Atelier de traduction, nos 31 et 32 : « What’s in a name ? Dénomination et traduction » (Roumanie)
Atelier de traduction, nos 31 et 32 : « What’s in a name ? Dénomination et traduction » (Roumanie)
PRÉSENTATION
Nous proposons comme sujet de réflexion pour le Dossier thématique des numéros 31 et 32 de la revue Atelier de traduction les questions posées par la dénomination en traduction.
Dénommer, c’est appeler les êtres et les choses par le nom (name) qui leur a été institué dans et par la langue, assurant ainsi l’intercompréhension entre les locuteurs (cf. Gérard Petit, La dénomination : approches lexicologique et terminologique, Éditions Peeters, Louvain-Paris, 2009). La problématique de la dénomination se situe au carrefour de plusieurs disciplines : la linguistique, la terminologie, la psychologie, la philosophie, la logique ou encore la politique et le marketing. « Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons rose, par n’importe quel autre nom sentirait aussi bon », disait Shakespeare. Cependant, quand il s’agit de traduire les différentes catégories de noms d’une langue source à une langue cible, il est courant de se heurter à plusieurs types de difficultés et de se rendre compte que le nom est d’une importance capitale pour l’interprétation et la compréhension d’un texte, restant très souvent la trace irréductible de l’Autre. En traductologie, l’intérêt est porté notamment sur les noms propres et depuis une vingtaine d’années les ouvrages sur le sujet se multiplient (cf. Michel Ballard, Le nom propre en traduction, Ophrys, Paris, 2001, ainsi que les numéros spéciaux des revues Meta 51(4) 2006 et Romanica Wratislaviensia LXII 2015, entre autres).
Ce dossier thématique se propose de revenir sur la problématique de la dénomination en traduction pour y inclure non seulement les noms propres (anthroponymes et toponymes), mais aussi toute autre catégorie de nom qui sert à dénommer un référent unique (par exemple, les noms des fêtes ou des planètes, les marques de produits, les titres de livres, de films ou d’œuvres d’art) ou une classe d’objets, un champ conceptuel (les noms des animaux et des plantes, les types des vins et des fromages, les professions, les couleurs, les courants artistiques, les phénomènes météorologiques, etc.). Il est aussi question de la catégorie de ce qu’en traitement automatique des langues, non négligeable à notre ère numérique, on appelle les « entités nommées », i.e. toute séquence lexicale faisant référence à une entité du monde concret (c’est-à-dire noms de personnes, organisations, lieux, quantités, distances, valeurs, dates, mais aussi noms de gênes, de protéines, etc.), avec toute une série d’applications possibles notamment dans le domaine de l’automatisation de la traduction.
Nous invitons les auteurs à proposer leurs contributions sur les différents aspects de cette problématique présente autant dans les traductions littéraires que dans les traductions pragmatiques.
En premier lieu, nous nous intéressons aux études qui porteront un éclairage nouveau sur les pratiques et stratégies des traducteurs face aux différentes catégories de noms et les paramètres qui les déterminent. Il est connu que : « l’examen des façons dont les traducteurs traitent les noms des personnes, des lieux, des institutions etc. montre non seulement la diversité de techniques de traduction, mais aussi leur dépendance de facteurs variés, dont certains semblent liés à la fonction du nom propre dans le discours, et d’autres relèvent des interactions linguistico-culturelles » (Elżbieta Skibińska, « Entre le linguistique et le culturel : traduction des noms propres dans les textes de presse », In K. Bogacki, T. Giermak-Zielińska (eds), La linguistique romane en Pologne : millésime 2004, Łask, 2004). Quels sont ces facteurs et quelles sont ces interactions dont le traducteur devient le médiateur ? Dans cette perspective, nous invitons à réfléchir particulièrement sur les stratégies traductives mises en œuvre face aux éléments de la lexiculture, aux connotations, aux extensions métaphoriques, aux métonymies, aux périphrases conventionnalisées basées sur les noms, etc.
En deuxième lieu, nous nous intéressons aussi aux études qui permettront de mieux cerner les deux pôles opposés du phénomène de la dénomination et ses enjeux pour la traduction : d’une part, la productivité, la créativité, le ludique (par exemple, l’onomastique littéraire et les jeux de noms en traduction littéraire, l’onomastique commerciale en traduction marketing ou la néologie terminologique en traduction spécialisée) et, d’autre part, l’institutionnalisation, la normalisation, la fixité (à savoir, la représentation des noms dans les dictionnaires de langue ou la modélisation des entités nommées).
Un troisième aspect que nous invitons à étudier est la dénomination bilingue, telle qu’elle se manifeste dans les écrits académiques et scientifiques (mention des termes dans les deux langues), les emballages de produits de consommation ou les menus des restaurants, mais aussi dans le paysage linguistique d’un territoire donné (panneaux de signalisation, affiches, inscriptions dans les espaces publiques, etc.).
La large thématique du dossier pourra aboutir à des approches différentes. La liste des questions suggérées ci-dessus n’est pas exhaustive et reste ouverte à d’autres pistes d’étude possibles.
CONTRIBUTIONS
Les contributions sur cette thématique seront incluses dans la rubrique Dossier.
Vous pouvez également proposer des contributions pour les sections suivantes :
→ Articles : section ouverte à toute contribution portant sur la pratico-théorie de la traduction. Tout en privilégiant la traduction littéraire, la rubrique reste ouverte à des analyses concernant la traduction pragmatique, la problématique de la terminologie, la question de l’interprétariat ou la traduction audio-visuelle.
→ Portraits de traducteurs/ traductrices / traductologues qui ont marqué l’histoire de la traduction à travers différents espaces culturels.
→ Relectures traductologiques porte sur un ou plusieurs ouvrages de traductologie qui par leur contribution au développement de la traductologie, au sens large du terme, mérite une nouvelle lecture.
→ Chroniques et comptes rendus critiques d’ouvrages récemment parus, traitant de la traduction (actes des colloques, dictionnaires, ouvrages collectifs, ouvrages d’auteur, etc.) ainsi que des comptes rendus de congrès et colloques.
Ces numéros seront coordonnés par les professeures Mavina Pantazara et Eleni Tziafa de l’Université nationale et capodistrienne d’Athènes, Grèce.
Vous êtes priés d’envoyer les articles concernant le dossier thématique jusqu’au 31 janvier 2019 aux adresses suivantes :
Pour les autres rubriques, le courrier est à envoyer jusqu’au 31 janvier 2019, pour le numéro 31, et jusqu’au 31 août 2019, pour le numéro 32, aux adresses :
Pour d’autres informations pratiques, nous vous invitons à consulter le site de la revue : http://www.usv.ro/atelierdetraduction