Revue
Nouvelle parution
Études françaises, vol. 59-2 :

Études françaises, vol. 59-2 : "Rêveurs, railleurs. Des symbolistes à Victor Hugo" (Adrien Cavallaro & Patrick Thériault, dir.)

Publié le par Marc Escola (Source : Fabrice C. Bergeron)

Études françaises, volume 59, numéro 2

« Rêveurs, railleurs. Des symbolistes à Victor Hugo »

Numéro préparé par Adrien Cavallaro et Patrick Thériault

Rajeunie mais aussi lestée d’une conscience historique nouvelle, la raillerie marque en profondeur la culture du XIXe siècle, comme la formidable effusion et l’expansion du « rire provocateur et insolent » libéré par la Révolution (Alain Vaillant, « Satire », Dictionnaire Rimbaud). Tout autant qu’une posture auctoriale, elle décrit une tournure d’esprit souple, dûment conformée aux visées d’une littérature ayant fait de la dénonciation tous azimuts de l’esprit de sérieux l’une de ses principales missions, presque sa vocation. Cette disposition à la blague et à la satire ne laisse pas indemne la poésie lyrique, terre d’élection du « rêve » depuis le romantisme. C’est ce que les articles de ce dossier se proposent d’illustrer, en se concentrant sur une série de poètes, des symbolistes jusqu’à Victor Hugo. Ce parcours à rebours, qui veut lui-même malicieusement railler la convention chronologique, entend prévenir une tentation de lecture téléologique qui concevrait la raillerie poétique dans les termes, inadéquats, d’un progrès. Il passe par Jean Moréas et Paul Adam, Laurent Tailhade, Tristan Corbière, Théodore de Banville et Charles Baudelaire, qui pratiquent et conçoivent la littérature tout à la fois en « rêveurs » et en « railleurs ».

Sommaire

Stéphane Vachon, Note éditoriale, p. 3-4.

Adrien Cavallaro, Patrick Thériault, Présentation. Rêveurs, railleurs. Des symbolistes à Victor Hugo. Railler en poète, p. 7-18.

Patrick Thériault, Une illustration (sé)rieuse du « Manifeste » symboliste. Les demoiselles Goubert de Jean Moréas et Paul Adam, p. 19-42.

Antoine Piantoni, Des « fleurs délicieusement empoisonnées de haine ». Laurent Tailhade et les ambiguïtés de la satire, p. 43-66.

Arnaud Bernadet, La « manière noire » de Tristan Corbière. Un diptyque satirique : « Duel aux camélias » et « Fleur d’art », p. 67-84.

Barbara Bohac, Satire politique et culture médiatique dans Idylles prussiennes de Théodore de Banville, p. 85-115.

Maxime Prévost, La charge visionnaire. Rêveurs et railleurs dans les Châtiments de Victor Hugo, p. 117-131.

Adrien Cavallaro, Éreintage, coups de crosse et bouffonneries. Sur quelques aspects d’une morale polémique de Baudelaire, p. 133-155.

Olivier Lacasse, Praxis du casseur d’ambiance. Retour sur le programme heuristique d’Éric Chauvier, p. 159-174.

Élise Lepage, Voix féminines du dehors. La Côte-Nord chez Kristina Gauthier-Landry, Andréane Frenette-Vallières et Noémie Pomerleau-Cloutier, p. 175-195.

Table des illustrations, p. 205.