiné à l’aune de l’opposition entre ce que Dirkx appelle l’« écrivain-Belge » (qui tend à effacer son origine et à s’identifier au modèle français) et l’« écrivain belge » (replié sur le modèle national). L’auteur examine l’ajustement des auteurs à la politique rédactionnelle des périodiques, les différences entre les collaborateurs immigrés et leurs confères restés en Belgique, les liens entre le capital symbolique acquis dans le champ français et le désintérêt pour la Belgique, ainsi que les principales manœuvres rhétoriques de « francisation » (méconnaissance du pays d’origine ou au contraire reconnaissance de la production francophone belge en tant que contribution au patrimoine littéraire français). Le deuxième et dernier chapitre de cette partie est consacré à deux collaborateurs belges aux Nouvelles Littéraires, Constant Burniaux et Charles Plisnier, deux cas révélateurs des logiques complexes par lesquelles la violence symbolique se perpétue chez les agents littéraires belges (Dirkx parle ici des « ruses de l’autodomination »).
7Les apports de l’étude de Paul Dirkx sont nombreux. L’intérêt de l’ouvrage réside, en premier lieu, en la thèse qu’il démontre : le fondement arbitraire, construit et pleinement conjoncturel d’un discours qui sans cesse se présente comme universel. Par son analyse méticuleuse, Dirkx parvient à cerner, dans ses fondements sociaux et ses manifestations discursives, la constitution et la perpétuation d’un regard plein d’(auto)dénégation sur les littératures francophones. Et si Dirkx n’est sans doute pas le premier à observer les périphéries littéraires en termes de violence symbolique, les relations littéraires franco-belges avaient, jusqu’ici, rarement fait l’objet d’une élucidation aussi poussée. Aussi l’enquête de Dirkx est-elle, dans le domaine des études de la francophonie, une contribution majeure : contrairement à la grande majorité des études qui partent d’une définition préalable d’une littérature francophone et en examinent la production, la thèse de Dirkx interroge la notion même de « francophonie » en la replaçant dans un cadre international. En outre, si le point de gravité de l’analyse est le discours franco-universaliste sur la Belgique, la portée de l’ouvrage de Dirkx va bien au-delà. Il contient de nombreuses digressions théoriques et méthodologiques qui dépassent le seul cas de la Belgique francophone et montre aussi tout l’intérêt de l’examen systématique de textes, souvent délaissés par la critique traditionnelle, tels que les articles de presse. Enfin, soulignons aussi que, par la multiplicité de points de vue sur l’objet de recherche (aperçus historiques, rappels encyclopédiques, analyses du champ, examens discursifs et étude de trajectoires), l’ouvrage contient un foisonnement impressionnant de renseignements et de données plus ponctuelles (concernant, pour ne donner que quelques exemples, l’édition belge des Lettres françaises, la réception d’auteurs belges les plus divers - de Coster, Plisnier, Paron ou Nevelsteen dans les Lettres françaises, Verhaeren, Maeterlinck, Rodenbach dans le Figaro Littéraire et les Nouvelles Littéraires -, la perception de la Flandre et de la Belgique francophone, l’institution littéraire belge, ou encore l’immigration d’auteurs belges vers le centre parisien).
