Afrique, Caraïbes, Amériques : libérer les ombres du passé, discours et luttes pour la dignité et les droits humains (Univ. d'Alabama, Tuscaloosa)
Colloque international
Modern Languages and Classics, The University of Alabama - USA
En partenariat avec
Le Laboratoire de Recherche 3L.AM, Université du Mans - France
Le Laboratoire d’études Africaines et de Recherche sur le FÁ, Université d’Abomey-Calavi - Bénin
Et
Le Laboratoire de Recherche PHEEAC, Université des Antilles - Martinique
Du 1er au 3 avril 2025, au Ferguson Center, à l’Université d'Alabama, Tuscaloosa, AL 35487, USA
« Afrique, Caraïbes, Amériques : libérer les ombres du passé, discours et luttes pour la dignité et les droits humains »
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
La géographie du monde est marquée par des « routes » dont beaucoup furent imposées par le capitalisme. Les traces des déplacements forcés de millions de femmes et d’hommes issus de peuples du Sud sont à la fois matérielles et immatérielles. Les traces matérielles sont revisitées par l’imaginaire de ces populations, car elles se sont inscrites dans les mémoires à travers des images et des représentations liées aux traversées de forêts tropicales, aux forts sur les côtes, aux passages maritimes, aux plantations, aux bâtiments coloniaux, ainsi qu'aux contacts et aux liens forcés avec les oppresseurs. Les déplacements desdits peuples racontent des histoires singulières et traumatisantes, transmises de génération en génération.
Le débat proposé interroge le concept de résistance des femmes et des hommes marqués, en s'appuyant sur les analyses, luttes et théories développées par Sékou Touré, Hailé Sélassié, Frantz Fanon, Kwame Nkrumah, les sœurs Nardal, Marcus Garvey, Walter Rodney, Felix Éboué, Toussaint Louverture, Cudjo Lewis, Martin Luther King, Rosa Parks, Malcolm X, Aimé Césaire… ainsi que sur le concept de géographie imaginaire tel que pensé par Édouard Glissant qui écrit avec justesse : « Dans les pays composites, et par exemple pour les cultures créoles des Amériques, l’avancée se fait par traces », et il poursuit en constatant que ces populations sont arrivées sur les côtes des Amériques « nus, après avoir été dépouillés des artefacts de leur culture originelle, de leurs langues, de leurs croyances, de leurs objets usuels et de leurs coutumes ».
L’analyse à entreprendre consiste à répertorier et réfléchir sur les traces des « savanes désolées de la mémoire » à travers leur transmission dans les arts littéraires et cinématographiques, visant une compréhension fine des résistances à l’injustice et à l’exploitation, en mettant en avant le rôle significatif joué par l’imaginaire. Ces éléments ont-ils construit différentes formes de résilience, et comment se sont-elles exprimées ? Le discours se concentrera également sur les analyses des représentations factuelles et des imaginaires à partir de cette question, d’un point de vue littéraire, historique et linguistique.
Le passage de la réalité à l’imaginaire, de l’acceptation forcée à la résistance, fait partie intégrante des identités diasporiques caribéennes et américaines, étudiées sous un angle comparatif à travers des œuvres (autobiographies, biographies, récits, romans, comptes rendus, films, musées) qui participent à la construction de la psyché des communautés déplacées et de leurs descendants. Les réminiscences imaginaires et les mémoires des résistances sont multiples dans toutes ces géographies. L’objectif du colloque est d’établir des liens entre l’ensemble des perceptions mémorielles. Les pratiques de sociétés quant au déplacement forcé d’hommes et de femmes transplantés de leur environnement natal vers les Caraïbes et les Amériques furent des facteurs de construction de nouveaux espaces de vie, suscitant de nouveaux imaginaires et de nouvelles résistances. Ces lieux et éléments ont certainement influencé les conditions de survie des peuples minoritaires déplacés, qui méritent aujourd’hui d’être revisités pour comprendre comment ils ont incarné des destins à la fois identiques et différents selon les destinations.
