Journée d'étude « Phototexte, paysage et expression éditoriale »
La journée s'inscrit dans le projet PRIN "Fototesto : retoriche, poetiche e aspetti cognitivi" et dans la continuité de deux rencontres sur le récit du paysage par les arts et sur les géo-phototexte.
Le projet part du constat qu’aujourd'hui, le livre de photolittérature se trouve à la croisée de deux réalités paradoxales : d'une part, il affirme sa présence matérielle dans un contexte où la dématérialisation règne, et d'autre part, il maintient la photographie et ses textes dans le cadre immuable de la page, alors que les nouveaux médias s'affranchissent de cette contrainte spatiale. Pour relever ces défis, un large éventail de compétences est mobilisé, allant de la composition des textes au graphisme en passant
par l'édition et l'impression, chacune contribuant au message final transmis.
Bien loin de se limiter à l'intention initiale d'un auteur ou d'un photographe, le phototexte contemporain résulte d'une expression éditoriale polyphonique, souvent méconnue du grand public. Contrairement à d'autres industries telles que le cinéma, qui reconnaissent la valeur de chaque contributeur, le monde de l'édition demeure empreint d'une culture du secret. Il appartient donc au lecteur, s'il en a la possibilité, de démêler les jeux de pouvoir qui confèrent leur autorité aux noms figurant sur la couverture des ouvrages, bien que ceux-ci ne représentent qu'une partie de l'écosystème du livre de photolittérature. Cela est d’autant plus vrai dans le contexte des phototextes consacrés au paysage (les “géo-phototextes”), souvent financés par des institutions publiques ou des collectivités souhaitant ainsi promouvoir leur territoire. De nombreux livres se consacrent aux zones les plus fragiles, comme les zones montagneuses ou les milieux aquatiques (Thierry Girard et Sylvain Morand, Vosges du Nord, Les Imaginayres, 2004; Andrea Keen, Fleuve. Un parcours le long de la vallée de la Seine, JM Place, 2007; Véronique Popinet, Portraits de Loire. Récits d’un bord de fleuve, Libel, 2019,
pour ne citer que quelques exemples). Questionnant les politiques d’occupation ou d’exploitation de ces ressources, les auteurs sont cependant amenés à négocier avec les
différents acteurs lors de la mise en forme et de la publication.
Cette journée d'étude, qui accueillera à la fois des théoriciens et des praticiens de la photographie et de l’édition, vise ainsi à explorer les différentes dimensions de l'expression éditoriale à l'origine de l'existence physique du phototexte, en pointant l’attention sur les livres issus de projets sur l’eau et les territoires. Nous souhaitons examiner la chaîne de la création, où se croisent artistes principaux, collaborateurs, réalisateurs, producteurs, équipes techniques, distributeurs et partenaires financiers.
La journée se déroulera en italien, français et anglais.
Une participation à distance est possible, sur demande, pour les interventions de la matinée.
PROGRAMME
9.30: Début des travaux/présentation de la journée [français/italien]
SESSION N° 1 [français]
Modération: Marie Gaboriaud (U. Genova)
10.00: DANIÈLE MÉAUX (U. Saint-Étienne)
Autobiographie d’une rivière
10.30: CLÉMENT PARADIS (U. Genova)
Lieko Shiga, quand les yeux s’ouvrent sous l’eau
11.00: PAUSE
SESSION N° 2 [français/anglais]
Modération: Elisa Bricco (U. Genova)
11.30: HILDE VAN GELDER (U. Leuven)
Water Doodling and Weak Images: Empowering the Photo-Text through Environmental Art Research.
12.00: SYLVAIN MAESTRAGGI (ENSA Marseille)
Suivre une ligne, À propos des rivières d’Athènes
13.00: PAUSE
TABLE RONDE - Dialogue avec MARTINA BACIGALUPO, MARCO ZORZANELLO, VALENTINA VANNICOLA et GILLES SAUSSIER [français et italien]
14.30: Regard sur les collaborations entre photographes et éditeurs
15.15: Le photographe et l'actualité : de la presse au livre
16.00: Documentaire et fiction : comment traiter les questions environnementales?
17.00: Fin des travaux