Maintenir une question
1Une question mais qui demeure, au lieu de se voir opposer des réponses trop rapides ou figées, une vraie question, tel est l’objet premier du dernier ouvrage de Dominique Rabaté. C’est du reste une qualité importante de l’auteur d’une suite d’essais, la plupart édités chez José Corti, qui comptent aujourd’hui parmi les références majeures de la théorie littéraire, que de savoir ainsi ouvrir l’espace du questionnement sans se hâter de le refermer mais en le laissant au contraire gagner en force, en ramifications, autant qu’en durée, l’instabilité se prolongeant au-delà même des réponses apportées.
2Des réponses, on en trouve pourtant, avec des concepts et des pistes fortes, dans Le Roman et le sens de la vie. Des réponses, mais pour commencer un sujet précis, traité avec patience et force, qui se trouve à la fois évident, simple, fréquemment évoqué dans les conversations à propos de la littérature et pourtant, à cause même de cette évidence et de ce qu’elle semble devoir presque inévitablement induire de naïveté ou de facilité, extrêmement délicat à traiter avec justesse. Sujet fort, décisif, mais redoutable.
3À proportion de la difficulté que soulève un tel sujet — la naïveté possible des réponses, donc, le caractère trop général de ce qu’il met en jeu —, il est tout à fait possible sinon même tentant de l’abandonner. Et c’est bien en ce point que commence D. Rabaté, qui rappelle dès sa première page sans détour les pièges auxquels il se trouve confronté :
4« Le sens de la vie » : l’expression porte immédiatement à sourire, tant elle semble usée et formulaire. Voilà un cliché pour conversation de café de Commerce. À peine énoncé, le syntagme figé semble faire effet de citation, comme si l’on ne pouvait le dire qu’avec un léger recul ironique, ou en s’excusant de remettre sur le tapis une interrogation, aussi écrasante que passe-partout. (p. 10)
5Et pourtant. Pourtant il est important de ne pas céder à cette autre forme de naïveté, naïveté seconde mais non moins — sinon davantage — redoutable que la première, qui consiste à croire qu’un sourire, un mouvement ironique sont nécessairement des preuves d’intelligence ou l’attitude adéquate face à cette question. Jean Allouch rappelait un jour que le silence est la plupart du temps, non pas une suspension de la réponse, mais une réponse en soi, et une réponse possiblement inadéquate, voire idiote. De la même manière, l’ironie ici pourrait n’être qu’une manière de rater un coche, de s’imaginer passer une difficulté quand elle n’est qu’ajournée.
6C’est qu’abandonner certains sujets, au plan de la théorie, peut s’avérer ou s’être avéré efficace ou même nécessaire pendant un temps, mais pendant un temps seulement ; au-delà, il serait coûteux, voire ruineux, de persister à les écarter. Ainsi en va-t-il également, certainement, d’une autre question mise à l’écart, le célèbre « Qu’est-ce que la littérature ? » avec lequel D. Rabaté, refusant là encore la facilité de l’abandon, ouvrait un précédent essai, Le Chaudron fêlé. Écarts de la littérature (José Corti, 2006).
7Sans doute la mise à l’écart était-elle valable lorsqu’elle relevait d’un vrai geste théorique. Mais la tranquillité d’une mise à l’écart stable, donnée dans le champ de la théorie, ne peut conduire qu’au figement dans une pensée sans vitalité. Il est donc capital de savoir reprendre le problème. Bien entendu, il ne s’agira pas pour autant de faire retour à la naïveté première, et de chercher, avec la question du sens de la vie en l’occurrence, de manière caricaturale à trouver dans les œuvres des propositions positives et simples, univoques, quant au sens de la vie. Chercher à oublier l’œuvre pour la conduire à se conformer à une norme morale en laquelle elle se résumerait n’est, bien entendu, pas le propos de D. Rabaté. Car cette question du sens de la vie telle qu’elle apparaît dans les œuvres, il va s’agir pour le théoricien de la poser dans toute sa complexité, et pour commencer en rappelant fermement le contexte esthétique — l’époque moderne — aussi bien que l’horizon théorique dans lesquels il sera possible de la laisser se déployer.
