Charles Dickens, Les Papiers posthumes du Pickwick Club
Trad. de l'anglais par Sylvère Monod. Édition de Céline Prest
Gallimard, 2019
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1024 pages
25 euros
ISBN : 9782072828317
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DESCRIPTION :
Lorsqu'il achève la publication en feuilleton, en novembre 1837, des Papiers posthumes du Pickwick Club, Charles Dickens (1812-1870) – âgé de vingt-cinq ans et connu sous le pseudonyme de Boz – est au seuil d'une gloire et d'un succès dont il ne se départira jamais plus.
En lançant sur les routes de la campagne anglaise un duo donquichottesque composé d'un homme d'affaires à la retraite bedonnant et chauve et de son valet cockney, flanqué d'une troupe fantasque, Dickens réinvente le genre picaresque, célébrant avec nostalgie les coaching days, les beaux jours de la route, des diligences, des auberges et des relais de poste. Par son génie comique, ses joyeux épisodes de farce et de burlesque, ses dialogues truculents et sa tendre ironie à l'endroit des personnages, le texte charme rapidement les lecteurs qui se délectent du vibrant hommage rendu à la beauté idyllique et pastorale du pays anglais – antidote salutaire aux affres de l'ère industrielle et de la modernité. Annonciateur des romans de la maturité, Les Papiers posthumes du Pickwick Club jette à la fois les bases de l'œuvre littéraire mais aussi celles de l'action réformatrice politique et sociale de son auteur.
Chef-d'œuvre d'humour et classique incontournable, le texte est ici présenté, comme dans les éditions du XIXe siècle, avec les gravures de Hablot K. Browne, dit Phiz, illustrateur et comparse indissociable de Boz.
La présente édition propose de découvrir la vie du jeune Dickens, de parcourir l'histoire éditoriale de ce qui fut l'un des plus grands succès de librairie du siècle, dans une Angleterre victorienne en pleine mutation sociale et culturelle, où le divertissement est une affaire sérieuse, où l'art de rire n'est pas l'apanage des puissants.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"L’enfance de l’art dickensien", par Marc Porée (en ligne le 25 février 2020).
On connaît la théorie de Karl Marx expliquant l’attrait continu exercé par l’art grec sur des générations qui connaissent de tout autres conditions de production matérielle. Une nostalgie pour l’adolescence de l’humanité – « l’enfance de l’art » – serait la cause de cette fascination qui ne se dément pas. On pense à Marx en relisant Dickens dans l’édition récente des Pickwick Papers. S’y déploie tout le charme d’une Angleterre pré-industrielle, quasiment pré-lapsaire, celle de la Merry Old England, qui n’aura jamais existé ailleurs que dans l’imagination des hommes et des lecteurs/lectrices.