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15e Congrès de l'Association allemande des francoromanistes (Cassel, Allemagne)

15e Congrès de l'Association allemande des francoromanistes (Cassel, Allemagne)

Publié le par Marc Escola (Source : Jacopo Romei)

Res:sources

Le terme ressource occupe une place centrale dans les débats publics et scientifiques, qu’il soit abordé dans le cadre de la crise économique, des discussions sur le développement durable et l’inclusion sociale, où il est perçu comme un bien précieux et limité, ou qu’il soit considéré depuis des siècles comme la « source » du savoir, et, en tant que « source des muses », métaphore de l’inspiration artistique. Il désigne l’utilisation des ressources disponibles pour atteindre un objectif, qu’il s’agisse de sources matérielles ou immatérielles (telles que des textes ou des données), ou encore de matières premières du savoir et de la communication. Quel que soit le point de vue - économique, écologique, social ou culturel - il s’agit toujours d’un stock ayant un corollaire matériel.

La façon d’écrire le terme de res:sources dessine les contours de cette base matérielle et invite à la définir et à en comprendre la pertinence. Cette base matérielle est, de surcroît, façonnée, construite ou recouverte par le discours. L’accès et la distribution sont soumis à des mécanismes de contrôle complexes et à des déséquilibres de pouvoir, dont témoignent la négociation linguistique et discursive. Le concept de ressource peut être repensé dans la perspective du posthumanisme, des études sur la matérialité, tout comme dans le contexte des débats sur l’extractivisme culturel.

Dans une perspective décoloniale, il s’agit de remettre en question la vision de l’être humain en tant que ressource. Il s’agit également de se demander à qui appartiennent les données et les textes. Quelles questions juridiques et éthiques l’accès à la langue et à la culture de communautés linguistiques individuelles soulève-t-il ? Ces questions sont abordées dans le cadre des principes CARE (Collective Benefit, Authority to Control, Responsibility, Ethics). Elles peuvent également être discutées dans le contexte d’une remise en question critique des biopolitiques et des métaphores de la reproduction dans l'écoféminisme et les écologies queer.

Par ailleurs, il convient de se questionner sur la manière dont les textes et les données peuvent être appréhendés comme des ressources. Les réflexions sur « l'extraction de données » peuvent-elles être envisagées comme l’équivalent - à évaluer différemment - de l'extraction de ressources naturelles ?  De même, les textes et les structures linguistiques peuvent-ils être considérés comme des ressources pour la production de connaissances scientifiques ? Les développements actuels de l’intelligence artificielle nous obligent à réfléchir aux ressources (res:sources) et à nous pencher sur la production de connaissances et sur le traitement et la gestion de l’information. L’utilisation de grands modèles linguistiques (Large Language Models, LLM) remet en question les notions historiques de sources ainsi que les concepts d’auteur, d’origine/originalité et de co-création.

Dans la perspective actuelle du débat sur le développement durable, la notion de ressource fait référence à des défis mondiaux tels que le changement climatique, l'extinction des espèces, la pénurie de ressources et de matières primaires et la destruction de l’environnement, ayant gagné en importance au cours des dernières décennies. L’importance de ces évolutions s’étend à différents domaines de la vie et a des répercussions considérables sur notre société, notre économie et notre environnement. Nous devons utiliser nos ressources de manière à ce que, d’une part, les besoins des générations actuelles soient satisfaits afin de garantir une « bonne » qualité de vie. D’autre part, l’objectif doit être de ne pas mettre en danger la vie les générations futures en les privant de la possibilité de satisfaire leurs propres besoins en raison de la pénurie de ressources. Alors que les sciences naturelles et sociales développent des concepts et mènent des discussions intenses à ce sujet, les sciences humaines et culturelles n’ont pas encore pris de place prépondérante, que ce soit dans la sensibilisation des gens aux pratiques durables ou encore dans l’encouragement des individus et des communautés à prendre des décisions responsables. Il s’agit également de s’interroger sur les points communs ainsi que sur les divergences entre les approches de recherche qui, sous le signe des humanités environnementales, de l’écocritique et de l’écopoétique, étudient les traditions discursives et les poétiques du savoir, et la recherche sous le signe des sciences du développement durable, qui s’intéressent au rôle des sciences humaines dans les débats actuels.

