Marivaux à l’épreuve de la scène contemporaine : quel jeu d’acteur pour le théâtre de Marivaux ? (Lisbonne)
Marivaux à l’épreuve de la scène contemporaine :
Quel jeu d’acteur pour le théâtre de Marivaux ?
Colloque international
Université de Lisbonne (CET/FLUL), ACT School
30 juin-1er juillet 2025
Dans son ouvrage publié aux Publications de la Sorbonne en 1986, Patrice Pavis reconnait la place de choix que « les plus grands metteurs en scène des trente dernières années : Vilar, Planchon, Chéreau, Lassalle, pour ne citer que quelques-uns » ont accordée à Marivaux. Sans la projection qu’il méritait à son époque et au siècle suivant, c’est surtout le XXe siècle et le XXIe siècle qui lui assurent une notoriété théâtrale marquée par la redécouverte de son jeu théâtral sur la scène.
Ce colloque international sur Marivaux, inséré dans le projet international dirigé par Paola Ranzini SEM (Scènes Européennes et extra-européennes Marivaux) dans le cadre d’un programme de recherche IUF (Institut Universitaire de France), se réalise à Lisbonne sous l’apanage du Centre d’Études Théâtrales de l’université de Lisbonne et de l’ACT School à Lisbonne, en partenariat avec le Centre de Recherche en Arts et Communication (CIAC) de l’Université de l’Algarve et l’ENSATT de Lyon, avec le soutien de l’Association Portugaise d’Études Françaises (APEF) et l’Institut Français du Portugal.
Dans le but de revisiter la conception de Marivaux sur le jeu de l’acteur et d’étudier les contours d’un tel héritage sur le travail d’actualisation de son œuvre sur la scène et sur la formation d’acteurs dans plusieurs pays, notamment en France et au Portugal, nous proposons aux chercheurs de développer des études sur l’un des axes suivants :
1) Le jeu de l’acteur à l’époque de Marivaux
Dans son Éloge, D’Alembert rapporte des mots célèbres sur le jeu des comédiens : « Il faut donc, comme le disait très bien Marivaux lui-même, que les acteurs ne paraissent jamais sentir la valeur de ce qu’ils disent, et qu’en même temps les spectateurs la sentent et la démêlent ». Cette précision sur le jeu induit de nombreuses questions : Quels liens peut-on établir entre les théories de l’acteur du XVIIIe et ces mots attribués à Marivaux ? Comment le jeu des Italiens a-t-il influencé l’écriture de Marivaux ? Comment l’analyse du non verbal et du paraverbal donne-t-elle des indices sur la façon dont Marivaux conçoit le jeu ?
Dans cet axe, on pourra aussi s’intéresser aux acteurs qui ont joué le théâtre du Marivaux et sur la façon dont était défini leur jeu dans les Mémoires mais aussi dans la presse de l’époque.
2) Le jeu marivaudien depuis le XVIIIe siècle
Certains artistes de théâtre (dramaturges, acteurs, metteurs en scène), confrontés au théâtre de Marivaux, ont nourri une réflexion sur leurs démarches d’actualisation, d’adaptation ou de réinterprétation du jeu marivaudien. Quel fut l’impact du concept de marivaudage sur leurs pratiques ? Par quel modus operandi s’opère la transposition des codes et des procédés inhérents au jeu marivaudien tels le théâtre dans le théâtre, les mises en abyme, les travestissements, le masque, entre autres ?
Dans cet axe, il sera possible aussi d’analyser le jeu dans des extraits de mises en scène précises et de procéder à des interviews de metteurs en scène ou d’acteurs.
3) Marivaux et la formation de l’acteur
Dans Les Acteurs de bonne foi, des acteurs il est dit qu’ « ils font semblant de faire semblant ». La richesse du répertoire marivaudien a attiré l’attention des écoles de théâtre et des écoles de formation d’acteurs depuis quelques décennies. Pourtant, dans ces écoles, Marivaux apparaît à la fois comme un auteur difficile pour les jeunes acteurs et comme un moyen de donner une colonne vertébrale à l’interprète grâce à la confrontation avec une langue et un jeu exigeants. La question se pose d’emblée sur le choix des partitions et des conceptions du jeu à développer, notamment sur le rapport à la sincérité, au corps et à la traversée du texte.
Dans cet axe, on insistera sur le répertoire utilisé, les techniques de jeu et les effets produits dans les écoles de théâtre. Les études pourront être enrichies par des entretiens avec les metteurs en scène intervenants et les élèves.
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Comité d’organisation
Ana Clara Santos (CIAC/Univ. de l’Algarve / CET/Univ. de Lisbonne)
Maria João Brilhante (CET/Univ. de Lisbonne)
Paola Ranzini (IUF, Avignon Université)
Catherine Ailloud-Nicolas (Univ. de Lyon I)
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Comité scientifique
Catherine AILLOUD-NICOLAS (Univ. de Lyon I, ENSATT), Maria BAÏRAKTARI (Univ. Nationale et Capodistrienne d’Athènes), Maria João BRILHANTE (Univ. de Lisbonne), Sabine CHAOUCHE (Sorbonne Université), Marion CHENETIER-ALEV (École Normale Supérieure, Paris), Patrice PAVIS (Univ. Paris 8), Paola RANZINI (IUF, Avignon Université), Ana Clara SANTOS (Univ. de l’Algarve)
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Calendrier
31 mars 2025 : date butoir pour soumettre des propositions de communication.
15 avril 2025 : date limite pour la réponse du comité scientifique.
30 avril 2025 : diffusion du programme prévisionnel.
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Modalités de soumission d’une proposition de collaboration
Nous acceptons des propositions individuelles ou collectives (panel de 3 communications) avec la composition suivante : indication de l’axe choisi, résumé (300-450 mots), mots-clés (4-5), rattachement institutionnel et brève note biobibliographique de l’auteur (6-8 lignes).
Les propositions de collaboration sont à envoyer, jusqu’au 31 mars, à marivauxlisbonne2025@gmail.com
Les communications sont programmées pour 20 minutes maximum.
Frais d’inscription : 60,00€ (30,00€ pour les Doctorant.e.s).