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Les Juifs face au temps qu’il fait. Imaginaires de la météorologie / Jews and the weather. Imaginaries of meteorology (Sorbonne nouvelle)

Les Juifs face au temps qu’il fait. Imaginaires de la météorologie / Jews and the weather. Imaginaries of meteorology (Sorbonne nouvelle)

Publié le par Marc Escola (Source : Cécile Rousselet)

Colloque international - 30-31 janvier 2025

La question du temps qu’il fait peut sembler anodine, pourtant elle est centrale dès lors qu’on s’inscrit dans une histoire des sensibilités et des imaginaires. Des études d’Alain Corbin au Climate and Literature (éd. Adeline Johns-Putra, Cambridge University Press, 2019), les phénomènes météorologiques sont pensés comme des ensemble de signes qui recouvrent des symboliques différentes et témoignent de l’appréciation que l’on se fait, dans chaque contexte, du monde environnant. 

Dans les cultures juives, l’évaluation du temps qu’il fait est complexe. Elle varie selon les lieux, les époques, les langues. Si l’orage, par exemple, est traditionnellement associé à des considérations religieuses et eschatologiques, les réceptions de la météo-sensibilité romantique de l’Europe du XIXe siècle qui font, en partie, des tourments du ciel l’écho des tourments de l’âme, complexifient l’appréciation des phénomènes météorologiques en les articulant aux données issues à la fois des textes religieux et des imaginaires liés au messianisme laïque et à l’irruption de la modernité, en contexte post-Haskalah. Après 1945, ces dernières connaissent de nouvelles mutations, pour faire de ce phénomène une métaphore privilégiée des catastrophes du XXe siècle. 

Comment articuler ces différentes appréciations ? Que disent-elles des mutations des considérations, préoccupations, imaginaires et sensibilités au fil des siècles ? Comment les différents médias et arts se sont-ils emparés différemment de ces questions ? Quels outils épistémologiques faut-il convoquer pour penser au mieux les pistes évoquées ci-dessus ? Quelles clés la socio-linguistique peut-elle offrir pour complexifier encore notre compréhension de ces évolutions et de ces disparités ?

Tel est l’objet de ce colloque qui cherchera à étudier l’appréciation du temps qu’il fait dans les cultures juives, dans une perspective à la fois diachronique et synchronique, au sein de laquelle la démarche comparatiste trouvera toute sa place. 

Les propositions de communications d’environ 500 mots, en français ou en anglais, accompagnées d’une brève bio-bibliographie, sont à envoyer à l’adresse jewishweather@gmail.com pour le 15 octobre 2024. 

International Conference - January 30-31, 2025

The question of the weather may seem trivial, but it is central to the history of sensibilities and imaginaries. From Alain Corbin's studies to Climate and Literature (ed. Adeline Johns-Putra, Cambridge University Press, 2019), meteorological phenomena are thought of as sets of signs that cover different symbolic meanings and bear witness to people's appreciation, in each context, of the surrounding world. 

In Jewish cultures, the assessment of the weather is complex. It varies according to place, time and language. While thunderstorms, for example, are traditionally associated with religious and eschatological considerations, 19th-century European receptions of romantic weather-sensitivity, which in part make the torments of the sky an echo of the torments of the soul, complicate the appreciation of meteorological phenomena by articulating them with data derived both from religious texts and from imaginaries linked to secular messianism and the irruption of modernity, in a post-Haskalah context. After 1945, the latter underwent new mutations, making this phenomenon a privileged metaphor for the catastrophes of the 20th century. 

In what ways can these different assessments be articulated? What do they say about changes in considerations, concerns, imaginations and sensibilities over the centuries? How have the various media and arts addressed these issues in different ways? What epistemological tools do we need to think about the issues raised above? What keys can socio-linguistics offer to make our understanding of these evolutions and disparities even more complex?

This is the aim of this conference, which will examine the appreciation of the weather in Jewish cultures, from both a diachronic and synchronic perspective, with a comparative approach at its heart. 

Proposals of around 500 words, in French or English, accompanied by a brief bio-bibliography, should be sent to jewishweather@gmail.com by October 15, 2024.