La presse des exilés politiques en Méditerranée (XIXe-XXe s.) : une pratique de résistance ? (Cagliari)
Colloque international
« La presse des exilés politiques en Méditerranée (XIXe-XXe siècle) : une pratique de résistance ? »
Appel à communications
Comité d’organisation :
Alessandra Marchi (Université de Cagliari), Nicolas Pitsos (Réseau Transfopress-CHCSC/Paris-Saclay)
Institutions organisatrices :
Université de Cagliari, Réseau Transfopress (Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines, Paris-Saclay)
Université de Cagliari, les 16-17 octobre 2025
L’exil s’impose comme une composante à part entière du répertoire de l’action politique aussi bien au XIXe siècle qu’au XXe siècle. Catégorie particulière de l’immigration, l’exil suppose la nature politique du départ depuis le pays d’origine. De l’usage coutumier du terme d’exilé à la définition de la catégorie juridique du réfugié adoptée par la Convention internationale de Genève en 1951, comme « une personne qui craint avec raison d’être persécutée et non seulement la victime d’une persécution avérée »[1], le déploiement d’activités politiques orientées en direction du pays d’origine et contestant la légitimité du régime ou du gouvernement en place afin de favoriser une transformation importante ou l’élimination de ce dernier, est une dimension fondamentale de l’expérience de l’exil politique[2] .
Des exilés des guerres napoléoniennes aux exilés de la Commune, des exilés russes de l’Entre-deux-guerres aux exilés des dictatures en Europe du Sud, des exilés persécutés des régimes dictatoriaux en Amérique du Sud (Argentine, Chili) aux dissidents de la Guerre Froide, des exilés de l’ordre colonial et/ou néo-colonial aux exilés antifascistes des années 1920 et 1930, le pourtour méditerranéen est au cœur de ces circulations, car il a souvent représenté un refuge pour ces exilés. Dans un cadre d’exopolitie[3], la publication de périodiques (journaux, revues, bulletins) par les exilés constitue une des manifestations de l’expression de leur opposition au régime politique en place dans leur pays d’origine.
Lors du colloque sur « La presse des exilés politiques en Méditerranée (XIXe-XXe siècle) : une pratique de résistance ? », il s’agira d’étudier les organes produits par des exilés-réfugiés politiques dans l’espace méditerranéen, plus particulièrement dans les villes maritimes et portuaires, lieux d’édition et de mise en circulation internationale de cette presse. En dehors de la diversité des orientations idéologiques des rédacteurs, mais également des situations politiques existantes dans leurs pays d’origine, les pratiques linguistiques connaissent elles aussi des variations entre les titres édités dans la langue officielle du pays d’édition et ceux publiés dans une autre langue. Ce corpus allophone réunissant les publications dans des langues autres que celles établies/reconnues comme officielles et/ou minoritaires dans l’espace où elles voient le jour, occupe une place particulière dans l’étude du phénomène de l’exil politique.
Parmi les axes de recherche proposés pour les communications dans le cadre de ce colloque :
• cartographier le paysage éditorial de la presse d’exil
• étudier les différents types de publications
• dessiner les trajectoires de ses principaux acteurs (éditeurs, auteurs, imprimeurs etc.)
• explorer les réseaux qui les ont portées, les relations établies entre les différentes initiatives éditoriales
• voir comment cette presse participe à la création des catégories de l’exil et de l’exilé politique
• interroger le rôle de cette presse dans le mouvement général de circulation des personnes et des idées, les transferts culturels auxquels ils ont donné lieu, les identités métissées qui en résultent
• contribuer à la compréhension des stratégies de leurs acteurs dans la promotion de prérogatives idéologiques et esthétiques
• évaluer l’influence de cette presse dans les pays d’origine de leurs éditeurs et de leurs lecteurs (influence culturelle, politique...)
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Si vous souhaitez participer aux travaux de ce colloque, veuillez envoyer d’ici le 15 avril 2025, votre proposition en français ou en anglais, de 250-300 mots maximum, suivie d’une brève présentation bio-bibliographique, aux adresses suivantes : alessandra.marchi@unica.it et nicolas.pitsos@bulac.fr .
Les langues de travail de cette rencontre seront l’anglais et le français.
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[1] Delphine Diaz, Un asile pour tous les peuples, Paris, Armand Colin 2014.
[2] Stéphane Dufoix, « La communauté politique des exilés, une nation hors l’État », Hommes et migrations, 2005, n°125, pp. 6-14.
[3]Terme forgé par Stéphane Dufoix pour nommer l’espace politique formé par les relations d’alliance ou d’opposition entre les groupes ou les individus engagés dans un combat politique contre le régime en place dans leur pays d’origine.
Comité d’organisation
MARCHI Alessandra (Université de Cagliari),
PITSOS Nicolas (CHCSC/Paris-Saclay)
Comité scientifique
COOPER-RICHET Diana (CHCSC/Université Paris-Saclay)
FELICI Isabelle (Université de Montpellier)
FINZI Silvia (Université de Tunis/Institut italien Dante Alighieri, Tunis)
MANDUCHI Patrizia (Université de Cagliari)
MARCHI Alessandra (Université de Cagliari)
MARTELLIERE Marie-Delphine (Centre d’études alexandrines)
MICHAILIDIS Iakovos (Université Aristote de Thessalonique)
PAONESSA Costantino (Université de Bologna)
PITSOS Nicolas (CHCSC/Université Paris-Saclay)
RONDINELLI Francesca (Université Grenoble Alpes)
RUIZ ACOSTA Maria José (Université de Séville)
SERVANT Catherine (CREE/Inalco)
STEAD Evanghelia (CHCSC/Université Paris-Saclay)
TOUMARKINE Alexandre (CREE/Inalco)