8Quelque chose s’est passé avec la littérature moderne. Quelles que soient les précautions qu’il faudrait prendre avant d’employer ces mots, et en particulier l’adjectif « moderne », car on sait les problèmes que soulève l’idée de modernité, il n’en demeure pas moins qu’une certaine césure est repérable dans l’attitude de l’auteur « moderne » à l’endroit de ce qu’il propose à son lecteur. C’est de ce point de départ que se met en jeu la réflexion de D. Rabaté, et plus précisément d’un moment de vérité en quelque sorte, d’un moment où une certaine vérité quant à l’époque moderne dans le champ esthétique en vient à se dire : une affirmation de George Sand dans une lettre adressée à Flaubert, et la réponse, à la fois cinglante et déconcertée de celui-ci. L’auteur de Madame Bovary écrit en effet en décembre 1975 ceci, qui est bien sûr décisif :
Il me manque « une vue bien arrêtée et bien étendue sur la vie ». Vous avez mille fois raison ! mais le moyen qu’il en soit autrement.
9Dans le balancement d’une réponse en forme de question, celle-ci n’étant pas suivie d’un point d’interrogation et donc donnée — c’est une question — comme la seule affirmation possible, se trouve toute la complexité et la richesse de la réponse.
10La littérature moderne est ce qui ne peut pas répondre à une semblable question, qui ne peut pas proposer une vue « bien arrêtée » sur la vie, plus détenir « aucune position d’autorité, morale ou analytique » (p. 16). C’est bien de ce constat qu’il faut partir pour ne pas se leurrer ou se fourvoyer du côté de la naïveté. De ce constat et de tout ce qui le soutient, non seulement dans le domaine de l’art, mais également du côté de la pensée, et, de ce côté, D. Rabaté mobilise de nombreuses références, qu’il présente à chaque fois avec force et de manière limpide. Ainsi, Walter Benjamin, et la différence qu’il pose entre le romancier et le conteur. Walter Benjamin et ce qu’il permet de penser du passage d’une époque de l’Erfahrung, une expérience « qui donne de l’autorité » (p. 17) à celle de l’Erlebnis, l’« expérience intérieure » (p. 17).
11Cette scission qui éloigne la littérature de toute possibilité de dire selon une autorité est essentielle : c’est d’elle qu’il faut partir. Du reste, on pourrait ajouter aux développements de D. Rabaté sur ce point une lecture de L’Expérience intérieure de Bataille (auquel l’auteur fait référence néanmoins, mais pour évoquer son « outrance transgressive », p. 109), et en particulier de la manière dont les questions de l’expérience et de l’autorité y sont nouées. On se souvient en effet que Bataille a été particulièrement heureux d’une formule que lui a proposé Maurice Blanchot, formule qui lui permettait de penser le rôle central de l’expérience, la manière dont elle était pour lui l’autorité, mais dans un mouvement de pensée qui le conduisait également à congédier in fine toute autorité, fût-ce celle de ce qui nie l’autorité :
Je posai la question devant quelques amis, laissant voir mon désarroi : l’un d’eux *** énonça simplement ce principe, que l’expérience elle-même est l’autorité (mais que l’autorité s’expie). (Œuvres complètes V, Gallimard, p. 19)
12Plus d’autorité, ou plus exactement la seule autorité de ce qui nie et refuse l’autorité : tel est la loi — sans loi — de la littérature moderne. Poser la question du sens de la vie est donc s’engager dans un chemin complexe.
13Pour autant, nous l’avons vu, abandonner une telle question serait inapproprié. Pour quelle raison au juste ? Ici encore, ce que propose D. Rabaté, en s’inscrivant dans une histoire de la théorie sans verser tout au compte d’un seul point de vue, s’avère convaincant.
