
NARRAPLUS N° 9 « Najat EL HACHMI »
APPEL À CONTRIBUTIONS / Convocatoria a artículos
Ce numéro monographique sera consacré à l’œuvre de Najat El Hachmi.
Toutes les approches méthodologiques sont acceptées (voir infra présentation et bibliographie).
Este número monográfico se dedicará a la obra de Najat El Hachmi.
Se aceptan todos los enfoques metodológicos (ver infra presentación y bibliografía).
Direction scientifique du N° 9 « Najat El Hachmi » / Dirección científica:
Nathalie SAGNES-ALEM (professeure de littérature espagnole contemporaine à l’université Paul-Valéry de Montpellier) et Ibtissam OUADI-CHOUCHANE (professeure agrégée en CPGE et docteure de l’université de Strasbourg).
Modalités pratiques / Modalidades prácticas:
- proposition de participation : résumé d’environ 10 lignes, ainsi que nom et université, adresses postale et électronique, 5 mots-clés.
propuesta de participación: un resumen de unas diez líneas, así como apellidos y universidad, dirección postal y electrónica, y 5 palabras clave.
À envoyer avant le 20 mai 2025 à / Enviar antes del 20 de mayo 2025 a:
nathalie.alem-sagnes@univ-montp3.fr ; ouadiibtissam@yahoo.fr; roxana.ilasca@univ-tours.fr ; eugenie.romon@univ-brest.fr.
- réponse du comité pour acceptation des propositions : 10 juin 2025.
aviso de aceptación de las propuestas: 10 de junio de 2025.
- envoi des textes, en français ou en espagnol : 10 octobre 2025.
envío de los textos, en francés o en castellano: 10 de octubre de 2025.
à / a : roxana.ilasca@univ-tours.fr.
- publication prévue / publicación prevista: printemps 2026 / primavera del 2026
Si une proposition de communication est retenue, il sera demandé à son auteur·trice d’adhérer à l’association NEC+ (tarif : 30 euros pour les enseignant·es-chercheur·es ; 10 euros pour les doctorant·es ; 5 euros pour les étudiant·es de Master) / En el caso de aceptarse una propuesta, se le pedirá a su autor/a hacerse miembro de la asociación NEC+, si no lo ha hecho todavía (cuota: 30 euros para investigadores/as; 10 euros para doctorandos/as; 5 euros para estudiantes de Master).
Appel à contribution disponible sur / Convocatoria disponible en : https://narrativaplus.org/
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Inscrite au croisement de plusieurs traditions culturelles et linguistiques, l’œuvre de Najat EL HACHMI interroge les tensions identitaires et les contradictions inhérentes à l’expérience migratoire féminine.Née à Beni Sidel, au Maroc,en 1979 et arrivée à Vic, en Catalogne,à l’âge de huit ans, elle puise dans son parcours pour interroger les dynamiques de domination et d’émancipation.À travers desrécits où la mémoire familiale etle poids desassignations culturellesse déploient dans un dialogue entre fiction et autobiographie, elle construit unepoétique de l’entre-deuxou«tiers espace»(third space) (Homi K.Bhabha,The Location of Culture, 1994), à la fois ancrée dans une subjectivité intime et nourrie par une critique des structures patriarcales.
Dès son premier ouvrageJo també sóc catalana(2004), elle met en tension la construction d’unsoi hybride, pris entrehéritage amazigh et intégration catalane, un motif qui se déploie sous diverses formes narratives et traverse l’ensemble de son œuvre. Entre le cadre familial contraignant, où la transmission se heurte aux mutations identitaires (L’últim patriarca,2008), et l’exploration des conflits intergénérationnels,notamment à travers les figures maternelles (La filla estrangera,2015,Mare de llet i mel,2018), Najat El Hachmi articule unrécit où l’émancipation féminine estindissociable d’un travail sur la langue et la narration. Son écriture se fait ainsiespace de contestation(Sempre han parlat per nosaltres,2019), mais aussid’invention d’un langage propre, qui, entretamazight,catalan et espagnol, exprime la difficulté d’une appartenance en perpétuelle négociation (El lunes nos querrán,2021).
Au-delà d’un simple motif thématique, laquestion de la voix féminineconstitue unenjeu esthétique central. La polyphonie de ses textes s’accompagne d’une réévaluation des codes narratifs, qui déconstruit les récits de filiation et interroge la place des invisibles ou des«subalternes»(Spivak,Can the Subaltern Speak?,1985) dans l’espace social et littéraire. Lafigure du corps fémininy est omniprésente, non seulement comme marqueur de domination et de contrôle, mais aussi commesite de résistance et de réappropriation(Mare de llet i mel,2018). C’est en cela que son écriture s’inscrit dans unedouble tradition:celle duroman de formation(Bildungsroman)et du récit delutte, oùl’intime et le politiques’entrelacent pour donner naissance à une parole qui refuse toute essentialisation.
