Le mot anagogia, « anagogie » serait une mauvaise traduction latine du grec ναγωγ . L’équivalent latin serait, selon les philologues, sursumductio. D’abord conçue comme un voyage, l’anagogie prendra le sens d’ascension, de montée. Le mot anagogie est plus fréquemment employé pour désigner le quatrième sens de l’Écriture, le terme s’inscrit dans l’histoire de l’exégèse sacrée et plus généralement de l’herméneutique.
Les études qui composent cet ouvrage (sur l’obscénité, Alfred Jarry, Georges Bataille, René Daumal, Pierre Klossowski, Maurice Blanchot, Pierre Guyotat, Jean-Noël Vuarnet ou Platon) traitent, de près ou de loin, de cette ascension, souvent entendue ici comme transgression : l’esprit sursoit aux limites de la matière, dont il ne s’émancipe jamais totalement, dans un mouvement vers le sommet (mort, rire divin, « communication », révélation, soleil).
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Thierry Tremblay enseigne à l’université de Malte. Il a enseigné à l’université Charles de Prague, à l’Anglo-American University (Prague) et à l’université de Chypre. Il a publié Anamnèses : Essai sur l’œuvre de Pierre Klossowski dans la même collection "Fictions pensantes" des éditions Hermann en 2012 et Frontières du sujet : Une esthétique du déclin chez l’Harmattan dans la collection « Eidos » en 2015.