14Car en effet, après le contexte littéraire, c’est du contexte théorique que dépend la réflexion proposée dans Le Roman et le sens de la vie. De ce point de vue, on saura gré à D. Rabaté d’avoir la force de ne pas mésestimer ce qu’il y a eu de gain et d’intelligence dans la théorie des années soixante et soixante-dix du siècle dernier. On est souvent étonné devant le rejet produit par certains dans le champ théorique. Il est évident que la théorie de ces années fécondes et surprenantes comporte des excès, des ridicules parfois, des apories certainement. Mais le rejet massif n’est-il pas aussi dogmatique que certains pans de la théorie d’alors, critiqués aujourd’hui ? Il y a plus de raison, et de courage, à chercher à retenir ce qui doit l’être de ces années. En particulier, c’est la possibilité que la littérature se pense elle-même, renvoie à soi et fasse travailler sa propre théorie au sein même de la pratique que D. Rabaté affirme avec force. Plus précisément, il reliera cette possibilité à celle, inverse mais complémentaire, que la littérature parle du monde. Ce que l’auteur formule notamment en reprenant une affirmation de Michel Deguy soulignant que le poème est une « manière de se dire aussi à lui-même ce qu’il est, à travers ce qu’il dit explicitement de ce qui est autre que lui ». Ce qui revient à accepter, D. Rabaté le souligne, la célèbre formule de Jean Ricardou (la littérature comme « aventure d’une écriture ») mais sans rejeter ce que ce théoricien croyait, lui, devoir rejeter (« l’écriture d’une aventure »).
15Position importante, car elle détermine les lectures de D. Rabaté, qui traite de La Mort d’Ivan Ilitch de Léon Tolstoï et de Voyage au Phare de Virginia Woolf, précisément selon le double point de vue de ce que les œuvres disent du monde et de ce qu’elles disent de ce qu’elles font.
16Mais le contexte théorique sera également plus récent que cet horizon des grandes heures de la théorie littéraire. De fait, les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, la chose est connue, ont opéré un retour vers une prise en compte du rapport de la littérature au monde. C’est dans ce contexte que la réflexion de D. Rabaté prend place, puis dans celui de débats plus récents encore.
17C’est d’une part le grand ouvrage de Thomas Pavel, La Pensée du roman, qui a opéré un décalage de la réflexion sur le roman, en insistant sur le rapport de la littérature à l’idéal ; ouvrage qui laisse toutefois D. Rabaté insatisfait par le traitement qui en est proposé des œuvres du xxe siècle. Ce sont ensuite également d’autres pensées, celle de Jacques Bouvresse ou encore de Giorgio Agamben par exemple, qui se trouvent mobilisées. Mais ce sont aussi plusieurs collectifs importants auxquels l’auteur se montre très attentif.
18Autant d’apports, d’occasion de correspondances et de mises en perspective qui conduisent toutes au même point : ce qu’il va s’agir d’atteindre est un questionnement de la dimension existentielle de la littérature et plus précisément du roman, de ce qui fait qu’au-delà des configurations de la référence interne, les œuvres nous intéressent, nous intriguent ou nous passionnent parce qu’elles disent quelque chose de la vie, de notre vie.
19Ce qu’elles nous disent au juste, qui ne se réduit pas à un message simple — tel ou tel est le sens de la vie, de telle ou telle manière il convient de vivre — ni même essentiellement à un quelconque message autre qu’interrogatif, c’est ce qu’il s’agit pour D. Rabaté d’essayer de cerner. Et cela n’est pas rien. Car il se peut qu’une question sans réponse doive être formulée avec précision, et qu’il faille formuler les raisons pour lesquelles il est impossible d’y répondre, afin de mieux comprendre et saisir quelque chose qui, sans cela, échapperait.
20Et ce qu’il s’agit de mobiliser, en l’occurrence, est tout d’abord l’idée, qui constitue, sous forme d’interrogation, la première des trois parties de l’ouvrage (avant celles consacrées aux lectures d’œuvres), de ce que pourrait être une « vie à soi », de ce que le roman permet de mettre en jeu comme étant une « vie à soi ».
