Quelles nouvelles ? Les écrivains naturalistes et la « course folle à l’information » (1870-1914) (Paris)

Quelles nouvelles ? Les écrivains naturalistes et la « course folle à l’information » (1870-1914)

Colloque

Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

12 et 13 juin 2025

« Là est la formule nouvelle : l’information[1] ».

Dans son article consacré au journalisme moderne, Émile Zola met le doigt sur ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de l’information, objet-clé du paysage culturel du second XIX^e siècle. Il s’agit d’une « formule », c’est-à-dire à la fois une forme, un modèle d’expression, un genre même, dont les codes aisément assimilables peuvent donner du poids au fait le moins percutant ; et le message qui revêt ladite forme. « L’information » pour Zola, c’est simultanément le contenant et le contenu, le modèle et son propos, comme si le fait de s’ériger en information constituait en soit une information. Dans le vocabulaire des médias, le terme moins technique de « nouvelle » vient ajouter à cela le sème attrayant d’une proximité temporelle : comme les nouvelles, les informations désignent des sujets récents mis à la disposition du public[2]. « Sésame » des temps modernes, formes performatives et disponibles du champ médiatique, elles ouvrent au public les portes de l’actualité.

L’information au sens large du terme a toujours existé, aussi bien que les nouvelles publiques et privées. Au XIX^e siècle, leur caractère inédit tient d’abord à l’ampleur que leur offre l’action combinée d’un public plus demandeur que jamais[3] et d’un organe de diffusion – la presse – prêt à lui répondre, servi en cela à l’échelle nationale et internationale par des moyens de communication de plus en plus efficaces. Cette « course folle[4] » fait peu à peu de l’information un genre médiatique à part entière, dont les codes – brièveté, rapidité et abondance, sans parler des tournures stylistiques et d’un écosystème de médias et de figures à la mode – font la vie et le succès. Le XIX^e siècle introduit enfin un rapport moderne à l’« événement », au fait censément notable digne de faire l’objet d’un récit : la possibilité d’informer ou de s’informer rapidement et en abondance élargit le champ des nouvelles autant qu’il le nivelle.

Au tournant des XIX^e et XX^e siècles, la composition et la quête de nouvelles rythment et modèlent la vie culturelle ; par les thématiques abordées, la multiplicité des genres pratiqués et les méthodes qu’il met en œuvre, le courant naturaliste est au cœur de ce phénomène. Pour les auteurs français, européens et internationaux, l’information constitue à la fois un moyen d’accéder à la réalité et un vecteur de diffusion des œuvres. Ce positionnement n’exclut pas une certaine ambivalence : certes, le développement de l’information permet une liberté d’écriture et de lecture plébiscitée par les auteurs ; l’idée d’une formule efficace susceptible de rapporter rapidement un fait vrai ne peut en outre que séduire le public moderne et, parmi eux dans le champ littéraire, les tenants du réalisme. D’un autre côté, le trop-plein de nouvelles fait signe vers l’« immense nausée » baudelairienne, vers les kilos de papier imprimés jetés au caniveau avant même d’être lus : ainsi noyée dans l’information, c’est toute la pensée qui perd de sa valeur, en même temps que les événements dont elle fait l’objet.

Le présent colloque se propose donc d’étudier l’information et la nouvelle en tant que discours recherchés, composés, relayés, utilisés et questionnés par les auteurs et autrices du naturalisme, de 1870 à 1914. L’approche se veut transdisciplinaire – on retiendra les perspectives linguistique et littéraire mais aussi celles de l’histoire, de la sociologie, de la science des médias et de la didactique – et transnationale – de l’Europe néolatine à l’Amérique du Sud.

Les contributions proposées pourront s’inscrire dans les axes suivants :

1.     Événement et actualité

La guerre contre la Prusse et la fin du Risorgimento d’une part, la Grande Guerre de l’autre, agitent évidemment l’actualité européenne ; la fin du siècle est aussi marquée par l’Affaire Dreyfus, en laquelle on s’accorde à voir la cristallisation d’une véritable révolution médiatique – « J’Accuse...! » a été tiré à 300 000 exemplaires dans L’Aurore du 13 janvier 1898. Pour l’Amérique du Sud, la fin du XIX^e siècle représente une période de bouleversements politiques : l’instabilité qui touche la plupart des États depuis l’indépendance est redoublée par des querelles de frontières (guerre du Paraguay et du Pacifique). À ce type d’événements au sens strict du terme correspondent, dans chacune des deux aires géographiques, des bouleversements économiques, sociaux et culturels dont il conviendra de rendre compte.

