
Un volume de la "Bibliothèque de la Pléiade" vient réunir l’essentiel d’une part méconnue de la création d’Aragon, son œuvre critique, d’Une vague de rêves, en 1924, à Je n’ai jamais appris à écrire ou les Incipit. Le parcours est chronologique, et jalonné de massifs marquants, comme la provocation surréaliste du Traité du style (1928), la longue songerie érudite des Chroniques du bel canto, ou J’abats mon jeu (1959), qui analyse les liens entre le roman et l’histoire. La tentation autobiographique est partout présente. L’ensemble forme le portrait d’un immense lecteur qui chemine en compagnie de Stendhal, Hugo, Colette ou Barrès, Chateaubriand ou les troubadours, Guillevic ou Eluard, Marceline Desbordes-Valmore, Racine ou Rimbaud. Saluons aussi la réédition chez Seghers du recueil Mes caravanes et autres poèmes, avec une préface de Dominique Massonaud, qui raconte l’immédiat après-guerre très politique d’Aragon. Fabula vous invite à lire un extrait…
(Portrait de Louis Aragon en 1922, par Man Ray. Négatif gélatino-argentique sur support plaque de verre. ©Centre G. Pompidou, Paris)