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La gravure contemporaine (Montpellier)

La gravure contemporaine (Montpellier)

Publié le par Marc Escola (Source : Rirra21)

Appel à communications - Journée d’étude

« La Gravure contemporaine »

19 mars 2025

Université de Montpellier Paul‑Valéry, Site Saint‑Charles

& Maison de la Gravure Méditerranée – Centre de la gravure plurielle en Occitanie

   Avec les soutiens du Laboratoire RIRRA 21, du Département Arts plastiques

et de l’UFR 1 de l’Université de Montpellier Paul‑Valéry

Cette journée d’étude, inscrite dans le cadre du cycle annuel « création recherche universitaire » du programme « Pratiques plastiques contemporaines et contre-cultures » de l’Université de Montpellier Paul‑Valéry (Laboratoire RIRRA 21), se propose d’interroger l’actualité et les pratiques contemporaines de l’estampe selon une méthodologie poïétique et une approche technocritique. Alors que la gravure a souvent souffert dans son appréhension d’une approche considérée mécanique, sinon complètement désincarnée, au motif qu’elle est historiquement rattachée au multiple et à un procédé technique de reproduction, c’est en reconsidérant à l’inverse ce qu’elle supporte d’artisanal et d’artistique que cette journée entend discuter de sa portée aujourd’hui, reconsidérant par là même sa matérialité et la facture singulière qu’elle peut imprimer en son sein. Sous cet angle, plusieurs axes et problématiques encadreront la journée, sondant particulièrement la relation a priori antagoniste du travail manuel confronté à l’outil mécanique, la résistance technique qu’imprime le travail du corps vis-à-vis de l’épreuve finalement obtenue, comme le statut de « belle épreuve » face à la reproductibilité technique – et numérique – de l’œuvre d’art à notre époque contemporaine. Ces questionnements auront donc pour objectif de discuter les dynamiques qui infléchissent le processus de création lorsque celui-ci se voit confronté au matériau, au geste et à la pensée de l’artiste. Mais, au-delà des réflexions portant spécifiquement sur l’atelier et ses pratiques, cette occasion permettra également d’interroger dans une plus large portée le statut que l’on peut réserver à une technique artistique qui, à l’époque de la mécanisation de l’œuvre, de la dématérialisation de l’art et, plus encore, de la surabondance de l’« image », peut se proposer comme une contre‑épreuve sensible à rebours des idéologies et discours dominants de notre société.

Axes thématiques

1.  La question du geste technique et artistique : comment ces deux se complètent-ils dans des pratiques artistiques contemporaines qui entendent préserver des gestes manuels et des mises en œuvre artisanaux, dans un processus de création qui repose tant sur des savoirs séculaires hérités du passé que sur des choix plastiques et des partis pris personnels confrontés aux imaginaires ainsi qu’aux enjeux écologiques, sociaux et humains de l’époque contemporaine ?

2.  La confrontation entre le geste manuel et le travail de la matière : comment les résistances – que chacun oppose à l’autre – permettent-elles d’orienter les processus de création ? En quoi ces contraintes apparaissent-elles fertiles à la création ? Et comment celles-ci infléchissent-elles des manières innovantes de faire en vue de renouveler des esthétiques ?

3.  Le réinvestissement de savoir-faire artisanaux : dans quelle mesure ceux-ci peuvent de nos jours favoriser l’éclosion de techniques contemporaines ? Et dans quelle mesure ces procédés artisanaux ré-actualisés permettent-ils de développer une facture artistique singulière dans une société en constante mutation, confrontée à ses défis ?

4.  Le statut de l’œuvre artisanale face à la reproductibilité technique et numérique : en quoi le travail de la « belle épreuve », qui résulte de procédés manuels et artisanaux, est-il aujourd’hui porteur d’un esprit fondé sur la résistance technique et symbolique face à la profusion numérique des images ? Comment envisager la valorisation du geste artistique comme pouvant redonner du sens à la fabrication d’une production et l’allier à un engagement citoyen ?

 Ces axes thématiques et questionnements, non exhaustifs, auront pour objectif de nourrir les discussions de la journée d’études au regard des actuels enjeux écologiques, environnementaux, humains et sociaux qui sont les nôtres, entre préservation du geste patrimonial et pensée artistique renouvelée, tout en faisant valoir l’apport d’une méthodologie transdisciplinaire, pour tenter d’éclairer ce qui se joue au cœur d’une pratique traditionnelle et d’une conception contemporaine, afin de pouvoir les partager et en assurer la transmission.

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Bibliographie indicative

•     À la Gloire de la Main, Paris, Aux dépens d’un amateur, 1949.