On s’intéressera donc à l’événement traité par l’information – sa présence dans les médias, la forme prise par la nouvelle, sa diffusion au sein de et entre les aires géographiques, sa réception – en tant que phénomène perçu, impulsé, relayé ou utilisé par les écrivains naturalistes. Plus largement, on interrogera la notion d’événement elle-même et l’évolution que lui impose, au cours de la période, son traitement par l’information. On se penchera ainsi sur les conséquences de ce retournement qui fait de l’information non plus seulement le relais, mais l’initiatrice de l’événement.

2.     Moyens de circulation et aires d’influence de l’information

Dans la seconde moitié du XIX^e siècle, les différents territoires sont de mieux en mieux reliés grâce au développement des moyens de transport autant à l’échelle nationale qu’internationale : le réseau ferré s’étend en France ; le câble transatlantique relie le continent sud-américain au Royaume-Uni en 1874[5] ; le télégraphe, les bateaux à vapeur et la poste transmettent des nouvelles entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Les principaux intermédiaires entre la France et le continent américain sont des agences de presse, comme Havas et Reuters, et des agenciers comme Charles Houssaye (1876-1942). En Italie, l’actionnaire hongrois Oblieght possède, en 1880, « le plus répandu des journaux italiens[6] », Il Fanfulla della domenica, et plus de cinq autres journaux, Il Pungolo, Il Diritto, La Libertà, Il Bersagliere, et L’Italia.

Il est cependant nécessaire de rappeler l’importance encore significative des retards ainsi que les contrastes selon les territoires, certains demeurant encore enclavés par rapport à d’autres. L’ouvrage dirigé par Christian Delporte[7] a permis de mettre en lumière les disparités entre espaces urbains et territoires ruraux en France et de montrer la prépondérance des journaux nationaux par rapport à la presse régionale. Aussi le rapport des écrivains naturalistes à l’actualité est-il profondément influencé par le contraste entre ville et province. Chez Maupassant, on trouve l’idée d’une supériorité de l’actualité parisienne sur les nouvelles régionales : dans une lettre à sa mère, il montre que ce qui fait événement dans la « lamentable cité[8] » de Rouen est insignifiant à Paris. Toutefois, Zola formule déjà une critique face à la « fièvre » des lecteurs due à l’excès d’information et souligne la nécessité de « s’échapper de Paris pour un repos de quelques semaines ». Ainsi, pour l’auteur naturaliste, la pensée critique ne saurait se forger qu’en prenant du recul et en rétablissant « l’équilibre de la saine raison[9] ». Zola préconise donc un nouveau rapport à l’actualité, plus sain, en réhabilitant la province comme lieu propice au repos et à l’analyse critique des événements.

Mais les relations qui unissent information et espace ne sauraient être envisagées uniquement à l’échelle de la France. Un élargissement du prisme à l’Europe et à l’international semble offrir de nouvelles perspectives pour questionner le rapport des auteurs naturalistes à l’information. Cette démarche d’extension s’inscrit dans la lignée de l’ouvrage comparatiste d’Yves Chevrel sur le naturalisme « international[10] » et du Dictionnaire des naturalismes[11] qui fait de ce mouvement un phénomène mondial. Des travaux encore plus récents s’intéressent à l’espace néo-latin mais aussi sud-américain[12]. Il s’agit donc de réfléchir à la circulation des nouvelles tant au niveau national que transcontinental et de faire apparaître les disparités entre territoires. Les travaux de Rhoda Desbordes-Vela[13] et de Diana Cooper-Richet[14] ont mis en valeur la prépondérance des villes comme Paris et Londres dans l’élaboration et la circulation de l’information. Elles soulignent à la fois le développement des réseaux médiatiques internationaux à partir des capitales européennes, mais également les contrastes qui perdurent au sein de l’Amérique du Sud dans l’accès à l’information. Si ce phénomène de contraste est proche de celui que l’on remarque en France, on peut en revanche observer des mécanismes inverses concernant le rapport ville-campagne, ce qui influe fortement sur les relations des auteurs naturalistes à l’actualité. Martín Servelli[15] s’est en effet intéressé au cas de l’Argentine et a montré que l’information régionale a beaucoup d’importance dans les journaux nationaux publiés à Buenos Aires comme La Nación ou Sud-América. Certains auteurs proches du naturalisme se font reporters afin de relayer l’information locale. Les milieux littéraires sont durablement marqués par les informations régionales lues dans les périodiques nationaux.

