Ces chansons qui font polémique dans les pays de langues romanes.
Appel à contributions au prochain numéro d'ATeM (n°10 2026)
Dans une certaine mesure les disputes, polémiques, voire scandales sont inhérents à l’histoire de la popular music. Les raisons pour lesquelles le public, les critiques et les artistes peuvent se retrouver divisés en camps rivaux, séparés par des manières opposées d’appréhender une chanson, apparaissent dans des contextes différents, mais sont toutes pertinentes à leur manière pour les groupes sociaux concernés. Si, par le passé, les ‹ atteintes à la morale › et aux ‹ bonnes mœurs › étaient un motif fréquent de contestation (on peut penser à Je t’aime moi non plus de Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot, interprétée plus tard par Jane Birkin, ou à Bocca di rosa de Fabrizio De André, chansons datant toutes deux de 1967), actuellement, les sensibilités aux questions de sexualité et de genre relèvent d’autres critères, tels que la violence à l’égard des femmes (Sale Pute d’Orelsan, 2009, ou Fuiste mia de Gerardo Ortiz, 2016, en sont deux exemples) ou les attitudes homophobes et discriminatoires à l’égard des communautés LGBTQ+. Dans la sphère politique, les messages et formules provocateurs ont pu être appréciés ou violemment rejetés par différentes parties du public (comme dans le cas du titre et de la pochette d’Arbeit Macht Frei, le premier album du groupe Area, datant de 1973). L’éventail des raisons ou prétextes possibles menant à une polarisation des acteurs impliqués dans la production ou la réception de la popular music est extrêmement vaste. Au-delà des aspects politiques, identitaires et de genre, des éléments sociaux, culturels, religieux, historiques, nationalistes peuvent entrer en jeu, ainsi que des questions de propriété artistique ou d’appropriation culturelle.
L’appel invite à engager une réflexion sur les motivations, les pratiques et les processus par lesquels une chanson suscite des prises de positions contradictoires. Au-delà de l’analyse des chansons, des processus de (re)signification seront mis en avant. Ceux-ci transcendent souvent la chanson en tant que produit discographique et modifient – encore même parfois longtemps après sa première sortie – la manière dont elle est chantée, mémorisée, réenregistrée ou reproduite par le biais de pratiques de remixage ou de sampling. L’un des principaux objectifs sera donc d’analyser la manière dont la popular music provoque une polarisation qui finit par influencer les significations ainsi que les héritages historique et culturel de ses produits musicaux et textuels. Bien entendu, ces (re)significations d’un texte polarisant peuvent également être le résultat de processus transnationaux, faisant référence à des conflits, des guerres, des processus de colonisation ou de décolonisation.
Les contributions portant sur les questions mentionnées, ou sur d’autres questions voisines, seront bienvenues. Nous vous invitons à mettre l’accent de préférence sur des études de cas concernant des chansons, des albums, des vidéos ou des spectacles scéniques concrets qui s’inscrivent dans les cultures romanes, conformément au profil de la revue. L’appel est ouvert aux études littéraires, culturelles, linguistiques, historiques, ethnographiques et musicologiques, avec une préférence particulière pour les approches interdisciplinaires (aussi sous la forme de contributions ‹ à quatre mains ›, qui sont particulièrement appréciées par la revue).
https://atem-journal.com/index.php/ATeM/guidelines
Nous vous prions de bien vouloir nous communiquer le titre provisoire de votre contribution avant le 15 mars 2025 (atem-journal@uibk.ac.at).
La date limite de la remise du texte définitif, qui sera soumis à un processus d’évaluation anonyme, est le 15 juillet 2025.
Nous sollicitons également des comptes-rendus de publications correspondant thématiquement au profil de la revue. Une liste d’ouvrages à recenser se trouve sur le site d’ATeM sous la rubrique « Directives aux auteurs », mais vous pouvez également nous proposer des titres de votre choix. Enfin, la rubrique Forum permet de soumettre des comptes-rendus de colloques, de projets scientifiques ou de concerts, des présentations d’institutions ou de collections, des discours et allocutions, des notices nécrologiques, etc. La date limite pour les comptes-rendus et les contributions au Forum est le 31 août 2025. Le numéro 10,1 paraîtra en janvier 2026.
Dans l’attente de vous lire, et en vous priant de bien vouloir faire circuler cet appel à contributions,
l’équipe éditoriale
Gianpaolo Chiriacò (giovanni.chiriaco@uibk.ac.at)
Gerhild Fuchs (gerhild.fuchs@uibk.ac.at)
Valentina Fusari (valentina.fusari@unito.it)
Ursula Mathis-Moser (ursula.moser@uibk.ac.at)
Birgit Mertz-Baumgartner (birgit.mertz-baumgartner@uibk.ac.at)