Nous vivons sous le poids écrasant du moralisme, alors que nous nous éloignons de plus en plus de la morale commune. Plus nous moralisons et moins nous savons de quoi nous parlons. Cette ignorance nous rend régulièrement moroses, souvent indécis et parfois violents. Dans La Morale remise à sa place (Gallimard), Rémi Brague montre que, si la morale est une, elle se prête à différents usages que ce livre entend explorer en parcourant son histoire sinueuse jusqu’à ses origines lointaines. Elle n’a nul besoin d’adjectifs ; elle n’est ni "traditionnelle" ni "moderne" et surtout pas "judéo-chrétienne". Mais bien qu’elle se suffise à elle-même, elle a ses pratiques et ses différentes interprétations, sociale, ascétique, légaliste, que la tradition chrétienne accorde en une synthèse originale. La morale, qui est recherche du Bien, première condition de l’Être, donne à l’existence humaine et au lien social leur fondement indispensable, leur souffle, leur rythme, leur sens. Les perdre, ce serait, à terme, se condamner à la dissolution de toute vie commune, voire à la disparition de l’humanité. Rien de moins. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage… Rappelons le précédent essai de R. Brague, déjà salué par Fabula : Sauver ? (P.U.F).
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Publié le par Marc Escola