3.     Réseaux, intermédiaires, interférences

Notre perspective envisage moins de mesurer la distance heuristique entre fictionnel et factuel, roman et presse, que de poser la question de la nouvelle et de sa « vérité » comme un événement à la fois historique et médiatique. L’événement médiatique crée parfois le « fait social[16] », il en définit et redéfinit le statut, il en diverge. Dès lors, l’étude des nouvelles nous amène à nous intéresser également aux fausses nouvelles, aux rumeurs, aux affaires[17], aux nouvelles retardées et apprises trop tard, aux nouvelles jamais sues. Les questions autour des fakes news, infox et théories du complot font l’objet d’une attention croissante en histoire, comme en témoignent les travaux de Mathilde Larrère[18]. En sociologie, Jérémie Nicey et Julien Giry[19] essaient de restituer les discours complotistes à l’échelle d’un parcours de vie et d’une socialisation politique. Ces études récentes sont alors susceptibles d’éclairer les « bonnes raisons » des complotistes, en quête d’une « “vérité vraie” derrière les faux-semblants[20] » et contre les tenants de la Raison et du rationalisme occidental. En littérature, une réflexion autour de ces discours, entre 1870 et 1914, y compris dans leurs dimensions rhétoriques et linguistiques, permettrait de questionner une perception partagée par les écrivains naturalistes : le foisonnement médiatique fait écran à la vérité des informations (« elles font un bruit trop grand pour une trop petite besogne[21] »).

Chez Émile Zola, l’éloge de la presse d’information dans les années 1880 précède des prises de position bien différentes en 1894, lorsqu’il déplore la « surexcitation croissante qui transforme et détraque la nation[22] » : l’hypertrophie de l’information correspond à une hypotrophie de la vérité. On peut donc se demander si les écrivains naturalistes parviennent à « trier » entre les informations « vraies » et « fausses », s’ils posent la dérégulation de l’information en termes méthodologiques ou épistémologiques. En s’écartant des problèmes de poétique, on pourrait finalement se demander comment – par quels supports, quels acteurs, quels moyens de transports, quelles technologies – l’information biaisée, déformée (consciemment, inconsciemment, par erreur, par calcul) devient aussi un matériau littéraire. Ces conditions peuvent éclairer des enjeux épistémiques fondamentaux dans la construction de la « vérité » de la nouvelle parvenant aux écrivains naturalistes[23].

À cette fin, la perspective récemment proposée par Gisèle Sapiro permet de réactiver, d’un point de vue méthodologique, la théorie des réseaux et des sociabilités littéraires[24]. À rebours de l’« illusio du “créateur incréé”[25] », la prise en compte du capital social des écrivains, au-delà de l’héritage culturel, des apprentissages, des revenus ou de capitaux symboliques, peut historiciser davantage l’accès aux nouvelles et leurs usages esthétiques. Il s’agit de considérer non seulement les conditions d'accès à l’information et « les chances d'accès au type de relations », mais aussi les « stratégies de rétention de l’information » et la « fabrication des réputations[26] ». Éclairer les structures des relations « objectives » entre les acteurs, au sein des réseaux de sociabilité littéraire, signifie aussi s’interroger sur la nature et les fonctions de l’« intermédiaire ». L'intermédiaire est-il l’acteur qui relate la nouvelle, ou la nouvelle elle-même[27] ?

