![Performances oraculaires (Metz)](https://www.fabula.org/actualites/documents/125701_86e5dc437fcfeabd447485d34f21f4b6.png)
Performances oraculaires
Responsables scientifiques :
Marie-Aimée Lebreton & Eugénie Péron-Douté
Équipes : Praxitèle et Praxitexte (CREM)
Journée d’étude le 5 mai 2025
Héritières des pratiques divinatoires et prophétiques de l’Antiquité, les performances oraculaires empruntent à la Pythie pour mettre en scène des prédictions en jouant avec la porosité entre le réel et la fiction. Les arts plastiques tout autant que la littérature s’en sont saisis. Que l’on songe au dadaïsme, à Fluxus, au Situationnisme, aux performances féministes, au Bioart, ainsi qu’à la poésie action, à l’art verbal, aux performances littéraires, aux performances sonores, sans omettre les conférences-performances, la dimension sorcellaire des performances est omniprésente. Dès lors, il semble que la voix soit le point nodal qui unit ces divers champs disciplinaires, lesquels abordent la vocalité aussi bien dans son étrangeté, dans sa démesure ou encore dans son intimité. Si elle renvoie d’abord à la capacité d’émettre des sons, la voix ne se réduit pas pour autant à la parole. Dans cette perspective, qu’en est-il du bruit, du cri, du bégaiement et de tous les espaces phoniques qui débordent du verbal ?
Que l’on pense à l’artiste Joanna Hedva qui perçoit dans la voix un principe de guérison et qui distingue dans les corps malades une expression politique, à la vidéaste Camille Ducelier qui utilise la magie comme méthode critique pour se soustraire aux normes sociales, ou encore aux conférences-performances de la chercheuse Anne Creissels, toutes ces propositions performatives – qu’elles relèvent du champ des arts plastiques, de l’anthropologie linguistique ou de la littérature – combinent des éléments issus des arts de la scène, du rituel et de la narration. Souvent conçues comme des expériences, les performances oraculaires peuvent inclure des tirages de cartes (telle que la performance Les pouvoirs de la fiction, 2023, de Nancy Murzilli), de la bibliomancie (comme la performe Rachele Borghi), ou encore de rêves (voir notamment Dream Operator, 2018, de Chloé Delaume). En intégrant des aspects performatifs ou plus immersifs, les performances oraculaires vont bien au-delà des limites interdisciplinaires : elles marient les dimensions relevant du politique et de la spiritualité.
En tant que dispositifs plastiques et performés elles repensent, selon la très belle formule de Szendy dans La Voix par ailleurs, la frontière entre la bonne et la mauvaise prédication, l’être et le non être, la raison et la folie. Si elles ont d’abord pour vocation d’installer un temps collectif et de partage, elles ouvrent aussi la voie à des analyses enrichissant les questionnement actuels portés par la recherche-création. C’est dans cet esprit que nous avons pensé ces rencontres. Cette journée d’étude est ouverte aux artistes et écrivain.e.s ainsi qu’aux chercheur.e.s en arts, en littérature et en sciences sociales qui font de la voix un objet d’étude. Elle propose d’explorer diverses formes allant de la conférence à la performance, aux lectures performées ou à des propositions plus théorisées qui feront jaillir des perspectives d’analyse. La journée invite donc à parler, prédire, performer.
Cette journée d’étude se positionne en complémentarité du colloque Parler avec les mort.e.s organisé par Mélodie Marull et Ophélie Naessens qui se déroulera les deux journées suivantes le mardi 6 et mercredi 7 mai 2025.
Comité d’organisation : Luca Gréco, Charlotte Lacoste, Claire Lahuerta, Marie-Aimée Lebreton, Mélodie Marull, Ophélie Naessens, Eugénie Péron-Douté
Proposition de communications d’environ 300 mots à faire parvenir à : eugenie.perondoute@yahoo.fr et marie-aimee.lebreton@univ-lorraine.fr
Deadline : 16 mars 2025
Réponse : 23 mars 2025
Journée d’étude le 5 mai 2025
À : Université et FRAC de Metz