Les études françaises et francophones sont liées de multiples façons au concept de ressources, de par leur orientation interdisciplinaire et l’importance mondiale de la francophonie. Elles développent une compréhension des contextes culturels, sociaux et historiques et de leurs effets sur les transformations géopolitiques actuelles. Les discussions internationales sur le développement durable au sein d’organisations telles que l’UNESCO ou l’UE se déroulent en grande partie en français, ce qui permet un échange d’idées et de bonnes pratiques. Dans le même temps, une « écologie décoloniale » met en évidence l’héritage difficile d’une compréhension extractiviste des ressources ainsi que l’urgence d‘une remise en question dans la perspective d’approche holistique et durable de l’homme et de l’environnement.

Dans ce contexte, les questions suivantes seront abordées en priorité :

1.         Qu’entendons-nous par le terme de ressources ? Comment les concepts de source, de savoir, d’origine et d’information, tels qu’ils sont produits dans les discours, conduisent-ils à certaines définitions/déterminations ? Quels processus de sélection peuvent être détectés ?

2.         Quel rôle jouent les termes de ressources et/ou de sources dans les recherches en linguistique, littérature et sciences culturelles ainsi qu’en didactique ? Comment les différentes disciplines abordent-elles ces concepts, à quelle fréquence sont-ils remis en question, et dans quelle mesure sont-ils en perpétuelle évolution ? Comment les récits du développement durable et de transformation se construisent-ils par rapport au passé, au présent et au futur ?

3.         Comment les connaissances issues des sciences du langage, de la littérature et de la culture ainsi que de la didactique sont-elles utilisées comme ressources argumentatives dans les débats sur la transformation de la société ? De quelle manière les sciences humaines et culturelles s'affirment-elles à l’heure de l’économisation du savoir et de l’éducation ?

4.         Quel rôle le multilinguisme et le multiculturalisme jouent-ils dans le développement durable de la société ? Comment les ressources des biographies multilingues peuvent-elles être utilisées, quels sont les obstacles ?

5.         Dans quelle mesure la remise en question des perspectives anthropocentriques favorise-t-elle une nouvelle compréhension des ressources, mettant en lumière les rapports de force économiques et symboliques de manière intersectionnelle ? 

6.         Quelles sont les approches méthodologiques appropriées pour étudier les défis à venir ? Quel rôle joue l’intelligence artificielle et comment pouvons-nous l’utiliser efficacement pour la recherche ?

7.         Quelle notion de res et quelle notion de sources les études romanes exigent-elles, et sous quelles prémisses ces notions sont-elles fondées dans la recherche ?

Nous invitons cordialement toutes les personnes intéressées à participer aux débats autour des questions susmentionnées en proposant une section. Les langues de la conférence sont le français et l’allemand. Le congrès se tiendra à l'Université de Cassel du 29 septembre au 2 octobre 2026. La date limite de soumission des propositions de sections est le 30 juillet 2025, celles-ci doivent être envoyées à : FRV-Kongress@uni-kassel.de. Pour toute question, la direction du congrès et l’équipe d'organisation se tiennent à votre disposition à l’adresse e-mail FRV-Kongress@uni-kassel.de. Nous nous réjouissons de recevoir vos propositions de sections. 