Au sein de cet axe 3, on envisage, d’une manière générale, les conditions de possibilité de ces nouvelles : comment ces nouvelles, ces fausses nouvelles, ces nouvelles « manquées » sont-elles possibles ? Au niveau épistémologique, on pourrait éclairer les conditions de la nouvelle en tant qu’objet de la connaissance naturaliste (les « cas ») et les conditions de la connaissance naturaliste en tant que connaissance des nouvelles (méthode, réflexivité).

4.     Didactique et éducation aux médias

Ce colloque entre en résonance avec de multiples débats actuels autour des fake news et de la démocratisation d’Internet comme moyen d’information. De plus, les questions soulevées pourraient permettre de nourrir d’autres disciplines comme la didactique et les sciences de l’éducation. L’éducation aux médias et à l’information (EMI) prend de plus en plus de place dans les programmes scolaires du secondaire[28] par le recours au numérique. L’analyse de corpus littéraires et journalistiques de la seconde moitié du XIX^e siècle permettrait ainsi de situer historiquement la naissance des divers médias et de mettre en perspective les débats contemporains sur l’information en les confrontant aux jugements déjà formulés par les auteurs naturalistes en leur temps.

Les propositions de communication (max 400 mots) accompagnées d’un titre et d’une notice bio-bibliographique (max 100 mots) peuvent être envoyées avant le 15 septembre 2024 à l’adresse suivante : nouvellesnaturalistes@gmail.com.

Il est possible de proposer les communications en distanciel. À la demande des intervenant·es, un lien Zoom sera créé et communiqué aux chercheur·es concerné·es, de même qu’au public qui nous manifestera son intérêt par mail.

Comité d’organisation 

Agathe Castex (Université de Franche-Comté)

Hortense Delair (Université de Lille)

Valeria Tettamanti (Université de Poitiers)

Comité scientifique 

Aurélie Barjonet (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)

Marie-Astrid Charlier (Université Paul-Valéry - Montpellier 3)

Céline Grenaud-Tostain (Université d’Évry-Val d’Essonne)

Aurélien Lorig (Université de Reims Champagne-Ardenne)

Olivier Lumbroso (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

Jean-Sébastien Macke (ITEM/CNRS-ENS)

Alain Pagès (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

Bibliographie indicative

AMBROISE RENDU, Anne-Claude, Petits récits des désordres ordinaires. Les faits divers dans la presse française des débuts de la III^e République à la Grande Guerre, Paris, Seli Arslan, 2004.

BECKER, Colette et DUFIEF, Pierre-Jean (dir.), Dictionnaire des naturalismes, Paris, Honoré Champion, 2017.

CHEVREL, Yves, Le naturalisme : Étude d'un mouvement littéraire international, Paris, PUF, 1993.

COOPER-RICHET, Diana, « París y los ambos mundos : une capitale au cœur du dispositif de production et de mise en circulation de livres et de journaux, en espagnol, au XIX^e siècle », Cahiers des Amériques latines, n° 72-73, 2013, p. 201-220.

CORBILLÉ, Sophie, FANTIN, Emmanuelle et WRONA, Adeline (dir.), Paris, capitale médiatique. Ville et presse au XIX^e siècle, Presses universitaires de Vincennes, coll. « Médias », 2022. 

DELPORTE, Christian et DUPRAT, Annie (dir.), L’Événement, images, représentation, mémoire, Paris, éditions Créaphis, 2003.

DELPORTE, Christian (dir.), Médias et villes (XVIII^e-XX^e siècle), Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 1996.

DESBORDES-VELA, Rhoda, « L’information internationale en Amérique du Sud : les agences et les réseaux, circa 1874-1919 », Le Temps des médias, vol. 20, n° 1, 2013. 

MARNEFFE (DE), Daphné et DENIS, Benoît (dir.), Les Réseaux littéraires, Paris, LE CRI/CIEL, 2006.

OFFENSTADT, Nicolas et VAN DAMME, Stéphane (dir.), Affaires, scandales et grandes causes, Paris, Stock, 2007.

SERVELLI, Martín, A través de la República. Corresponsales viajeros en la prensa porteña de entre-siglos (XIX^e-XX^e), Buenos Aires, Prometeo, 2018.