Ce colloque met en perspective la récupération de toutes les mémoires, en vue d’une construction d’un lendemain meilleur pour le vivre ensemble des communautés, à travers une analyse des lieux de résistance et de l’imaginaire. Ce faisant, ce colloque international, vise à construire une réflexion novatrice sur les liens intersectionnels entre résistance, imaginaire, réparation et nouveau dynamisme pour la libération des potentialités des peuples minoritaires, à partir de textes éloquents provenant de part et d’autre de l’océan Atlantique.
Comité scientifique :
Dr. Cheryl TOMAN, Professeur, Université d’Alabama - USA
Dr. Benaouda LEBDAI, Professor, Le Mans Université - France
Dr. Mahougnon KAKPO, Professeur, Université d’Abomey-Calavi - Bénin
Dr. Maxime VIGNON Professeur Assistant, Université d’Alabama - USA
Dr. David TEZIL Professeur Assistant, Université d’Alabama - USA
Dr. Sylvie SERVOISE, Professeur, Le Mans Université - France
Dr. Redouane ABOUDDAHAB, Professeur, Le Mans Université - France
Dr. Myriam MOISE, Maitre de Conférence, Université des Antilles - Martinique
Dr. Leonard WANTCHEKON, Professeur, African School of Economics, Princeton University – USA
Axe 1 suggéré de communications
· Littérature postcoloniale de résistance et voix diasporiques dans l'écriture de la mémoire et la réécriture du passé
· Poésie de la libération, fiction historique, littérature engagée afrodescendante et la remise en cause des théories critiques de la littérature.
· Identité et narration, récits historiques et contre-récits et la mise en relief des narratives de l’oppression et la représentation du trauma.
· Voix marginalisées, subalternité et traumatismes historiques dans la quête effrénée de justice sociale et de reconstruction identitaire des peuples du Sud.
Axe 2 suggéré de communications
· Représentations linguistiques, multilinguisme, héritage linguistique, émancipation des langues et tradition orale dans les dynamiques de pouvoir linguistique.
· Impact des langues africaines et minoritaires sur la phonétique, la morphologie, la sémantique et la syntaxe lors des contacts linguistiques.
· Facteurs sociolinguistiques, et rôle de la technologie, des médias sociaux et des plateformes numériques dans le choix des langues, alternance codique, le mélange linguistique et la préservation des langues.
· Postcolonialisme, discours de résistance, décolonisation linguistique, stratégies éducatives et politiques linguistiques.
Axe 3 suggéré de communications
· Religions endogènes, Vodou, Patrimoine immatériel, Identités et pratiques culturelles, représentations sociales, résistances et résilience face à la discrimination systémique structurel.
· Humanités classiques, autoréférentialité, patrimoine culturel, systèmes de croyances, rituels de libération et cosmogonies indigènes en matière de mémoire collective.
· Esclavage, colonialisme, résistance anticoloniale, luttes pour la décolonisation et les droits civiques, nationalismes postcoloniaux, et mouvements de libération.
· Anthropologie critique et historiographie dans le narratif des réparations historiques du fait de l’héritage colonial, de la ségrégation raciale, des migrations forcées, et violences coloniales pour la construction de l'altérité et les rapports entre pouvoir et culture.
- Résumés : Maximum 350 mots (Document Word ou PDF – versions : anglaise et française)
- Biographie : Maximum 150 mots
- Présentations en ligne : Disponibles
- Date limite de soumission : 20 décembre 2024
- Notification d’acceptation : 15 janvier 2025
- Date limite de paiement des frais de conférence : 15 février 2025
- 60 pour les étudiants
- 100 pour toute autre catégorie
- Les actes de la conférence seront publiés
- Soumission : les propositions de communication (en anglais ou français) à envoyer aux adresses suivantes :
- Maxime VIGNON : kmvignon@ua.edu
- Benaouda LEBDAI : benaouda.lebdai@gmail.com