L’œuvre deNajat El Hachmis’inscrit dans un champ littéraire où la question migratoire, loin de se limiter à une thématique, devient unprisme structurant de l’identité narrative. Comment dire l’exil, la tension entre l’ici et l’ailleurs, l’appartenance en suspens ? Son écriture explore ces enjeux enredéfinissant les cadres de la mémoire, de la langue et du corps, tout en déconstruisant les récits dominants sur l’expérience migratoire féminine. Si le champ de lalittérature de l’immigrationen Espagne est bien identifié, l’appellation même de cette production demeure un débat critique. Elle invite à un repositionnement critique des terminologies en usage dans l’étude des littératures migrantes. Loin d’une simple«littérature de l’immigration», son écriture construit unespace de confrontation des identités, oùla mémoire diasporique et la subjectivité féminine se croisent pour recomposer de nouveaux modes d’appartenance.
Dans cette optique, les catégories de«littérature migrante», «littérature de la migrance»ou encore «écritures migrantes», héritées des débats critiques européens des années 1990, semblent à la fois opérantes et insuffisantes. Comme le soulignePierre Halen (« À propos des modalités d’insertion des littératures dites de l’immigration ou migrantes dans le système littéraire francophone »,2008), ces étiquettes risquent dedissocier la matérialité du phénomène migratoire de sa représentation littéraire, en réduisant la question de l’identité à une simple catégorisation thématique.Cristián Ricci(Literatura periférica en castellano y catalán, 2010) parle de«littérature périphérique», désignant un ensemble d’œuvres qui, bien qu’éloignées du canon espagnol ou catalan, reconfigurent la cartographie littéraire en intégrant les voix issues des marges culturelles et linguistiques. Dans cette dynamique, l’œuvre de Najat El Hachmi interroge les tensions entrehéritage amazigh, assignation culturelle et réinvention identitaire.Cependant, au-delà de la seule question de l’intégration linguistique et culturelle,Mohamed Abrighach(La inmigración marroquí y subsahariana en la narrativa española actual,2006) met en lumière unepoétique du déplacement, où l’expérience migratoire, qu’elle soit vécue ou racontée, inscrit unealtérité mouvanteau cœur du récit. Cette approche souligne un paradoxe :la migration n’est pas seulement un motif narratif, mais un agent de transformation du discours littéraire lui-même, notamment dans son rapport à la langue, à la polyphonie et à la narration fragmentée.
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Inscrita en la encrucijada de varias tradiciones culturales y lingüísticas, la obra deNajat EL HACHMIcuestiona las tensiones identitarias y las contradicciones inherentes a la experiencia migratoria femenina. Nacida en Beni Sidel, Marruecos, en 1979 y llegada a Vic, Cataluña, a los ocho años, su trayectoria vital nutre su reflexión sobre las dinámicas de dominación y emancipación. A través de relatos en los que la memoria familiar y el peso de las asignaciones culturales se despliegan en un diálogo entre ficción y autobiografía, construye una poética entre dos mundos o «tercer espacio»(third space) (Homi K. Bhabha,The Location of Culture, 1994), anclada en una subjetividad íntima e impulsada por una crítica de las estructuras patriarcales.
Desde su primera obra,Jo també sóc catalana(2004), confronta la construcción de un yo híbrido,situado entre la herencia amazigh y la integración catalana, un motivo que se despliega bajo diversas formas narrativas y atraviesa el conjunto de su producción literaria. Entre el marco familiar restrictivo, donde la transmisión se ve tensionada por las mutaciones identitarias (L’últim patriarca, 2008), y la exploración de los conflictos intergeneracionales, especialmente a través de las figuras maternas (La filla estrangera, 2015;Mare de llet i mel, 2018), Najat El Hachmi articula un relato en el que la emancipación femenina es indisociable de un trabajo sobre la lengua y la narración. Su escritura se convierte así en un espacio de contestación (Sempre han parlat per nosaltres, 2019), pero también en una búsqueda de un lenguaje propio que, entre el tamazight, el catalán y el español, expresa la dificultad de una pertenencia en perpetua negociación (El lunes nos querrán, 2021).
Más allá de un mero motivo temático, la voz femenina constituye un eje estético central. La polifonía de sus textos se acompaña de una relectura de los códigos narrativos, que deconstruye los relatos de filiación e interroga el lugar de los invisibles o de los «subalternos» (Spivak,Can the Subaltern Speak?,1985) en el espacio social y literario. La presencia del cuerpo femenino es recurrente, no solo como marcador de dominación y control, sino también como un espacio de resistencia y reapropiación (Mare de llet i mel,2018). De ahí que su escritura se inscriba en una doble tradición: la delBildungsromany la del relato de lucha, donde lo íntimo y lo político se entrelazan para dar voz a una subjetividad que rechaza toda esencialización.
