Appel à communications
Colloque international pluridisciplinaire « Utopie et migration. Renouveler l’imaginaire des frontières au xxie siècle »
les 23, 24 et 25 avril 2020
à l’University of Oxford
Date limite des propositions : 15 novembre 2019
*
Conférenciers invités :
Prof. Achille Mbembe, University of Witwatersrand (Afrique du Sud)
Prof. Richard Scholar, Durham University (Royaume-Uni)
*
Présentation :
Les migrations sont la clé de l’évolution biologique, cognitive et sociale, de la répartition géographique et du développement économique de l’humanité depuis ses origines. Aujourd’hui, migrer n’est pourtant plus synonyme de force dynamisante et régénératrice, mais de mouvement anarchique venant perturber l’ordre public. Ainsi, face aux déplacements massifs de populations (70,8 millions d’individus déracinés à la fin 2018, un niveau sans précédent selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés), des frontières territoriales, voire des murs (Brown 2010), s’érigent en impératifs obsessifs de sécurité stratégique (Foucher 2007), ayant pour conséquence une immigration irrégulière coûteuse en vies humaines. Le rôle fondamental que les flux migratoires ont joué au fil des millénaires est, en ce début de xxie siècle, mis en péril par une régulation des frontières laissée à la souveraineté des États. De « sociétés du contrôle » (Deleuze 1990), ces derniers deviennent des « sociétés de la sécurité » (Mbembe 2016a) : ils investissent massivement dans de nouvelles infrastructures, pratiques et technologies pour identifier, contrôler, trier, réguler et redistribuer les mouvements humains qui s’acheminent vers leurs portes. À ces fins, des espaces de confinement et de mise à l’écart sont spécifiquement aménagés (centres de réception, couloirs d’exil, camps, îles de rétention). Mais la frontière n’est pas toujours où l’on croit, elle n’est pas toujours au même endroit, elle n’est pas naturelle mais labellisée comme telle, elle est sans cesse déplacée (le cas le plus emblématique est le bateau-camp), investie et remodelée par de multiples acteurs (publics, privés, humanitaires) nationaux ou internationaux, mobilisant une véritable économie de la sécurité. La frontière contemporaine est donc un processus (Ritaine 2015) : ubiquitaire, elle est finalement embarquée dans le statut de chacun·e (Guénif 2010), faite de technologies de contrôle dématérialisées et s’exerçant à distance, non plus linéaire, mais pixellisée et algorythmée (Bigo 2005).
Les dispositions prises par les États face à ce nouveau régime migratoire trouvent leur légitimité dans un récit de « crise migratoire ». Illustrant et entretenant la crainte d’une « invasion », cette rhétorique encourage les États à la fortification, le débat politique amenant essentiellement la question migratoire sur le terrain des émotions, selon un registre de peur ou d’empathie. « Plus qu’une crise, il y a la perception d’une crise » (Gemenne 2018). À l’échelle de la population mondiale, il n’y a en effet pas d’augmentation substantielle des migrations internationales : autour de 3% de la population totale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il n’y a donc ni explosion, ni invasion. En revanche, il y a bien une crise de l’accueil. Selon le droit international, les États peuvent décider du nombre de titres de séjour qu’ils délivrent, et non du nombre de demandes d’asile auxquelles ils accèdent. Concernant l’Union européenne notamment, dans la mesure où une politique d’immigration n’a pas été repensée à la lumière des récents événements (crise des réfugiés syriens, par ex.), des centaines de milliers de personnes, forcées à fuir pour des raisons de dérèglements climatiques, de conditions socio-économiques précaires ou d’oppression politique, sont aujourd’hui contraintes de risquer leur vie en Méditerranée pour atteindre l’Europe, et de demander l’asile. Cela a pour effet de créer un engorgement des procédures d’asile et de l’accueil, de plus en plus inhumaines, d’engendrer une confusion sémantique autour de ce que désigne le terme « migrant » (Nouss 2015) qui participe à la criminalisation de certaines catégories de candidat·e·s à la migration (Calabrese 2018, Canut 2017), et d’accroître un climat de peur. Une réaction en chaîne qui exhorte dès lors les États à « protéger » leurs frontières.
