Comment se construit l’identité nationale ? La réponse de la littérature d’Ancien Régime
1Le sous-titre de Figurations of France, « Literary Nation-Building in Times of Crisis (1550-1650) » a quelque chose de familier ; il rappelle le titre de l’ouvrage publié par Timothy Hampton il y a une dizaine d’années : Literature and Nation in the Sixteenth Century1. Dans cet ouvrage, Timothy Hampton abordait la manière dont les textes littéraires reflètent les conflits idéologiques et cherchent à y répondre. Il concentrait son étude sur les conflits qui perturbent les représentations que la communauté a d’elle‑même. Dans Figurations of France, Marcus Keller reprend le flambeau en s’interrogeant à son tour sur l’élaboration, à travers les textes littéraires, d’images de la nation. L’auteur ne cache pas sa dette envers Literature and Nation dont il fait un modèle à compléter et à dépasser par de nouvelles perspectives d’analyse (p. 4). L’impression qui se dégage à la lecture est que M. Keller s’est saisi d’idées que T. Hampton avait suggérées sans les exploiter, et qu’il les a développées de façon à proposer des analyses nouvelles.
2M. Keller déplace ainsi légèrement les limites chronologiques choisies par T. Hampton : insistant sur l’importance des conflits religieux pour la définition de la notion de « communauté », T. Hampton avait concentré son étude sur les années 1530‑1580, non sans oser quelques ouvertures sur le dix‑septième siècle autour de la Princesse de Clèves et de Polyeucte. M. Keller reprend l’idée d’une période de crise propice à l’élaboration de la notion de nation et affiche d’emblée son ambition d’étudier conjointement les seizième et dix‑septième siècles, de Du Bellay (1549) à Corneille (1540).
3Dans Literature and Nation, T. Hampton cherchait à élaborer un modèle qui permette de penser la relation entre les genres littéraires et la construction de la notion de nation ; M. Keller reprend cette idée d’associer à son objet d’étude un objet littéraire, et s’attache de son côté au rôle des « figures » dans l’élaboration des représentations de la nation. Le terme de figure est choisi pour sa polysémie. Le chercheur précise en effet que le nom anglais, figure, peut être pris en son sens commun de « forme, contours », aussi bien qu’en son sens rhétorique et il rappelle au lecteur que l’étymologie du mot le rattache à fingere, ce qui implique un lien entre la « figure » et l’imagination. Ce lien est encore tangible dans le verbe to figure (p. 3). Cette petite parenthèse lexicale est à l’image de l’ouvrage, qui développe une approche cohérente de son objet (l’élaboration, dans les textes littéraires, d’une image de la France comme nation) tout en cherchant à embrasser le plus vaste réseau de significations possibles. La polysémie du terme figure permet à M. Keller d’aborder toutes les formes de représentation de la France comme communauté, que ces formes soient des images et se traduisent par des figures de style, ou non.
4Le choix de la « figure » comme prisme d’analyse entraîne également un décalage quant à l’objet d’étude choisi : M. Keller privilégie en effet les textes présentant la communauté française de manière directe, alors que T. Hampton s’était plus particulièrement intéressé aux motifs de la peur de l’autre et des frontières entre les communautés. Si les deux chercheurs s’attachent, dans certains chapitres, aux mêmes auteurs, leurs analyses diffèrent et se complètent : le Du Bellay exilé des Regrets avait principalement attiré l’attention de T. Hampton, tandis que M. Keller s’attache de son côté au Du Bellay théoricien de la Deffence et Illustration de la langue françoyse, et complète ainsi les analyses de son prédécesseur sur le rapport que le poète entretient avec les langues, et en particulier avec la langue française. De même, tous deux évoquent la confrontation de Montaigne à l’altérité, le premier à propos de ses réflexions sur le Nouveau Monde, le second à propos de ses observations sur la diversité des coutumes européennes.
