Université de laSorbonne Nouvelle Paris 3
UMR CNRS P. 7 / P. 3“Histoire des théories linguistiques”.
CREA– UMR 7656 (Ecole Polytechnique)
Vendredi 25 mars 2011
Maison de la recherchede la Sorbonne Nouvelle Paris 3
4,rue des Irlandais- 7505 - Paris
LeSujet Parlant : diversitédes approches
Programme
10:00 – 10:15Présentation
10:15 – 10:45 FedericoAlbano Leoni (Univ. Roma “La Sapienza)
Le sujet écoutant etinterprétant dans ‘La théorie du Langage' de Bühler
10:45 – 11:15 Christian Puech (Univ. Paris-III Sorbonne Nouvelle)
Une linguistique sanssujet parlant? (XIXème-XXème siècle)
11:15 – 11:30 Pausecafé
11:30 – 12:00 FrancoLo Piparo (Univ. Palerme)
Sur la ‘grammairepublique' du sujet parlant
12:00 – 12:30 Yves-Marie Visetti (CNRS-CREA/ÉcolePolytechnique)
Le primat de la parolesur l'énonciation
12:30 – 14:30 Pausedéjeuner
14:30 – 15:00 AntoninoBondì (Post-doc. Univ. Paris-III Sorbonne Nouvelle. UMR 7597)
Le sujet parlant commeêtre humain et social
15:00 – 15:30 MarinaDe Palo (Univ. Salerno. Prof. Inv. Paris 3)
“L'homme dans lalangue” et la dépsychologisation du sujet
15: 30 – 16:00 DavidPiotrowski (CNRS_CREA/ÉcolePolytechnique)
L'énonciation et laphénoménologie (Husserl et Merleau-Ponty)
16:00 – 16:15 PauseCafé
16:15 – 16:45 FrancescoLa Mantia (Univ. Palerme)
Du magma àl'énonciation: reflexions sur la notion de ‘potentielsémantique'
16:45 – 17:45 ValeliaMuni Toke (Post doc. CNRS/UMR 7597)
Les conceptualisationsdu sujet parlant en linguistique: propositions de typologie
17:45 Discussiongénérale
La notion de « sujet parlant » est devenue unenotion centrale pour les sciences du langage. Depuis une cinquantaine d'années,à partir de la réflexion de Benveniste, notamment et autour de la subjectivitédans le langage, on a vu se former un champ problématique ouvert, qui a poséles questions suivantes: de quis'agit-il au juste quand on invoque le « sujet parlant »? Ne s'agit-ilsimplement que d'une notion grammaticale et/ou logique? La notion de « sujet » est-elle une notion de nature métalinguistique?
Ces sont toutes des questions auxquelles leslinguistes, les philosophes et les sémioticiens se sont efforcés de répondre.Mais c'est justement à partir des travaux de Benveniste, qu'on s'est aperçu del'étendue théorique de la notion de « sujet parlant ». Car l'appareil théoriquebenvenistien nous amène à déplacer l'interrogation sur le sujet, et à lapousser vers une interrogation globale sur la nature de la signification et del'activité de langage. En travaillant l'appareil formel de l'énonciation,Benveniste a dévoilé la structure dialogique et rhétorique de chaque activitésignificative, et a ainsi souligné la complexité du sujet concerné par cetteactivité. Ce sujet est-il incarné? N'est-il qu'un opérateur formel? Quel est lerôle des autres sujets? La notion de locuteur, peut-elle mieux expliquerla nature de ce qui mobilise la langue dans l'acte d'énonciation?
On constate aujourd'hui une multiplication desquestions benvenistiennes dans les débats contemporains des disciplinessémiolinguistiques. Récemment, et grâce aux travaux de Jean-Claude Coquet, on arepris la discussion autour du sujet parlant, en reconstruisant le « dialogue »entre Benveniste, Pos et Merleau-Ponty. On pense là à la renaissance d'unparadigme qui pose au coeur du dispositif théorique la question du sujetparlant. Comme l'a écrit J. C. Coquet à ce propos: «l'appropriation de lalangue dans son fonctionnement « actuel » (ma langue, c'est-à-dire ma «parole », selon l'opposition saussurienne, ou mon « discours », si l'on suitGustave Guillaume et Benveniste) est le fait d'un « sujet »: il y a unelinguistique par le fait que l'homme est un sujet parlant et qu'il se connaîten tant que tel » (Coquet 2007, 22).
Quel est, donc, le statut épistémologique de lanotion de « sujet » dans les sciences du langage aujourd'hui? Qu'est, queserait, qu'a été une linguistique « sans sujet » ? Quelles sontles nouvelles questions, les développements disciplinaires engendrés parl'évolution de cette notion-clé dans les sciences du langage? Comment-elles'est développée dans la tradition saussurienne et dans les autres traditionsdu XXème siècle? Est-ilraisonnable de penser que la théorie de la subjectivité du langage doits'inscrire – comme Coquet, reprenant Merleau-Ponty, nous semble l'indiquer – à l'intérieur d'une théorie du champde la conscience de signifier ?
On propose une journée d'étude interdisciplinaireautour de ces questions historiques, épistémologiques et théoriques, pourconstruire un dialogue scientifique parmi des invités, spécialistes dedifférents domaines. On essaiera de retrouver et retravailler le « paradigme » du sujet de Benveniste àMerleau-Ponty, jusqu'aux récents travaux de sociolinguistique.
On cherchera, pour conclure, à développer despiste de compréhension de notre activité de co-locuteurs, en tant qu'êtrestoujours en conflit, et susceptibles toutefois de négocier de valeursémantiques communes.
Antonino Bondì