THÉRENTY, Marie-Ève et VAILLANT, Alain (dir.), Presse, nations et mondialisation au XIX^e siècle, Paris, Nouveau Monde éditions, 2010.

 
[1] Émile Zola, « Le journalisme », Le Figaro, Supplément littéraire, 24 novembre 1888, p. 185, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k272469b/f1.item, consulté le 09/02/2024.
[2] Ni l’espagnol noticia ni l’italien notizia n’héritent comme le terme français de l’étymologie novellus, « nouveau », et ne sont donc directement reliés à l’idée d’actualité. Leur origine commune (notus, « connu ») tire en revanche la notion du côté du savoir, de la connaissance. L’évolution des langues a favorisé le rapprochement des deux sèmes : la noticia, la notizia et la nouvelle désignent l’information récente d’ordre public ou privé.
[3] L’accroissement démographique, l’urbanisation et l’alphabétisation croissante de la société française autorisent le développement d’une « culture de l’imprimé » (voir Roger Chartier (dir.), Les Usages de l’imprimé (XV^e-XIX^e siècle), Paris, Fayard, 1987, p. 15-17). La presse prend également son essor en Amérique du Sud au cours du XIX^e siècle (voir pour, l’Argentine, Sergio Pastormerlo, « Sobre la primera modernización de los diarios en Buenos Aires. Avisos, noticias y literatura durante la Guerra Franco-Prusiana (1870) », dans Verónica Delgado et Geraldine Rogers, Tiempos de papel : publicaciones periódicas argentinas (siglos XIX-XX), La Plata, Universidad Nacional de La Plata, 2016, p. 14). En Italie, la culture de l’imprimé et la presse d’opinion assument, dans le dernier tiers du XIX^e siècle, une dimension assez élitaire, du fait du faible taux d’alphabétisation, se situant environ à 50 % (notamment dans les régions méridionales) en 1900. Les années 1880, avec la création, à Milan, de la première association des journalistes italiens et la naissance des suppléments littéraires et illustrés, participent à la démocratisation de la vie culturelle.
[4] Émile Zola, « Préface », dans Charles Chincholle, Les Mémoires de Paris, Paris, Librairie moderne, 1889, p. VII.
[5] Rhoda Desbordes-Vela, « L'information internationale en Amérique du Sud : les agences et les réseaux, circa 1874-1919 », Le Temps des médias, vol. 20, n° 1, 2013, p. 128.
[6] Luigi Capuana, « Lettre à Edouard Rod », 19 février 1883, dans Jean-Jacques Marchand, Edouard Rod et les écrivains italiens. Correspondance inédite avec S. Aleramo, L. Capuana, G. Cena, G. Deledda, A. Fogazzaro et G. Verga, Genève, Librairie Droz, 1980, p. 130.
[7] Christian Delporte (dir.), Médias et villes (XVIII^e-XX^e siècle), Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 1996.
[8] Guy de Maupassant, « Lettre du 22 octobre 1878 », Correspondance, édition établie par Jacques Suffel, Évreux, Le Cercle du bibliophile, tome I, 1973, p. 177-179.
[9] Émile Zola, « Préface », op. cit., p. III ; Émile Zola, « Le journalisme », art. cit., p. 185.
[10] Yves Chevrel, Le naturalisme : Étude d'un mouvement littéraire international, Paris, PUF, 1993.
[11] Colette Becker, Pierre-Jean Dufief (dir.), Dictionnaire des naturalismes, Paris, Honoré Champion, 2017.
[12] Nous pensons notamment au projet « Rémanences des naturalismes/vérismes de l’Europe néolatine du XIX^e siècle dans les cultures artistiques contemporaines (XX^e/XXI^e) » dirigé par Olivier Lumbroso (Sorbonne Nouvelle). Les pays qui sont au centre de l’analyse sont la France, l’Italie, le Portugal et l’Espagne. Voir : https://www.translitterae.psl.eu/remanence-des-naturalismes-verismes-de-leurope-neolatine-du-xixe-siecle-dans-les-cultures-artistiques-contemporaines/, consulté en ligne le 09/02/2024. Le colloque « La machine naturaliste » en septembre 2023 a accordé une place significative aux naturalismes argentins et brésiliens. Voir : https://www.fabula.org/actualites/111318/la-machine-naturaliste-strategies-d-expansion-et-retombees-editoriales.html, consulté en ligne le 07/02/2024.