Res:sources

Der Begriff der Ressource ist in den Wissenschaften und in der Gesellschaft omnipräsent, sei es, weil er in Zeiten von Wirtschaftskrisen, Debatten um Nachhaltigkeit und soziale Teilhabe als knappes und umkämpftes Gut angeführt wird, sei es, weil er seit Jahrhunderten als „Quelle“ jeglichen Wissens verstanden wird und als „Quelle der Musen“ zur Metapher für künstlerische Inspiration gerinnt. Er bezeichnet den Einsatz von Mitteln, die zur Erreichung eines Zieles zur Verfügung stehen. Es handelt sich hierbei um materielle und immaterielle Quellen (z.B. in Form von Texten oder Daten) bzw. um Rohstoffe von Wissen und Kommunikation. Ob aus ökono-mischer, ökologischer, sozialer, kultureller Perspektive – es geht stets um einen Bestand, der ein materielles Korrelat hat. 
Die Schreibweise res:sources konturiert diese materielle Basis und fordert dazu heraus, sie zu definieren und in ihrer Relevanz zu verstehen. Zugleich wird diese materielle Basis diskursiv ge-staltet, überbaut oder überdacht. Zugang und Verteilung unterliegen hierbei komplexen Kon-troll¬mechanismen und Machtgefällen, deren sprachlich-diskursive Verhandlung relevante Frage¬stellungen anstößt. Im Sinne eines verstärkten Interesses an Materialität oder Posthumanismus lässt sich der Begriff der ressource ebenso neu denken wie im Kontext der Debatten um kulturellen Extraktivismus. 
Weitere relevante Themenfelder ergeben sich aus der Infragestellung des Menschen als Ressource aus dekolonialer Perspektive. Hier stellt sich zudem die Frage, wem Daten und Texte gehören, und welche rechtlichen und ethischen Fragen der Zugriff auf Sprache und Kultur einzelner Sprachgemeinschaften aufwirft. Diese Fragen werden im Rahmen der CARE-Prinzipien (Collective Benefit, Authority to Control, Responsibility, Ethics) geführt. Dies lässt sich zudem im Kontext einer kritischen Infragestellung von Biopolitiken und Reproduktionsmetaphern durch den Ökofeminismus und Queer Ecologies diskutieren. 
Darüber hinaus lässt sich fragen, inwiefern Texte und Daten als Ressource fungieren. Lassen sich Überlegungen zu „Datenextraktion“ als (anders zu wertendes) Pendant zur Extraktion natür¬licher Ressourcen verstehen sowie Texte und sprachliche Strukturen als Ressourcen wissen¬schaftlicher Erkenntnis? Die aktuellen Entwicklungen der Künstlichen Intelligenz fordern das Nach¬denken über res:sources und die Auseinandersetzung mit Wissensproduktion und Informations¬verarbeitung heraus. Die Nutzung großer Sprachmodelle (Large Language Models, LLM) stellt historische Quellenbegriffe ebenso in Frage wie Konzepte von Autorschaft, Urheberschaft und Ko-Kreation. 
Wenn wir aus der aktuellen Perspektive der Nachhaltigkeitsdebatte schauen, bezieht sich ressource auf globale Herausforderungen wie Klimawandel, Artensterben, Ressourcenknappheit und Umweltzerstörung, die in den letzten Jahrzehnten an Bedeutung gewonnen haben. Die Relevanz dieser Entwicklungen erstreckt sich über verschiedene Lebensbereiche und hat weit¬reichende Auswirkungen auf unsere Gesellschaft, Wirtschaft und Umwelt. Wir werden unsere Ressourcen so nutzen müssen, dass auf der einen Seite zwar die Bedürfnisse der gegenwärtigen Generationen erfüllt werden, damit wir „gut“ leben können. Auf der anderen Seite muss es ein Ziel sein, das Leben zukünftiger Generationen nicht zu gefährden, indem wir ihnen durch Ressourcen¬knappheit die Möglichkeit nehmen, ihre eigenen Bedürfnisse zu decken. Während Natur- und Gesellschaftswissenschaften dafür Konzepte entwickeln und intensive Diskussionen führen, spielen die Geistes- und Kulturwissenschaften bisher noch keine entscheidende Rolle, um bei den Menschen das Bewusstsein für nachhaltige Praktiken zu schärfen und Individuen ebenso wie Gemeinschaften zu ermutigen, verantwortungsbewusste Entscheidungen zu treffen. Zugleich gilt es nach Schnitt¬stellen und Divergenzen von Forschungsansätzen zu fragen, die im Zeichen von Humanités environnementales, Écocritique und Écopoétique stehend Diskurstraditionen und Wissenspoetiken untersuchen und sich im Zeichen der Nachhaltigkeitswissenschaften mit der Funktion und Rolle der Geisteswissenschaften in aktuellen Debatten befassen.
