Appel à contribution au numéro 7 (Février 2022)
de la revue Sēmēion Med
Patrimoine culturel, spiritualité et éducation
Le patrimoine, du latin patrimonium, signifie l’héritage paternel et communautaire légué et transmis de génération à génération. Il englobe aussi bien les acquisitions matérielles (mosquées, synagogues, églises, monastères, mausolées de rois, de sultans ou de saints, médersas, M’sallat, zaouïas et confréries religieuses, musées, nécropoles et cimetières) que les ressources immatérielles telles que l’oralité, à la fois savante et populaire. Il est loisible d’inclure aussi des lieux spirituels importants (zaouia, sanctuaires, couvents, Ribât, Medersa et Khaloua ou refuge) mais également un vaste patrimoine naturel et paysager (grottes, cavernes, réserves naturelles, plantes médicinales, faune, flore et eaux thermales), ainsi qu’un patrimoine immatériel vernaculaire (modes de vie, pratiques locales, chants et savoirs-faire traditionnels), qu’on retrouve un peu partout, dans les pays du Maghreb, d’Afrique, d’Europe et du Levant oriental.
Aussi, le fait d’aborder la spiritualité des bâtiments des communautés religieuses, à partir d’une méthode donnée (analyse morphologique, archéologique, anthropologique ou symbolique) pour saisir les sens cachés de tels édifices religieux ou cerner les intentions incarnées dans l’architecture, ne peut être que rentable pour une meilleure compréhension des lieux. Il est certain que ces lieux reflètent, beaucoup plus qu’un simple arrière-plan à la vie spirituelle, religieuse ou monacal réservé aux fidèles et aux visiteurs, les valeurs immatérielles de la vie religieuse. Au demeurant, ils structurent les pratiques des membres des communautés. Il s’agit donc de comprendre les finalités matérialisés et les logiques de croissance intégrées dans les lieux par-delà les édifices et les constructions existantes ou en ruines. Des exemples tirés de recherche sur les temples, les monastères, les mosquées, les mausolées et les lieux de pèlerinage que ce soit en Orient musulman ou en Occident judéo-chrétien, voire en Asie bouddhiste démontre bien l’attachement des fidèles et pèlerins à ces lieux de pèlerinage et de ressourcement et perpétuent ainsi des cultes et des traditions populaires de religiosité. L’effet est souvent bénéfique pour la région et pour ses commerçants, mais il peut tout aussi bien participer à la dégradation des lieux et à une certaine dépravation des mœurs et donc des valeurs. Cependant, la reconnaissance de ces lieux de culte et des transformations qu’ils subissent jette un éclairage intéressant sur les valeurs des communautés religieuses tout autant que sur la gestion des pouvoirs publics desdits lieux, voire sur la société civile dans son ensemble qui perpétue ce genre de traditions populaires, sous couvert de cultes religieux aux saints et patrons vénérés.
Les axes proposés peuvent être les suivants :
Patrimoine architectural (urbain, semi-urbain ou rural) et perception de l’édifice religieux.
Aspects matériels et immatériels du patrimoine religieux.
Sauvegarde, gestion et promotion des édifices religieux.
Connaissance et évaluation, symbolique et marchande, du patrimoine religieux.
Education, identité et spiritualité ou comment éduquer les jeunes générations à la chose patrimoniale.
Patrimoine immatériel (littérature orale, fonds musical, jeux et rôles dramaturgiques) et reconnaissance identitaire et culturelle.
Patrimoine non matériel et esthétique : créations artistiques et littéraires, musiques et registres poétiques dans le domaine de la spiritualité.
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Toutes les propositions de contribution qui explorent cette thématique sont les bienvenues. Elles doivent être reçues au plus tard le 30 décembre 2021 (Titre, résumé et mots-clés en français et en anglais d’une dizaine de lignes, accompagnés d’une brève notice bibliographique).
Adresse à contacter :
El Mostafa Chadli : chadli_elmostafa@yahoo.fr