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30 ans d'études littéraires autochtones au Québec : état des lieux et visions d’avenir (Québec)

30 ans d'études littéraires autochtones au Québec : état des lieux et visions d’avenir (Québec)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Marie-Eve Bradette)

Journées d’étude organisées dans le cadre des activités de la Chaire de leadership en enseignement sur les littératures autochtones au Québec – Maurice-Lemire
 
Département de littérature, théâtre et cinéma, Université Laval
 
11 et 12 mai 2023
À la Maison de la littérature, Québec
 
 
La littérature amérindienne n’est pas une littérature francophone ou anglophone; elle est plutôt une littérature créée, transmise oralement ou par écrit par des auteurs qui vivent sur le territoire du Québec. Elle ne peut ni ne doit être assimilée à la société québécoise ou canadienne-française qui la domine culturellement et politiquement. (Diane Boudreau, Histoire de la littérature amérindienne au Québec)
 
Il y a trente ans paraissait la première monographie critique consacrée aux littératures autochtones produites sur le territoire du Québec actuel. Avec son Histoire de la littérature amérindienne au Québec, Diane Boudreau devient ainsi la première chercheuse à s’intéresser de manière approfondie à un corpus littéraire en pleine formation et à en proposer une définition, qui est somme toute encore pertinente 30 ans plus tard. Bien évidemment, il faudrait l’étendre afin de mieux rendre compte non seulement de la singularité des œuvres littéraires autochtones au Québec, mais également des zones d’influence, de contact, voire des espaces d’exclusion qui se dessinent entre la production littéraire autochtone dans la province et dans l’ensemble du pays, voire de l’Amérique du Nord. En effet, que désigne l’expression “littératures autochtones au Québec”? Cette question est double tant elle recoupe à la fois une perspective définitionnelle qui tenterait de rendre compte de la dimension proprement autochtone d’une littérature, et tant elle convoque, par l’intermédiaire de la préposition, de ce « au », un enjeu de territorialité, celui des frontières de la belle province qui, bien qu’étant imposées avec et par le colonialisme, n’en demeurent pas moins déterminantes à l’heure actuelle. En effet, les frontières du Québec, comme celle des langues officielles du Canada, bien que n’étant pas celles reconnues par les nations autochtones elles-mêmes, façonnent pourtant notre compréhension de l’histoire littéraire, en plus d’avoir des conséquences directes sur les processus d’inclusion et d’exclusion des œuvres au sein de cette histoire. Mais comment pouvons-nous, justement, repenser, pluraliser, (re)problématiser, voire (re)cartographier (Goeman 2009) la géographie et la catégorisation des littératures autochtones au Québec et son histoire trente ans après la monographie de Boudreau? 
 
Ces journées d’étude se veulent l’occasion de rassembler les personnes qui écrivent, celles qui étudient, celles qui travaille dans le milieu de la recherche et celles qui enseignent les littératures autochtones au Québec afin de réfléchir collectivement aux perspectives et à l’autonomisation de notre discipline : les études littéraires autochtones. Ces journées d’étude visent également à créer un espace propice à la création et au maintien de liens entre les communautés littéraire et académique, de sorte à envisager des projets collaboratifs porteurs qui sauront répondre aux besoins du milieu littéraire autochtone lui-même. 
Ainsi, si nous sollicitons des communications pour alimenter nos réflexions collectives et collaboratives tout au long de ces deux journées, nous envisageons également des moments dédiés à des discussions plus informelles qui pourront mener à l’élaboration de projets de recherche et de recherche-création concrets qui viendront soutenir et consolider le champ des études littéraires autochtones en français et doter celui-ci d’outils critiques et théoriques nécessaires tant pour l’étude que l’enseignement. Ce pourrait être l’occasion, par exemple, d’envisager la mise sur pied d’une équipe de recherche afin de mieux nous soutenir et valoriser le travail que nous effectuons, et ce en se dotant d’un réseau reconnu et actif au sein de la Chaire de leadership en enseignement sur les littératures autochtones au Québec-Maurice Lemire. Nous envisageons ainsi la tenue d’ateliers de travail autour des axes qui structurent les activités de la Chaire : la recherche, l’enseignement et la création en littératures autochtones au Québec.
 
Dans le cadre de ces journées d’étude, nous invitons des propositions de communications qui tentent de répondre aux questions suivantes, sans toutefois restreindre les interventions possibles à ces seules interrogations. :
 
•       Comment définir, aujourd’hui, ce que sont les littératures autochtones au Québec? Et est-ce que la catégorie “Québec” est seulement pertinente?
•       Quels sont les critères d’inclusion et d’exclusion des œuvres qui ont été mis en place au cours des trente dernières années? Ceux-ci sont-ils toujours d’actualité?
•       Y a-t-il des courants critiques qui se dessinent depuis 30 ans dans les études littéraires autochtones?
•       Est-il trop tôt pour parler d’une histoire des études littéraires autochtones dans la province? Et est-ce qu’une telle histoire peut être mise en relation avec celle des littératures autochtones elles-mêmes?
•       Quelle est la place des littératures et des études critiques au sein du champ plus large que sont les études autochtones au Québec? Est-ce que cette place est bien établie, ou est-ce qu’elle reste toujours à prendre?
•       Comment mettre de l’avant les savoirs littéraires?
•       Quels outils critiques sont pertinents et/ou nécessaires à l’étude des littératures autochtones? Ces outils existent-ils ou faudrait-il les élaborer?
•       Quel est le rôle de la traduction des littératures, mais aussi des ouvrages théoriques?
•       Quelles seraient les alliances nécessaires à la consolidation de l’étude des littératures autochtones en contextes francophones? 
•       Quelles voies d’avenir se dessinent pour notre discipline? 
 
Les personnes intéressées à soumettre une proposition peuvent le faire en soumettant un résumé et une notice biobibliographique à chairelitteraturesautochtones@gmail.com et marie-eve.bradette@lit.ulaval.ca au plus tard le 20 janvier 2023. Si vous souhaitez prendre part à l’un des ateliers (à propos de la recherche, de la création, ou de l’enseignement) merci de le mentionner également dans votre courriel.