« Nietzsche et Heidegger, ça a été le choc philosophique ! Mais je n’ai jamais rien écrit sur Heidegger et je n’ai écrit sur Nietzsche qu’un tout petit article ; ce sont pourtant les deux auteurs que j’ai le plus lus », dira Michel Foucault à la fin de sa vie. Puis, il précise : « Je crois que c’est important d’avoir un petit nombre d’auteurs avec lesquels on pense, avec lesquels on travaille, mais sur lesquels on n’écrit pas. »
Les Cours, conférences et travaux sont des témoignages inédits du « travail » de Foucault avec Nietzsche. Ces textes datent des deux grandes périodes de sa vie intellectuelle : d’abord le début des années 1950, quand il s’intéresse à Hegel et à la phénoménologie, ainsi qu’au marxisme. Le jeune Foucault expérimente alors de nouvelles approches pour développer une philosophie fondée sur l’expérience et l’analyse du discours. Ensuite, après la publication des Mots et les Choses en 1966, lorsque Foucault revient avec élan à Nietzsche pour élaborer sa propre méthode généalogique, relançant ainsi son projet d’une histoire de la vérité et du dire vrai.
C’est à travers la confrontation avec Nietzsche que Foucault aura construit sa propre manière de philosopher. Ces Cours, conférences et travaux sont indispensables pour comprendre comment Foucault a lu Nietzsche, en particulier au moment décisif où il le découvre. Ils sont essentiels pour saisir le Nietzsche de Foucault.
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On peut lire sur nonfiction.fr un article de C. Ruby sur cette édition…
Lire aussi sur en-attendant-nadeau.fr :
"Deux grands esprits", par Marc Lebiez (en ligne le 30 décembre 2024).
La figure de Nietzsche n’apparaît guère dans les livres publiés par Michel Foucault. C’est pourtant un des auteurs qu’il a le plus lus. Mais il lui paraissait « important d’avoir un petit nombre d’auteurs avec lesquels on pense, avec lesquels on travaille, mais sur lesquels on n’écrit pas ». Foucault lisait la plume à la main ; sa pensée se développait dans l’acte d’écrire, si bien que la masse de ses écrits outrepasse de beaucoup celle des livres qu’il a publiés. On peut y trouver trace de ses lectures nietzschéennes.