
Chaque carte présente ses propres blancs, inconscients ou volontaires. Ces lacunes ou ces oublis, d’aucuns l’ont bien montré, ont joué un rôle déterminant dans l’histoire, en particulier coloniale. Hier privilège des États, ce pouvoir de blanchir ou de noircir la carte est aujourd’hui celui des données numériques. Car le déluge d’informations géographiques, produit par une multitude d’acteurs, n’est pas uniformément réparti sur l’ensemble des territoires, laissant des zones entières vides.
S’inscrivant dans le champ émergent des critical data studies, cette recherche singulière, abondamment illustrée, revient sur les enjeux politiques des cartes et nous invite à explorer les rouages les plus profonds de la cartographie contemporaine. En s’attachant à l’Amazonie, Matthieu Noucher déconstruit les vides pour interroger le sens de la géonumérisation du monde. Pour mener son enquête, il s’intéresse à trois dispositifs en particulier : la détection de l’orpaillage illégal, la mesure de la biodiversité et le repérage des habitats informels.
Ce livre débouche sur deux modalités de résistance au comblement des blancs des cartes : la contre-cartographie et la fugue cartographique pour appréhender les blancs des cartes comme une opportunité de diversifier nos manières de voir le monde.
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Sommaire
Introduction
Ce qu’interroger le blanc des cartes à l’ère de l’information géographique numérique veut dire
Position de recherche
Chapitre 1
Les blancs de la carte, d’hier à aujourd’hui
Chapitre 2
Réarmer la critique face aux boîtes noires algorithmiques
Études de cas
Chapitre 3
Du globe virtuel au terrain : une plongée dans la fabrique des données naturalistes
Quand l’analyse des efforts de collecte révèle des blancs oubliés
Chapitre 4
Cartographier une activité cryptique
L’orpaillage clandestin dans les blancs des cartes de la Guyane française
Chapitre 5
Combler les déserts de données géographiques
Quand les citoyens s’attaquent aux blancs des cartes
Discussion
Chapitre 6
Vers une géographie des ignorances et des résistances géonumériques