5Enfin, le lien entre Literature and Nation et Figurations of France s’établit encore d’une manière plus subtile, en ce que M. Keller a repris à T. Hampton certaines de ses sources théoriques. C’est le cas des ouvrages de Homi K. Bhabha (The Location of Culture et Nation and Narration) et de Benedict Anderson (Imagined Communities: Reflections on the Origins and Spread of Nationalism) mais surtout de l’article « La forme nation : histoire et idéologie » d’Étienne Balibar2. Cet article, brièvement mentionné par T. Hampton, est longuement exploité par M. Keller qui met en relation les concepts développés par le philosophe avec les représentations de la France comme communauté nationale, telles qu’elles apparaissent dans les textes littéraires de la modernité. Cette approche associe Figurations of France au champ de la critical theory, démarche critique répandue aux États‑Unis qui consiste à analyser les œuvres littéraires à la lumière de concepts développés en sciences humaines et sociales3.
6Ces divers points de rapprochement entre les deux ouvrages viennent aussi en souligner toutes les différences, et l’originalité de Figurations of France. Sur le plan formel, l’ouvrage de M. Keller reprend l’organisation de celui de T. Hampton, en ce que chaque chapitre est consacré à une ou plusieurs œuvres, différentes d’un chapitre à l’autre. Mais M. Keller renforce la parenté entre les chapitres en élaborant un réseau dense de correspondances entre des auteurs, des images et des concepts. À chaque auteur, il fait en effet correspondre une image privilégiée, généralement exprimée dans le titre du chapitre, et un concept théorique tiré des travaux d’É. Balibar. Les chapitres apparaissent ainsi comme étant autant de variantes de la manière dont la littérature construit ou véhicule des représentations de la France comme nation4.
Visages : les auteurs de la nation
7Les cinq chapitres de Figurations of France sont consacrés à huit œuvres de six auteurs différents : le premier chapitre traite de la Deffence et Illustration de la langue françoyse de Du Bellay ; le second analyse conjointement deux œuvres de Ronsard, les Discours des misères de ce temps et la Continuation du discours des misères de ce temps, et une œuvre d’Agrippa d’Aubigné, LesTragiques ; les deux chapitres suivants sont consacrés respectivement aux Essais de Montaigne (en particulier les chapitres III.9 « De la vanité », III.13 « De l’experience » et III.23 « De la coustume ») et aux Odes de Malherbe. Enfin le dernier chapitre met en relation deux pièces de Corneille, Le Cid et Horace. M. Keller justifie dans son introduction, et à nouveau dans sa conclusion, les limites chronologiques de son étude, 1550‑1650, en montrant que la violence des crises idéologiques à cette époque en font une période particulière (peut‑être privilégiée) pour la représentation de la nation (p. 7 et p. 166). Il regroupe dans cette période des crises de différentes natures : de la crise culturelle qui est le théâtre de la Deffence à la crise politique qui sous‑tend les pièces de Corneille, sans oublier les crises religieuses évoquée par Ronsard, d’Aubigné et Malherbe. Montaigne occupe une place singulière dans ce tableau, car il écrit au moment des guerres de religion, mais M. Keller insiste sur sa curiosité pour les mœurs étrangères, si bien que la crise ressentie par Montaigne est plutôt celle de la confrontation à l’altérité. L’intérêt de ce découpage chronologique est également d’insister sur la continuité de la littérature du seizième au dix‑septième siècle.
