APPEL À COMMUNICATION
Colloque international Le Corps : matrice de sens
Le 14 et 15 mai 2020
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l'Université de Limoges
L'évolution continue des dynamiques culturelles invite à réinvestir l'épistémè corporelle. En effet, la question du corps ou de sa représentation fut fondamentale au développement des sciences, des lois et des arts. Par son statut de « matière première de l’histoire » (Céline Lafontaine), le corps est un objet « transversal » difficile à appréhender en raison de sa porosité. Sa problématisation au sein des imaginaires sociaux est un fait anthropologique incontournable. Qu’il fasse l’objet de fascination et de culte, ou bien de condamnation et de dégoût en raison même de sa précarité, il ressort de toute évidence que le corps se trouve au centre de toute représentation symbolique. Cette double affiliation rappelle les œuvres de Sade, Bergson, Freud, Merleau-Ponty, Bakhtine et Bataille, qui ont porté la réflexion sur la pluralité des figures de la chair et auront proposé une nouvelle éthique de la relation du sujet au corps et renouvelé l'analyse de la corporéité au sein des sciences humaines et des arts. Dans tous les cas, l'ambivalence dont jouit le corps semble confirmer une remarque de Claude Bruaire selon laquelle « le corps est compris, comme Dieu est conçu ». Les multiples lectures dont le corps a fait l'objet au cours de l'histoire aident à le définir comme le lieu d'un important investissement. Le corps se trouve en ce sens au cœur même des enjeux de domination (Foucault, Bourdieu, Derrida). C’est pour cette raison que Michel Bernard établit que
« le discours sur le corps ne peut jamais être neutre ». Il porte donc avec lui les possibilités d'une inscription dans le champ social, que l'on parle de l'exercice d'un pouvoir ou de l'émergence d'une revendication identitaire. De l'idée religieuse, qui associe la chair au péché, à sa réinterprétation récente en tant que source nouvelle d'une épistémologie de la réalité biologique humaine, les représentations du corps suivent les oscillations de l'Histoire et expriment en elles-mêmes plus que ce que les auteurs nous en disent. Il est donc de notre ressort de questionner les qualités ainsi que les potentialités qui confèrent au corps son statut de matrice de sens.
Organisé par les doctorants de l'école doctorale Humanités de l'Université de Limoges (ED 612) et de l'équipe de recherche EHIC (EA 1087), ce colloque qui se veut transversal et interdisciplinaire invite à réfléchir sur la notion de corps et sur les traits qui le définissent suivant les différentes ères et aires.
Thématiques d'études :
- Corps symboliques ;
- Histoire du corps ;
- Mise en scène du corps ;
- Corps et espace ;
- Corps et littératures ;
- Corps grotesque ;
- Corps et sexualité ;
- Corps et pouvoirs ;
- Transhumanisme, queer ;
- Corps, genre et race ;
- Corps et environnements numériques.
Modalité de soumission :
Privilégiant des approches interdisciplinaires, cet appel à communication est ouvert à de nom- breuses disciplines (littérature, histoire, philosophie, science politique, anthropologie, histoire de l’art, sociologie, culture médiatique, géographie, sciences économiques, etc.). Les propositions de communication, d’une taille maximale de 300 mots, suivies d’une brève biblio-biographie, sont à soumettre au comité d’organisation au plus tard le 29 novembre 2019, à l’adresse suivante : EHIC2020corps@gmail.com
Inscription :
Frais : 25 € pour les doctorants/étudiants ; 50 € pour les enseignants-chercheurs.
Comité scientifique :
Rémi Astruc (AGORA, Université de Cergy-Pontoise) ; Jean-Michel Devésa (EHIC, Université de Limoges) ; Antoinette Gimaret (EHIC, Université de Limoges) ; Till Kunhle (EHIC, Université de Limoges) ;
Rafaël Mandressi (HASTEC, CNRS) ;
Laurence Pradelle (EHIC, Université de Limoges) ;
Frédérique Toudoire-Surlapierre (EHIC, Université de Limoges) ; Didier Tsala-Effa (CeReS, Université de Limoges) ;
Bertrand Westphal (EHIC, Université de Limoges).
Organisateurs :
Francesco Calzolaio ; Guiba Koné; Michelle Makinda ; Urbain Ndoukou; Arielle Nzouwé; Nicolas Piedade.