
L'ENTREE EN MATIERE
Aux parages du paradigme
Au fond de la matière pousse une végétation obscure ; dans la nuit de la matière fleurissent des fleurs noires. Elles ont déjà leurs velours et la formule de leur parfum. Gaston Bachelard. L'eau et les rêves.
On se fourvoierait en réduisant la question de l’entrée en matière à celle d’un « dépassement » positionnel (problème de l’horizon cosmologique) ou d’un « agencement » (de quarks et de leptons, d’intrigues ou de schémas actantiels…). L’entrée en matière ne renvoie pas nécessairement à l’exercice scientifique ou sémantique de conception d’un système ou d’un modèle. Car l’entrée en matière concerne tout aussi bien l’incipit d’un roman, l’impulsion d’un artiste vers l’élucidation de son art, le tournant décisif d’une expérience humaine individuelle ou collective que la forme attributive d’une technique de drague.
C’est ainsi que « le mouvement vers l’annexion d’un contenu primitif », une définition parmi une multitude d’autres possibles, nous reconduit vers une méditation ou mieux encore vers une flânerie sans véritable chasse gardée. Ce sujet ouvert à un large spectre d’interprétations nous permet d’envisager des explorations, des illustrations et des p(r)o(po)sitions non conventionnelles, supports d’une pensée vivante, d’une pensée en acte(s). Là réside, nous semble-t-il, la « beauté » de ce sujet. Et le prétexte de faire de l’entrée en matière le thème du troisième volume de La BibliotheK Sauvage.