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Rencontre autour du numéro de Gradhiva

Rencontre autour du numéro de Gradhiva "Paroles spoliées. Itinéraires de la littérature orale" (Musée du Quai Branly)

Publié le par Université de Genève

Jeudi 28 novembre 2024 de 18h à 19h30

Rencontre autour de "Paroles spoliées. Itinéraires de la littérature orale" (Gradhiva, n°38)

avec Irene Albers, Éléonore Devevey et Susanne Furniss, animée par Cyril Vettorato.

La rencontre se fera avec les deux co-coordinatrices du dossier Irene Albers (Freie Universität Berlin) – Éléonore Devevey (Université de Genève) et Susanne Furniss, et sera animée par Cyril Vettorato (Université Paris Cité - Pôle Nord-est).

"À l’issue des conquêtes coloniales, les puissances colonisatrices ne se sont pas seulement approprié des territoires et des biens culturels : elles ont aussi collecté des paroles.  Missionnaires, administrateurs, ethnologues et linguistes ont, plus exactement, transformé en textes des énoncés oraux de natures et de fonctions variées dans leur contexte d’origine, bientôt rassemblés sous la catégorie de « littérature orale ». En situation d’asymétrie coloniale, ce triple transfert (de l’oral à l’écrit, d’une langue à une autre, d’un contexte culturel à un autre) a donné lieu à d’inévitables altérations. Les sources des textes ont parfois été effacées, et leur sens déformé ou perdu. Quelques anthologies de contes africains, océaniens, ou autres, se vendent encore aujourd’hui sans que la provenance des textes ne soit interrogée. Certains ont connu des trajectoires remarquables, notamment lorsqu’ils sont passés entre les mains de poètes des avant-gardes, comme Tristan Tzara, Blaise Cendrars, ou Jerome Rothenberg, ou encore d’écrivains euxmêmes issus de territoires colonisés, comme Léopold Sédar Senghor ou Patrick Chamoiseau. Aiguillé par les principes des enquêtes de provenance menées sur les objets de musée, ce dossier, qui fait le pont entre les recherches francophones et germanophones sur le sujet, propose des études de cas africains, caribéens et nord-américains. Quelles sont les logiques d’appropriation à l’oeuvre dans ces transferts ? Est-il possible de les déjouer ?"