La obra de Najat El Hachmi se sitúa en un campo literario donde la cuestión migratoria, lejos de ser una simple temática, se convierte en un prisma estructurante de la identidad narrativa. ¿Cómo narrar el exilio, la tensión entre el aquí y el allá, la pertenencia en suspenso? Su escritura explora estas problemáticas redefiniendo los marcos de la memoria, la lengua y el cuerpo, al tiempo que deconstruye los relatos dominantes sobre la experiencia migratoria femenina. Si bien la literatura de la inmigración en España hasido delimitada como un campo de estudio, la propia denominación de esta producción sigue siendo objeto de debate crítico. La obra de Najat El Hachmi invita a repensar las terminologías empleadas en los estudios sobre literaturas migrantes. Lejos de una simple «literatura de la inmigración», su escritura configura un espacio de confrontación identitaria, donde la memoria diaspórica y la subjetividad femenina se entrecruzan para reconfigurar nuevas formas de pertenencia.
Desde esta perspectiva, las categorías de «literatura migrante», «literatura de la migrancia» o «escrituras migrantes», heredadas de los debates críticos europeos de los años 90, resultan a la vez operativas e insuficientes. Como señala Pierre Halen («À propos des modalités d’insertion des littératures dites de l’immigration ou migrantes dans le système littéraire francophone»,2008), estas etiquetas corren el riesgo de disociar la materialidad del fenómeno migratorio de su representación literaria, reduciendo la identidad a una categorización temática. Cristián Ricci (Literatura periférica en castellano y catalán, 2010)introduce el concepto de «literatura periférica» para referirse a un conjunto de obras que, aunque distantes del canon español o catalán, reconfiguran el mapa literario al incorporar voces provenientes de los márgenes culturales y lingüísticos. En esta línea, la obra de Najat El Hachmi problematiza las tensiones entre la herencia amazigh, la asignación cultural y la reinvención identitaria. Sin embargo, más allá de la cuestión de la integración lingüística y cultural, Mohamed Abrighach (La inmigración marroquí y subsahariana en la narrativa española actual,2006) pone de relieve una poética del desplazamiento, en la que la experiencia migratoria, ya sea vivida o narrada, inscribe una alteridad cambiante en el corazón del relato.Este enfoque subraya una paradoja: la migración no es solo un motivo narrativo, sino también un agente de transformación del discurso literario, particularmente en su relación con la lengua, la polifonía y la fragmentación narrativa.
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Bibliographie /Bibliografía de Najat El Hachmi
El Hachmi, N.(2004).Jo també sóc catalana.Columna Edicions.
ElHachmi, N.(2004).Yo también soy catalana(M. Repinecz, Trad.).Columna Edicions.
El Hachmi, N.(2008).L'últim patriarca.Editorial Planeta.
El Hachmi, N.(2008).El último patriarca(M. Repinecz, Trad.).Editorial Planeta.
El Hachmi, N.(2011).La caçadora de cossos.Columna Edicions.
El Hachmi, N.(2011).La cazadora de cuerpos(M. Repinecz, Trad.).Editorial Planeta.
El Hachmi, N.(2015).La filla estrangera.Edicions 62.
El Hachmi, N.(2015).La hija extranjera(M. Repinecz, Trad.).Ediciones Destino.
El Hachmi, N.(2018).Mare de llet i mel.Edicions 62.
El Hachmi, N.(2018).Madre de leche y miel(M. Repinecz, Trad.).Ediciones Destino.
El Hachmi, N.(2019).Sempre han parlat per nosaltres.Edicions 62.
El Hachmi, N.(2019).Siempre han hablado por nosotros(M. Repinecz, Trad.).Ediciones Destino.
El Hachmi, N.(2021).Dilluns ens estimaran.Edicions 62.
El Hachmi, N.(2021).El lunes nos querrán(M. Repinecz, Trad.).Ediciones Destino.Prix Nadal 2021
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NARRAPLUS :
Responsable delapublication /directora de publicación:Roxana ILASCA(Universitéde Tours).
Directriceadjointedelapublication /subdirectora de publicación:Eugénie ROMON(UniversitédeBretagne Occidentale).
Comitéde rédaction/comité deredacción:
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Comité scientifique /comité científico:
Felipe APARICIO (Haute Alsace); Pilar BELLIDO (Séville); Ana CALVO REVILLA (Madrid); Jean-François CARCELEN (Grenoble Alpes); Geneviève CHAMPEAU (Montaigne-Bordeaux); Agnès DELAGE (AMU); Elisabeth DELRUE (Picardie); Luis GARCIA JAMBRINA (Salamanque); Marco KUNZ (Lausanne);José MARTINEZ RUBIO (Bologne); Philippe MERLO-MORAT (Lyon 2);Nadia MEKOUAR-HERTZBERG (Pau); Miguel NIETO NUÑO (Séville);Natalie NOYARET (Caen Normandie);Joan OLEZA SIMO (Valence);Catherine ORSINI (Bourgogne);Anne PAOLI (Avignon);Antonio PORTELA LOPA (Burgos);Nathalie SAGNES-ALEM (Montpellier III).