21Syntagme immédiatement problématique, comme le souligne D. Rabaté qui rappelle la revendication hystérique d’Emma Bovary et sa vanité autant que son courage — revendication précisément d’avoir une vie pleinement à soi. Avoir une vie à soi, dans les sociétés modernes où l’individu a pris une place majeure, relève à la fois du désir le plus banal, même quand il n’est pas hystérisé, et, obstinément, de l’illusion. Pourtant, et tel est le retournement sur lequel insiste l’auteur, pas tout à fait, pas complètement. Car l’illusion une fois cernée et dénoncée, il reste encore quelque chose, « presque rien », mais quelque chose avec quoi il faut compter : une singularité irréductible, même si elle ne cesse d’échapper, même si elle ne relève pas de la possession possible mais au contraire de la désappropriation. Et c’est la mise en jeu de cette singularité, qui ne se déploie que sur une trame de négativité, qui va être l’enjeu même du roman selon D. Rabaté, et sa manière d’interroger le sens de la vie.
22Mais prenons le temps de déplier un peu davantage cette démonstration.
23Ce que va montrer à l’œuvre le roman sera, pour D. Rabaté qui reprend ici un mot de Benjamin, « l’incommensurable de toute vie » (p. 50). Cet incommensurable se déploie avec le roman dans un espace d’entre-deux, qui se définit par deux bordures qui lui sont extérieures : la saisie de la subjectivité par elle-même (ce sont alors les formes du journal, ou celles, rétrospectives, de l’autobiographie), et par ailleurs la saisie de l’individu dans l’espace social (que figurent et réalisent la biographie pour un déploiement véritable, la nécrologie pour une formulation lapidaire). Le roman, parce qu’il se tient dans cet entre-deux, montrera ce que ni l’une ni l’autre forme ne saurait montrer. L’une, parce qu’elle tend à se situer dans l’espace de « la vie à soi », l’autre parce qu’elle tend à en montrer seulement l’illusion. Dans le mouvement, le battement de l’un à l’autre pôle, le roman au contraire trouve sa voie, et la manière de questionner le sens de la vie, et donc ce que pourrait être une « vie à soi ».
24Ce qui se propose alors ne sera pas une singularité affirmative, quelque chose qui pourrait soutenir des leçons, mais au contraire la banalité même de vies semblables aux autres ou qui ne s’en distinguent que par des traits insignifiants. Cette singularité, que l’auteur reconnaîtra à la suite d’Agamben comme une singularité quelconque, il est pourtant nécessaire et décisif de la remarquer. Ce qui surgit ainsi dans le roman, dans le développement de la vie des personnages telle qu’elle est montrée sera le « presque rien », la banalité, ce à quoi se réduisent dans le jeu du double regard (intérieur mais également extérieur) les projets d’une existence :
Ce qui triomphe alors, me semble-t-il c’est la reconnaissance de ce que j’ai appelé […] le presque rien. Ce presque rien est l’exacte mesure de ce qui n’est pas rien, de ce qui ne cède pas au néant, à l’anéantissement terrifiant de la mort. Mais il marque aussi que la vie n’est pas tout, qu’elle n’est pas une puissance d’affirmation qui ferait céder toute négativité. Le presque rien : voilà la condition ordinaire, la condition de l’ordinaire, comme devait en témoigner pour Tolstoï Ivan Ilitch, dans sa vie et dans sa mort. Le presque rien comme singularité quelconque. (p. 71)
25On le voit donc, ce n’est plus un contenu qui triomphe (telle manière de vivre, tel sens effectivement donné à la vie), mais la négativité qui s’instaure pour le sujet au moment où, cherchant à s’approprier sa vie, à en réunir de manière positive la singularité, il se transforme et se confronte à ce qui lui échappe, à ce qui ne peut pas entrer dans une logique de l’appropriation. Il n’y a pas de vie à soi de manière stable et uniment positive, parce que la vie n’est pas une propriété, qu’elle ne cesse d’échapper sinon dans le presque rien qui est en même temps le symptôme, dans sa banalité, de la désappropriation. Comme le langage, ajoutera D. Rabaté, que nous cherchons à nous approprier mais qui ne peut devenir une propriété :