[13] Rhoda Desbordes-Vela, « L'information internationale en Amérique du Sud : les agences et les réseaux, circa 1874-1919 », art. cit.
[14] Diana Cooper-Richet, « París y los ambos mundos : une capitale au cœur du dispositif de production et de mise en circulation de livres et de journaux, en espagnol, au XIX^e siècle », Cahiers des Amériques latines, n° 72-73, 2013, p. 201-220.
[15] Martín Servelli, A través de la República. Corresponsales viajeros en la prensa porteña de entre-siglos (XIX^e-XX^e), Buenos Aires, Prometeo, 2018.
[16] Émile Durkheim, Les Règles de la méthode sociologique, Paris, Alcan, 1895, p. 8.
[17] Sur la notion d’« affaire » en sciences sociales (y compris l’affaire Dreyfus), voir : Nicolas Offenstadt, Stéphane Van Damme (dir.), Affaires, scandales et grandes causes, Paris, Stock, 2007.
[18] Mathilde Larrère, Florian Besson, Pauline Ducret, Guillaume Lancereau, Le Puy du faux : enquête sur un parc qui déforme l'histoire, Les Arènes, 2022. Nous signalons aussi l’article d’Arnaud Fossier, « La tenaille de l’histoire. Entre exigence de vérité et illusion de neutralité », Zilsel, vol. 11, n° 2, 2022, p. 11-25 et l’ouvrage de Bernard Guénéé, Comment on écrit l'histoire au XIII^e siècle, CNRS Éditions, 2016.
[19] Julien Giry, Jérémie Nicey, « Des vérités plurielles ? », Revue des sciences sociales, n° 67, 2022, p. 96-105.
[20] Julien Giry, « Étudier les théories du complot en sciences sociales : enjeux et usages », Quaderni, n° 94, Automne 2017, mis en ligne le 05/10/2018, http://journals.openedition.org/quaderni/1101, consulté le 09/02/2024.
[21] Émile Zola, « Préface », op. cit., p. V.
[22] Émile Zola, « Le journalisme », art. cit., p. 185. 
[23] Sur les enjeux épistémiques de la culture médiatique, un colloque international est organisé à Paris en octobre 2024. Voir : https://www.fabula.org/actualites/117757/colloque-dire-le-vrai-dans-la-culture-mediatique-19e.html, consulté le 09/02/2024.
[24] Le colloque récent, « Naturalismes en réseaux » qui s’est déroulé en novembre 2023 à Montpellier entre en résonance avec cette approche : https://rirra21.www.univ-montp3.fr/fr/actualit%C3%A9s/appel-communication-naturalismes-en-reseaux-approches-reticulaires-connectees, consulté le 09/02/2024.
[25] Gisèle Sapiro, « Réseaux, institution(s) et champ », dans Daphné de Marneffe et Benoît Denis (dir.), Les Réseaux littéraires, LE CRI/CIEL, 2006, p. 45.
[26] Ibid., p. 48.
[27] Le statut d'intermédiaire (humain, non-humain) porte alors différentes implications ontologiques, qu’il soit « acteur », « instance » ou « actant ».
[28] Dans son ouvrage L’Éducation aux médias et à l’information (Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2020), Laurent Petit revient sur les grands jalons de la didactique des médias, en rappelant la création du CLEMI (Centre de Liaison de L’Enseignement et des Médias de l’Information) ainsi que le rapport de Catherine Becchetti-Bizot et d’Alain Brunet en 2007 qui préconise l’étude de « l’évolution des médias » et la « réflexion critique sur la presse du XIX^e siècle » (Catherine Becchetti-Bizot, Alain Brunet, L’Éducation aux médias : enjeux, état des lieux, perspectives, Paris, Inspection générale de l’éducation nationale, 2007, p. 31).