8On constate également que ces œuvres relèvent toutes de genres différents, du traité à la tragédie, en passant par le discours en vers, l’épopée, l’essai et la tragi‑comédie. On s’étonne tout au long de l’ouvrage que M. Keller passe complètement sous silence la question des genres littéraires, et il faut attendre la conclusion (qui, à certains égards, mériterait d’être lue juste après l’introduction) pour qu’il justifie à la fois le fait de rassembler des œuvres de genres différents et de ne pas y accorder d’attention (p. 165). M. Keller critique en effet l’idée que certains genres, notamment l’ode et l’épopée, traiteraient de manière privilégiée le thème de la nation. Son silence sur la question des genres est donc à interpréter comme la revendication implicite d’une égalité des genres vis‑à‑vis de la représentation de la nation. Cette prise de position permet au chercheur de rapprocher avec pertinence des ouvrages aussi différents que la Deffence et Horace, au-delà des frontières génériques communément établies5. Plutôt que de regretter le fait que les genres n’aient pas été utilisés comme catégorie d’analyse, il faut saluer ici l’intérêt que représentent ces rapprochements permis, justement, par l’effacement du critère générique. Ainsi, Montaigne et Corneille abordent tous deux la question de la transformation des individus en membres d’une nation (p. 134), et au‑delà des moyens littéraires utilisés, c’est sur ces similarités dans la réflexion que M. Keller souhaite mettre l’accent.
9La combinaison de cette large période chronologique et de la diversité des genres permet à M. Keller d’aborder sous des angles différents la manière dont la littérature reflète ou construit la nation. Il semble même que le choix des œuvres soit indirectement justifié par la diversité des thèmes qu’elles permettent d’aborder : réflexion sur la place de la langue à partir de la métaphore végétale chez Du Bellay ; représentation de la nation comme une famille sujette au conflit chez Ronsard et d’Aubigné ; intérêt pour le rôle de la coutume chez Montaigne ; projection imaginaire d’un génie français par Malherbe, ou encore mise en scène de communautés chez Corneille. Au long des divers chapitres, M. Keller suggère ou esquisse des rapprochements entre les œuvres (dont on aimerait, parfois, qu’ils soient plus longuement développés), soulignant ainsi la fécondité de la réflexion littéraire sur la notion de nation aux seizième et dix‑septième siècles.
Concepts : les formes de la nation
10Dans « La forme nation », É. Balibar réfléchit aux conditions permettant à un groupe d’individus d’éprouver un sentiment national et de former une nation. Puisqu’on situe généralement la naissance de la nation française à la fin du dix‑huitième siècle, la littérature des siècles précédents ne peut illustrer qu’une ère pré‑nationale ; mais en appliquant les concepts théoriques d’É. Balibar à la littérature d’Ancien Régime, M. Keller cherche à montrer que les germes de la transformation du peuple français en nation étaient là bien avant que cette « nationalisation » n’advienne effectivement. Cette démarche surprendra probablement le lecteur français, peu habitué à la critical theory, à ce mélange des disciplines et surtout à l’application au texte littéraire de concepts de sciences humaines et sociales partiellement anachroniques. Pourtant, et quelles que soient les conclusions, prudentes, qu’une telle démarche permet de tirer pour l’histoire de la France comme nation, ces concepts de philosophie politique permettent de problématiser les textes étudiés d’une manière efficace et souvent originale. Ainsi, la Deffence de Du Bellay illustre le rôle de la langue dans la construction du sentiment national, É. Balibar ayant à ce propos insisté sur l’idée que les peuples, pour former une nation, ont besoin de partager une même langue. Une autre condition pour qu’un ensemble d’individus puisse former une nation est, selon le philosophe, qu’ils aient le sentiment d’appartenir à une même race. Cette idée, qui peut être exprimée à travers l’image de la famille, est illustrée par les textes de Ronsard et d’Aubigné qui s’interrogent sur la composition de la famille France et sur la place que la religion joue pour la caractériser. La représentation de la France comme famille implique, dans les deux textes, une mise en récit de l’histoire de France qui fait également écho à un autre concept d’É. Balibar selon lequel une nation réinterprète les événements, aléatoires, de son passé pour en forger une narration cohérente et orientée. La monstruosité du temps dans les Discours de Ronsard peut ainsi être lue comme