8Néanmoins, nous voudrions également souligner quelques lacunes, qui ne réduisent en rien la qualité de l’analyse et des résultats, mais qui tiennent aux présupposés de ce que l’on pourrait appeler la doxa sociologique. Ce qui fait défaut dans l’ouvrage de Dirkx, à notre avis, est une réflexion plus poussée sur les concepts (violence symbolique, champ, doxa, croyance, etc.) et la méthode d’objectivation sociologiques. Pour une démarche dont l’objectif est justement de s’arracher à toute forme de prénotion, d’objectiver la doxa et de « débanaliser ce qui paraît banal » (p. 23), la sociologie de Dirkx reste particulièrement silencieuse quant à ses propres fondements. La démarche a quelque chose de totalisant, au sens où elle rejette, implicitement ou explicitement, toute approche non sociologique des relations franco-belges ou des discours qui s’y rapportent (et, par extension, de la littérature en général) comme étant non scientifique, car incapable de contextualiser l’objet littéraire. Ainsi, les études littéraires traditionnelles, dites « textualistes » ou « immanentistes », passeraient non seulement à côté de l’essence et du fondement des pratiques littéraires (« Car les relations littéraires ne correspondent pas tant à ces « relations littéraires » dont nous parlent les écrivains et les critiques littéraires ou universitaires (et dans une certaine mesure, la littérature comparée) – relations à peu près bilatérales, iréniques et essentiellement intertextuelles – qu’à des rapports de force », p. 22), mais aussi en confirmeraient naïvement le fonctionnement, avec tout ce que cela implique de conformisme et de reproduction de violence symbolique (« [ces études] sacrifient pour la plupart au topos de « l’amitié franco-belge », enfermant ainsi la curiosité du chercheur dans une série de questionnements conventionnels et consensuels », pp. 21-22). Seule l’approche sociologique, en d’autres mots, serait capable de lever la doxa. Si certaines approches des relations franco-belges participent sans doute de la doxa franco-universaliste, et si l’analyse de Dirkx constitue, par rapport à celles-ci, un correctif, il n’en découle pas automatiquement, à notre avis, que l’unique manière d’examiner les relations franco-belges soit l’approche sociologique, et que le seul intérêt de l’examen des relations franco-belges soit la mise au jour des enjeux « d’une lutte littéraire franco-belge (franco-suisse, etc.) sans merci » (p. 17). La démarche sociologique est certes justifiée, mais elle n’a pourtant rien d’évident. Il s’agit d’une perspective scientifique donnée, parmi d’autres approches scientifiques sans doute tout aussi légitimes. Or, pour Dirkx, l’approche sociologique se justifie par « l’observation des faits et non l’un ou l’autre parti pris méthodologique » (p. 22).
9Le sociologue en vient ainsi aussi à taire la portée exacte de son analyse. La sociologie de la littérature, nous l’avons indiqué au début de ce compte rendu, s’intéresse en première instance aux agents et au rôle que ceux-ci jouent dans la définition et la légitimation de l’objet littéraire. En faisant de l’approche sociologique la seule approche scientifique légitime, la portée exacte de la priorité accordée à la dimension pratique, notamment dans l’analyse d’un corpus de discours, est passée sous silence. Quand elle s’intéresse au discours, la sociologie tend à en privilégier avant tout les dimensions susceptibles de reproduire mieux que d’autres les structures du champ, les rapports de force ou les trajectoires, ou s’intéresse à un ensemble de textes – souvent délaissés par les études littéraires traditionnelles, il est vrai – particulièrement marqués par ces dimensions institutionnelles et sociologiques : discours d’accompagnement, pamphlets, articles de presse, manifestes, critique littéraire, etc. En ce sens, la perspective sociologique est sans aucun doute — l’analyse de Dirkx le montre —extrêmement féconde dans le cas de l’examen d’un discours journalistique/critique sur la littérature d’un pays voisin, mais il n’est pas certain pour autant qu’elle en épuise entièrement la signification, ni qu’elle soit la meilleure approche pour l’examen d’autres types de discours (même si ceux-ci portent également les traces de leur inscription sociale). Pourtant, c’est bien ce que l’ouvrage de Dirkx semble à plusieurs moments suggérer : « les effets des rapports de force entre la France et la Belgique (Suisse, Québec, etc.) littéraires, conditions fondamentales de production dans les deux pays, sont omniprésents et travaillent les textes comme les métatextes et la prose comme la poésie (de manière souvent invisible aux lectures intratextuelles) » (p. 355). La signification contextuelle, institutionnelle ou distinctive mise au jour par l’objectivation sociologique devient ainsi la « vérité » même de ces discours.
10La critique formulée ci-dessus nous paraît assez fondamentale, puisqu’elle touche à ce qui échappe à la perspicacité du sociologue et, en quelque sorte, à la violence symbolique qu’il exerce à son tour. Mais en même temps, elle permet sans doute de mieux cerner en quoi exactement, réside son apport. En réinscrivant de façon minutieuse les discours (méta)littéraires dans un réseau d’institutions, de luttes concurrentielles et de rapports de force, le sociologue dévoile les fondements structurels qui sous-tendent un ensemble de pratiques, notamment discursives, et rend celles-ci nettement plus intelligibles en tant que phénomènes sociaux. En ce sens, la vaste enquête méticuleusement menée par Dirkx constitue une contribution indéniable à une meilleure compréhension de l’« amitié » franco-belge.