Comme pour le langage, je dois nécessairement dire « je » et énoncer à titre individuel la langue qui s’actualise ainsi, mais cela ne me fait en rien son propriétaire : plutôt l’agent de son effectuation. (p. 73)
26Or précisément, nous touchons là au centre de ce que l’auteur montre dans son essai : que ce point de singularité quelconque qui porte la question du sens de la vie vers la négativité, vers le creusement du questionnement et non plus vers une réponse, est précisément tout l’apport du roman, ce qui le rend précieux et irremplaçable. Montrer, par l’œuvre, ce mouvement, est essentiel. Car alors, non seulement nous n’avons pas affaire à une leçon sur le sens de la vie avec la littérature, mais nous n’avons plus même affaire à du particulier, à ce qui ne serait lié qu’à tel ou tel personnage : la négativité à l’œuvre dans le mouvement de désappropriation qui fait la singularité quelconque, cette négativité, elle, est de l’ordre du commun. Elle est ce qui ne saurait être que constitutif de la subjectivité, mais de la subjectivité définie comme ce qui ne cesse de s’arracher à soi, de se trouver confronté à la force de la dépossession.
27C’est pourquoi la littérature sera pensée par D. Rabaté, in fine, comme ce qui ne saurait laisser en repos du côté du personnel, de ce qui pourrait se saisir comme étant « à soi ». Bien au contraire, elle sera — et l’expérience esthétique en général — ce qui, partant de ce point de départ nécessairement, nous porte vers son opposé :
L’expérience esthétique serait ainsi une façon d’éprouver l’aller-retour permanent entre le personnel et l’impersonnel : un ravissement devant le monde, devant le langage, qui sont en même temps le mien et hors de toute propriété. Un suspens, une hésitation, un dessaisissement. (p. 110)
28Ainsi comprend-on mieux pourquoi en effet le « sens de la vie » continue, malgré l’époque moderne, à être la question du roman, mais pourquoi également, elle ne s’y pose que comme ce qui produit la marque évanescente qu’est la négativité, le seul mouvement de sortie de soi pour aller vers un projet. Négativité qui à son tour cède la place, pour D. Rabaté, à un retour du personnel et de l’affirmation. Qui à leur tour ne peuvent se maintenir devant la négativité. Mouvement sans fin, mouvement qui est la vie dans sa séduction la plus grande, celle de la tension pour s’approprier l’inappropriable.
29On le voit, abandonner la question du sens de la vie, déclarer que le roman n’en est plus porteur, aurait été rompre avec l’un des enjeux majeurs des œuvres, et l’une des raisons essentielles que nous avons de les lire. Pour autant, le roman ne parle pas de la propriété, mais de l’appropriation, ce qui est très différent. Au prix de cette précision, on évite la naïveté première qui consiste à chercher des vérités morales dans tel ou tel roman. Mais au prix de l’obstination et de la patience, dont fait preuve Dominique Rabaté, on évite également la naïveté seconde, celle de l’intelligence trop rapide, consistant à refuser de prêter attention, pour de mauvaises raisons, à une question décisive. Et on en arrive à poser des coordonnées majeures, sans lesquelles la littérature ne se pense pas comme ce qu’elle est pour nous, une nécessité et ce qui ne redouble pas la vie mais permet qu’elle existe vraiment, dans la tension et la négativité, mais dans l’intensité. Que D. Rabaté ait eu la rigueur d’entraîner son lecteur jusqu’en ce point est ce qui rend aujourd’hui Le Roman et le sens de la vie nécessaire et important dans la pensée de la littérature.