l’expression narrative des troubles d’une nation dont l’unité est remise en cause. La dimension historique de la nation transparaît d’une autre manière, à travers la figure du destin, comme c’est le cas dans les Odes de Malherbe qui mettent en scène le génie français, force réunissant les Français dans une même destinée. Quant à Montaigne, sa réflexion sur le rôle de la coutume dans la formation de l’individu illustre la réflexion d’É. Balibar sur la dimension collective et sociale de la nation. Par ses voyages et la découverte d’autres coutumes, Montaigne veut résister à cette « nationalisation » insensible de l’individu qui se fait par l’adoption des coutumes de son pays. Enfin, M. Keller voit dans Le Cid et Horace deux pièces mettant en scène non le conflit entre deux formes de monarchie ou de patriotisme, mais entre deux formes d’« ethnicité fictive ». L’ethnicité fictive est définie par É. Balibar de la façon suivante :
Aucune nation ne possède naturellement une base ethnique, mais à mesure que les formations sociales se nationalisent, les populations qu'elles incluent, qu'elles se répartissent ou qu'elles dominent sont « ethnicisées », c’est-à-dire représentées dans le passé ou dans l'avenir comme si elles formaient une communauté naturelle, possédant par elle-même une identité d'origine, de culture, d'intérêts, qui transcende les individus et les conditions sociales6.
11La réussite de Rodrigue vient ainsi de ce qu’il accepte de renoncer à son appartenance à une lignée aristocratique fondée sur la généalogie, et intègre une nouvelle filiation nationale ; en revanche, l’échec d’Horace à la fin de la pièce est lié au décalage entre sa représentation du patriotisme (qui exige jusqu’au meurtre de sa propre sœur) et la représentation qu’en ont les autres habitants du pays. L’ethnicité fictive implique une dimension collective illustrée dans les deux pièces par le fait que les exploits du héros font naître ou renforcent, chez le peuple, le sentiment d’appartenir à une même communauté.
12M. Keller applique les concepts d’É. Balibar avec une grande souplesse, qui pourrait être critiquée s’il voulait faire une lecture historique de la littérature, mais qui se révèle au contraire utile dans sa volonté de repérer les différentes expressions d’un sentiment national dans la littérature d’Ancien Régime. Voir dans les analyses de M. Keller une illustration directe des théories d’É. Balibar serait une erreur ; il faut bien plutôt considérer les concepts du philosophe comme des outils permettant de théoriser les diverses formes que peut prendre la représentation de la nation aux seizième et dix-septième siècles.
Figures : les images de la nation
13Le cœur de l’analyse de M. Keller est formé par les « figures », au sens d’images, comme en témoignent les titres de chapitre : « The Language-Plant in the Garden of France : Imitation and Nation in La Deffence et Illustration de la Langue Françoyse », « Mother France and Her Dysfunctional Family : Religious and National Imaginary in Ronsard’s Discours and Continuation and in d’Aubigné’s Tragiques », « Faith in the Spirit of France : Mythology and the Myth of the Nation in Malherbe’s Odes », « Blood Transvaluations and the Limits of Patriotism : The Staging of Fictive Ethnicity in Le Cid and Horace ». Toutes ces « figures » impliquent ici des images, développées dans les œuvres sous forme de métaphore ou de comparaison : métaphore de la langue comme une plante chez Du Bellay, métaphore de la France comme une mère chez Ronsard et Agrippa d’Aubigné, métaphore du sang chez Corneille. Quant aux Odes, M. Keller s’intéresse en particulier à la place qu’y occupe le « démon de la France », personnage de caractère mythologique. Ces métaphores peuvent être multiples à l’intérieur d’une même œuvre ; ainsi la représentation d’une France divisée, dans les Discours de Ronsard, passe par la comparaison des catholiques et des protestants avec des animaux nobles ou vils, si bien que l’image de la France comme mère se double de celle d’une France nature (p. 51). Dans ce foisonnement d’images, Montaigne fait exception : alors même que le titre du chapitre annonce une comparaison de la coutume avec une maîtresse d’école (« “A Violent and Treacherous Schoolmistress” : Custom and Nationalization of the Individual in the Essais »), le lecteur est déçu par le sort réservé à la maîtresse d’école, qui n’est que brièvement évoquée (p. 95). Les chapitres des Essais étudiés7 contiennent certes beaucoup de comparaisons, mais celles-ci ne sont pas des tropes, comme lorsque Montaigne compare les coutumes des Français avec celles de leurs voisins européens.