Die Frankoromanistik ist durch ihre interdisziplinäre Ausrichtung selbst und durch die globale Bedeutung der Frankophonie mit dem Begriff der ressources in vielfältiger Weise verbunden. Sie pflegt und entwickelt ein Verständnis für die kulturellen und sozialen Kontexte, für historische Zu¬sammenhänge und deren Auswirkungen auf heutige geopolitische Transformationen. Interna-tionale Diskussionen über Nachhaltigkeit in Organisationen wie der UNESCO oder der EU, werden zu großen Teilen auf Französisch geführt, wodurch ein Austausch von Ideen und Best Practices möglich ist. Zugleich weist eine „écologie decoloniale“ auf das schwierige Erbe eines extra¬kti¬vis¬tischen Ressourcen-Verständnisses hin sowie auf die Dringlichkeit, dieses im Hinblick auf eine nach¬haltige Entwicklung und holistisch angelegte Mensch-Umwelt-Verständnisse zu hinter¬fragen. 
In diesem Kontext sollen schwerpunktmäßig folgende Fragestellungen angegangen werden:
1.    Was verstehen wir als Ressourcen? Wie führen diskursiv hervorgebrachte Begriffe wie Quelle, Wissen, Ursprung und Information zu bestimmten Festlegungen? Welche Selektions¬prozesse lassen sich herauspräparieren? 
2.    Welche Rolle spielen die Termini der ressources und/oder sources in den Forschungen der Sprach-, Literatur- und Kulturwissenschaften sowie Didaktik? Wie arbeiten die unterschiedlichen Disziplinen mit Konzepten, wie häufig werden sie hinterfragt, wie stetig sind sie im Wandel? Wie gestalten sich Narrative der Nachhaltigkeit und Transformation in Bezug auf Vergangenheit, Gegenwart und Zukunft? 
3.    Wie werden Erkenntnisse aus der Sprach-, Literatur- und Kulturwissenschaften sowie Didaktik als argumentative Ressource in den Debatten der gesellschaftlichen Trans-formation genutzt? Wie behauptet sich die Geistes- und Kulturwissenschaften in Zeiten der Ökonomisierung von Wissen und Bildung?
4.    Welche Rolle hat die Mehrsprachigkeit und Mehrkulturalität für eine nachhaltige gesellschaftliche Entwicklung? Wie können Ressourcen mehrsprachiger Biografien genutzt werden, welche Hindernisse bestehen?
5.    Inwiefern trägt die Hinterfragung anthropozentrischer Perspektiven zu einem neuen Ressourcen-Verständnis bei, das ökonomische und symbolische Machtverhältnisse intersektional offenlegt? 
6.    Welche methodisch-methodologischen Verfahren sind geeignet, um die anstehenden Herausforderungen zu erforschen? Welche Rolle kommt hierbei auch KI-gestützten Ansätzen zu und wie können wir diese zielführend für die Forschung einsetzen? 
7.    Welchen Begriff der res, welchen der sources setzt die Frankoromanistik voraus? Unter welchen Prämissen werden diese Begriffe in der Forschung umgesetzt?


Wir laden alle Interessierten hiermit herzlich dazu ein, sich mit einer Sektion an dem Austausch über die o. g. Fragestellungen zu beteiligen. Konferenzsprachen sind Französisch und Deutsch. Der Kongress wird vom 29. September bis 02. Oktober 2026 an der Universität Kassel stattfinden.Die Frist für die Einreichung der Sektionsvorschläge ist der 30.07.2025 an die Emailadresse: FRV-Kongress@uni-kassel.de. Für weitere Rückfragen stehen Ihnen sowohl die Kongressleitung als auch das Organisationsteam unter der E-Mail-Adresse FRV-Kongress@uni-kassel.de zur Verfügung. Wir freuen uns auf Ihre kreativen Sektionsvorschläge.