Qu’il s’agisse de Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Laurent Gaudé, J.M.G. Le Clézio, Leonora Miano, Jean-Christophe. Rufin, Felwine Sarr, Abdourahman A. Waberi… nombre d’écrivain·e·s s’engagent, par la littérature, à dénoncer les représentations abusives des migrant·e·s et à renouveler l’imaginaire collectif des frontières géopolitiques pour transformer notre rapport à l’hospitalité (à propos de Le Clézio : Feyereisen 2019). Ce colloque entend contribuer à l’analyse des imaginaires des frontières du xxie siècle dans le cadre des récentes migrations. Il posera plus particulièrement le problème de savoir comment la littérature contemporaine traite la question actuelle des frontières à partir du concept d’utopie.
Le contexte de crise migratoire, – lui-même symptomatique d’une crise généralisée, profonde et systémique (bouleversements climatiques et environnementaux, défi démographique, remise en cause de la démocratie représentative, retour des droites extrêmes, etc.) –, invite de manière plus pressante que jamais à solliciter à nouveau l’utopie, un concept forgé à l’époque renaissante à partir du grec ou-topos, « ce qui est sans lieu ». Ce rapport entre la crise du sens, à la fois individuelle et propre au vivre-ensemble, et la nécessité de se projeter dans un avenir susceptible de rouvrir du possible – ici pour l’exilé comme pour l’autochtone –, est très précisément ce que le concept d’utopie a jadis voulu problématiser (Dumont 2019). Quelles sont ces autres voies que l’utopie trace pour déjouer les stratégies discursives, médiatiques et étatiques visant à invisibiliser, spolier ou stigmatiser les migrant·e·s, et de facto renforcer les frontières ? Quelles alternatives aux expériences actuelles des frontières le recours à la fiction permet-il d’explorer ? Sous quelles formes se déploient les possibles des frontières dans le texte littéraire ? Quelles frontières sont ciblées, celles du continent rêvé ou du continent quitté ? De quelle manière ces pratiques imaginatives éclairent-elles, défient-elles le rapport des sociétés contemporaines à la mobilité humaine, et à l’hospitalité ?
Sous l’influence de philosophes (Abensour 2000, Bloch 1976, Ricœur 1986), des chercheurs en sciences sociales se sont récemment emparés du concept d’utopie afin d’émanciper la société (Sargent 2010) au regard du capitalisme (Bregman 2017), de la globalisation (Tally 2013), de la décolonisation (Sarr 2016) ou du rôle des frontières dans ces processus (Mbembe 2016b). Pour rendre compte de ces bouleversements transnationaux, ils recourent à une définition renouvelée de l’utopie qu’ils associent à une perspective « cosmopolitique » (Beck 2006) : cette utopie cosmopolitique au présent est un concept méthodologique consistant à transformer, de manière concrète, le processus déjà engagé des flux migratoires, que le modèle de l’État-nation ne saurait plus gérer, pour aboutir à une citoyenneté de dimension mondiale et à une solidarité à caractère universel. La démarche intellectuelle qu’ils encouragent réside dans une observation empirique de la société couplée à un imaginaire littéraire débridé (Wright 2010). Les spécialistes de la littérature, quant à eux, ne se sont pourtant pas encore penchés sur les notions d’utopie et de frontières de façon simultanée, alors que ces dernières se côtoient dans des œuvres littéraires (roman, essai, poésie…) où le vécu d’expériences migratoires se mêle à la puissance d’imagination propre à l’utopie. Ce colloque envisage de les aborder conjointement, invitant le champ scientifique littéraire à une discussion tenue à ce jour essentiellement par les sciences sociales. Le dialogue entre les études littéraires et les autres disciplines des sciences humaines et sociales est donc fortement encouragé afin de traiter de manière adéquate une problématique dont l’étude peut contribuer aussi bien à repenser les définitions de l’utopie, et notamment l’utopie en tant que genre littéraire, qu’à enrichir les études migratoires.
Au regard de cette problématique, plusieurs axes de réflexion (non exhaustifs) pourront être envisagés :
- Utopie, régimes d’historicité, révolution, futurs post-nationaux
- Utopie, migration et pensée critique
- Utopie littéraire, éthique et politique
- Utopie, corps, biopolitique et décolonisation
- Utopie, principe espérance, fictions apocalyptiques et post-apocalyptiques
- Migrations et discours de « crise »
- Cosmopolitisme, nouvelles citoyennetés, post-globalisation
- Cosmopolitisme et pensée archipélique
- Néolibéralisme, en-commun, ère des réseaux
- Ère digitale, surveillance, sécurité et liberté
- Souveraineté, droits humains, droit à la mobilité, droits des réfugiés
- Désobéissance civile, résistance, violence et non-violence
- Frontières, capitalocène et migrations environnementales
- Méditerranée, frontières de l’Union européenne, frontières de l’Afrique
- Méditerranée et futurs postcoloniaux
Ces pistes ne sont qu’indicatives. Chacune d’elles nécessite l’étude d’un corpus littéraire contemporain précis (2000 à nos jours), et invite les intervenant·e·s à embrasser une perspective empirique et/ou théorique qui ne se contente pas de faire avancer les connaissances sur un aspect isolé. Dans l’optique d’une compréhension plus générale des utopies des frontières, toute communication portant sur d’autres expériences migratoires que celles vécues en Méditerranée sera la bienvenue, et ce en vue de discussions comparatives.