14Pourtant, le chapitre consacré à Montaigne ne se trouve pas en décalage avec les autres, car M. Keller analyse des objets bien plus divers que les simples tropes. Dans l’ensemble des chapitres, il propose une lecture extrêmement minutieuse des œuvres, qui s’apparente par endroits au commentaire de texte. Il est attentif aux spécificités des textes, confrontant sans cesse les idées développées avec les moyens rhétoriques et stylistiques qui les mettent en forme. Ainsi il s’intéresse à la portée idéologique de l’allégorie religieuse dans les Tragiques et à celle de la mythologie chez Malherbe. À un niveau microstructural, M. Keller s’attache tout particulièrement à certains phénomènes linguistiques, comme l’emploi des pronoms personnels propres à marquer l’inclusion dans une communauté (ou au contraire, l’exclusion de cette communauté), et les jeux de variation lexicale pour désigner un même objet.
15Il est également attentif à l’évolution des images au fil du texte, voire à leurs contradictions. M. Keller souligne ainsi que la France, dans les Tragiques, est à la fois représentée comme une mère et comme un territoire ; la France-territoire est une victime passive du combat qui oppose catholiques et protestants, mais aussi une force qui procure l’asile (p. 67) ; la France‑mère rassemble la famille française en même temps qu’elle la transcende (p. 71). La Deffence de Du Bellay offre également ses paradoxes, puisque l’image de la langue-plante permet tantôt au poète d’affirmer que les langues sont égales, tantôt qu’elles ne le sont pas, selon les besoins de son argumentation (p. 25). Suivant pas à pas le fil des textes, M. Keller s’attache ainsi à dénouer les contradictions, à les remettre en perspective pour proposer l’interprétation la plus fine et la plus nuancée possible.
16Figurations of France tient ainsi à la fois de l’explication de texte, bien implantée en France, et de la critical theory. Marcus Keller fait le pari de renouveler l’approche de ces textes bien connus en y appliquant des concepts tirés de la philosophie politique qui permettent de déceler et de problématiser les formes du sentiment national. C’est un pari réussi, à condition de ne pas vouloir inverser l’ordre des choses et de ne pas vouloir faire du texte littéraire une illustration — une preuve — des théories d’É. Balibar. C’est ce que semble suggérer pourtant M. Keller quand il conclut de ses études que l’ethnicité fictive semble avoir été bien établie dans la littérature française des seizième et dix‑septième siècles, et peut‑être même dans la conscience collective (p. 167). Il resterait pour cela à montrer que ces textes sont représentatifs, de ce point de vue, de la littérature et de la culture de leur époque. Il faudrait également interroger le statut de l’écrivain : est‑ce un hasard si Montaigne, qui est le plus éloigné de la Cour, est aussi celui qui présente le sentiment national le plus ambigu ? Et puisque M. Keller nous invite au décloisonnement chronologique, il resterait encore à confronter les seizième et dix‑septième siècles avec le Moyen Âge qui est à l’origine de l’histoire de France8, d’une part, et avec le dix‑huitième siècle qui voit la naissance de la nation France, d’autre part. L’ouvrage Figurations of France suggère encore bien plus qu’il ne dit, et au‑delà de l’intérêt bien réel que représentent ses analyses, on perçoit également l’intérêt d’un champ d’étude, encore à explorer, au carrefour de la littérature et de l’histoire des représentations.