•      « Artiste / Artisan », textes réunis par Bernard Lafargue, Figures de l’art, no 7, Pau, PUP, 2004.

•     Benjamin Walter, L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique [1936], traduit de l’allemand par Lionel Duvoy, Paris, Allia, 2018.

•     Chiron Éliane (dir.), La Main en procès dans les arts plastiques, série « X – L’Œuvre en procès », 4e vol., Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Arts plastiques », 2000.

•     Debray Régis, Vie et mort de l’image, Paris, Gallimard, 1992.

•     De Cesaris Alessandro et Lingua Graziano, Technologies de la visibilité. De l’image ancienne à l’image hypermoderne, Milan et Paris, Éds. Mimésis, 2021.

•     Focillon Henri, Éloge de la main [1939], suivi de Éloge des lampes, préf. d’Annamaria Ducci, éd. annotée et prés. par Raphaël Deuff, Martigues, Sambuc, 2019.

•     Halleux Robert, Le Savoir de la main. Savants et artisans dans l’Europe pré‑industrielle, Paris, Armand Colin, 2009.

•     Jarrige François, Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences [2014], avec une postface inédite de l’auteur, Paris, La Découverte, 2016.

•     Jourdain Anne, Du cœur à l’ouvrage. Les artisans d’art en France, Paris, Belin, 2014.

•     Laurent Stéphane, Le Geste et la pensée. Artistes contre artisans de l’Antiquité à nos jours, Paris, Éds. du CNRS, 2019.

•     Le Brun Annie et Armanda Juri, Ceci tuera cela. Image, regard et capital, Paris, Stock, 2021.

•     Leroi‑Gourhan André, Le Geste et la Parole. I. Technique et langage, 105 dessins de l’auteur, Paris, Albin Michel, 1964 ; Le Geste et la Parole. II. La Mémoire et les rythmes, 48 dessins de l’auteur, Paris, Albin Michel, 1965.

•     Morris William, L’art et l’artisanat [1889], préf. et trad. de l’anglais par Thierry Gillyboeuf, Paris, Payot& Rivages, 2011.

•     Mumford Lewis, Art et technique [1952], traduit de l’américain par Annie Gouilleux et Bernard Pecheur, Paris et Villasavary, La Lenteur et La Roue, 2015.

•     Passeron René, Pour une philosophie de la création, Paris, Klincksieck, 1989.

•     Sennett Richard, Ce que sait la main. La culture de l’artisanat [2008], trad. de l’anglais par Pierre Emmanuel Dauzat, Paris, Albin Michel, 2010.

•     Valéry Paul, « Leçon inaugurale du cours de poétique », dans Cours de poétique (1937-1945), 2 t., éd. établie, prés. et annotée par William Marx, Paris, Gallimard, 2023, t. 1, p. 87-130.

Mots-clés : recherche-création ; pratiques artistiques contemporaines ; pensée et geste artistiques ; processus de création ; art et artisanat ; actualité de l’estampe.

Comité d’organisation

•     Valérie Arrault, PR Arts plastiques, Université de Montpellier Paul-Valéry

•     Pascal Mahaud, Artiste-auteur, Graveur à la Maison de la Gravure Méditerranée

•     Chloé Persillet, Docteur et A.T.E.R en Arts plastiques, Université de Montpellier Paul‑Valéry

Comité scientifique

•     Valérie Arrault, PR Arts plastiques, Université de Montpellier Paul-Valéry

•     Patrick Marcolini, MCF Esthétique, Université de Montpellier Paul-Valéry

•     Karine Pinel, MCF Arts plastiques, Université de Montpellier Paul-Valéry

Modalités de réponse et de participation

Les interventions n’excèderont pas 20 minutes et seront suivies de 10 minutes de discussions.

Les propositions de communication, qui présenteront un titre, un résumé (3000 signes espaces comprises) ainsi qu’une courte bio‑bibliographie, pourront relever de champs disciplinaires variés (arts plastiques, esthétique, histoire de l’art, sociologie de l’art, etc.) et porter sur des œuvres et pratiques issues de cultures et d’aires géographiques variées. Celles‑ci sont à envoyer à :

jegravure@gmail.com

avant le 28 février 2025.

Merci d’indiquer l’objet suivant : « JE Gravure - Proposition de communication ».

La participation à cette journée d’étude est ouverte aux jeunes chercheurs. Les interventions portant sur des créations et pratiques artistiques personnelles sont vivement encouragées.

Les éventuels frais de déplacement et de logement sont à la charge des participants.

Calendrier

28 février 2025 – Date butoir de soumission des propositions.

1er mars 2025 – Sélection et réponses aux participants.

19 mars 2025 – Journée d’étude (UMPV, MGM).