
Le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon, pour honorer la mémoire des vingt-trois résistants arméniens morts pour la France en février 1944 et dont les visages sont à jamais attachés à l'ignomieuse "affiche rouge", qui inspira à Aragon l'un de ses poèmes les plus bouleversants et à Léo Ferré l'une de ses plus poignantes interprétations. On ne savait pas que bien avant de prendre les armes pour défendre la liberté, Missak Manouchian (1906-1944) s’est armé de mots. Sa poésie dit la nostalgie de son pays meurtri, sa souffrance d’étranger apatride, son aspiration à un amour fraternel entre les hommes et sa colère contre les injustices. Préambule inédit à son engagement dans la Résistance, son œuvre poétique est pour la première fois traduite dans son intégralité par Stéphane Cermakian dans un volume bilingue intitulé Ivre d'un grand rêve de liberté (Points), avec une préface d'André Manoukian et une introduction de Didier Daeninckx, qui s'était naguère livré à une enquête sur Missak (Folio). Fabula vous invite à découvrir le début du livre…
Il me semble que dans la rue les gens
Luttent terriblement avec le temps,
Et à chaque instant, de victoire en victoire,
Pour l’avenir s’élève une armée…