*
Les propositions de communication pour une communication (en français ou en anglais) de 20 minutes devront comporter
- le titre de la conférence,
- un résumé d’un maximum de 300 mots qui précise le corpus étudié et spécifie l’approche théorique envisagée,
- 5 mots-clés
- une bibliographie critique indicative,
- une notice bio-bibliographique de 5 lignes comprenant, notamment, le nom, l’appartenance institutionnelle et le statut, la/les discipline(e) ainsi que l’adresse électronique et postale.
Elles sont à envoyer en version électronique (format Word) avant le 15 novembre 2019 à Justine Feyereisen à l’adresse suivante :
jfeyerei@gmail.com
Les décisions du comité scientifique seront transmises à partir du 15 décembre 2019. Les frais de déplacement et de séjour devront être pris en charge par les participant·e·s. Faisant suite au colloque, une publication est envisagée.
***
Call for proposals
International Multidisciplinary Symposium “Utopia and Migration. Renewing the Imagination of Borders in the 21st century”
the 23, 24 and 25 April 2020
at the University of Oxford
Closing date for submissions: 15 November 2019
*
Confirmed keynote speakers :
Prof. Achille Mbembe, University of Witwatersrand (South Africa)
Prof. Richard Scholar, Durham University (United Kingdom)
*
Description :
Since the beginning of humanity, migrations have been a major factor in the biological, cognitive and social evolution of human beings, the geographical distribution of the species and the demographic and economic development of populations. Yet, national States tend not to consider migrations as a revivifying force any longer, but as an anarchic movement disrupting public order. With today’s mass exodus (an unprecedented 70.8 million people were uprooted at the end of 2018, according to un Refugee Agency), borders – even walls (Brown 2010) – are raised as imperatives of strategic security (Foucher 2007), resulting in an illegal immigration that costs thousands of human lives. The fundamental role that migration flows have played over the millennia is now jeopardized by border regulation left to the sovereignty of States. From “societies of control” (Deleuze 1990), States become “societies of security” (Mbembe 2016a): they invest massively in new infrastructures, practices and technologies to identify, control, classify, regulate and redistribute the human movements reaching their doors. To this end, containment and isolation areas are specifically equipped (reception centres, exiles corridors, camps, retention islands). However, the border is not always where we believe, it is not always in the same spot, it is not natural but labelled as such. It is constantly removed (the most emblematic case being the boat-camp), invested and remodeled by multiple (public, private, humanitarian) actors, national or international, who contribute to an economy of security. The contemporary border is therefore a process (Ritaine 2015): ubiquitous, it is finally embarked on everyone’s status (Guénif 2010), made of dematerialized technologies of control, and applied from distance, no longer linear but pixelated and algorithmic (Bigo 2005).
The mechanisms adopted by States to deal with this new migration regime find their legitimacy in a narrative of a “migratory crisis.” Illustrating and sustaining the fear of an “invasion,” this rhetoric encourages States to fortify their borders, with political debates addressing the migration issue mainly with emotions, whether fear or empathy. “Plus qu’une crise, il y a perception d’une crise” (Gemenne 2018, [“More than a crisis, there is perception of a crisis”, our translation]). On a large scale, no substantial increase in international migration has been noticed: around 3% of the world’s population since the end of the Second World War. There is thus neither explosion nor invasion. However, there is indeed a reception crisis. Under international law, States can decide how many immigrants will be issued a residence permit, not how many asylum applications will be accepted. Insofar as an immigration policy has not been rethought by the European Union, for example, in the light of recent events (e.g. the Syrian refugee crisis), hundreds of thousands of people now risk their lives in the Mediterranean to reach Europe – because of climate breakdown, socioeconomic conditions or political oppression –, and seek asylum. This leads to an unnecessary overburdening of the asylum-determination-procedures, a semantic confusion about what is meant by “migrant” (Nouss 2015) that contributes to the criminalization of certain categories of candidates to migration (Calabrese 2018, Canut 2017), and finally a growing climate of fear. A chain reaction, which then urges States to “protect” their borders.
Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Laurent Gaudé, J.M.G. Le Clézio, Leonora Miano, Jean-Christophe Rufin, Felwine Sarr, Abdourahman A. Waberi... many writers are committed, through literature, to condemn these abusive representations of migrants and renew the collective imagination of geopolitical boundaries in order to transform our relationship with hospitality (about Le Clézio: Feyereisen 2019). This Symposium aims to contribute to the analysis of the borders imagination in the context of migrations in the 21st century. It will raise the more specific question of how contemporary literature deals with the current issues related to borders from the perspective of utopia.
The context of the migration crisis, which is itself symptomatic of a generalized, deep and systemic crisis (climate and environmental breakdown, demographic challenge, representative democracy reconsidered, return of extreme rights, etc.), calls more than ever for a renewed utopia, – a concept forged at the Renaissance period from the ancient Greek ou-topos, “no place.” This relationship between the meaning crisis (both individual and specific to a “living together”) and the need for a future likely to reopen the field of possibilities –for the exile and the native – is precisely what the concept of utopia once wanted to problematize (Dumont 2019). What are these other ways that utopia traces to denounce and overcome discursive, media and state strategies aimed at making invisible, spoiling or stigmatising migrants, and thus strengthening borders? What alternatives to current border experiences can be explored through fiction? In what forms do they take place in the literary text? Which borders are targeted, those of the dream continent or the left one? How do these imaginative practices shed light on, or challenge, the relationship of contemporary societies to human mobility, to hospitality?
Influenced by philosophers (Abensour 2000, Bloch 1976, Ricœur 1986), many researchers in Social Sciences have recently taken on the concept of utopia about emancipation of societies (Sargent 2010) from capitalism (Bregman 2017), globalisation (Tally 2013), decolonisation (Sarr 2016) to the role of borders in these processes (Mbembe 2016b). To highlight these transnational issues, they use a renewed definition of utopia, which they associate with a “cosmopolitical” perspective (Beck 2006): this cosmopolitical utopia is a methodological concept consisting in transforming, in a concrete way, the already initiated process of migration flows, which the nation-state model can no longer manage, to achieve global citizenship and solidarity. The intellectual approach they encourage resides in an empirical observation of society coupled with an unbridled literary imagination (Wright 2010). Yet literature specialists have not considered so far the notions of utopia and borders simultaneously, when both coexist in literary works (novels, essays, poetry, etc.) where the experience of migration is mixed with the power of imagination of utopia. This Symposium plans to address them jointly, inviting the literary scientific field to a discussion held to date mainly by the Social Sciences. Dialogue between literary studies and other disciplines in the Humanities and Social Sciences is therefore strongly encouraged in order to adequately address an issue whose study can contribute to rethinking the definitions of utopia, and in particular utopia as a literary genre, and to enriching migration studies.
In view of this problem, several (not exhaustive) lines of thought can be considered:
- Utopia, regimes of historicity, revolution, post-national futures
- Utopia, migration and critique
- Literary, ethical and political utopia
- Utopia, body, biopolitics and decolonisation
- Utopia, principle of hope, apocalyptic and post-apocalyptic fiction
- Migration and the “crisis” narrative
- Cosmopolitanism, new citizenship, post-globalisation
- Cosmopolitanism and archipelagic thinking
- Neoliberalism, the common, the era of networks
- Digital era, surveillance, security and freedom
- Sovereignty, human rights, right to mobility, refugee rights
- Civil disobedience, resistance, violence and non-violence
- Borders, capitalocene and environmental migration
- Mediterranean, European Union borders, African borders
- Mediterranean and post-colonial futures
These reflections are only indicative. Each of them requires a specific contemporary literary corpus (2000 to present), and invites speakers to develop an empirical and/or theoretical perspective that does not simply advance knowledge on an isolated aspect. For a better understanding of border utopias, any communication on migration experiences other than those in the Mediterranean are encouraged and will lead to comparative discussions.
*
Proposals for 20-minute long presentation (in English or French) should contain:
- the title of the conference,
- a description of 300 words maximum that specifies the corpus studied and the theoretical approach chosen,
- 5 keywords
- an indicative bibliography,
- a 5-line bio-bibliographic description including the name of the speaker, her/his institutional affiliation and status, discipline(s), a complete postal and email address.
Proposals will be delivered in electronic format (Word) by 15 November 2019 at the latest to Justine Feyereisen:
jfeyerei@gmail.com
The committee’s decisions will be sent from 15 December 2019. Speakers will have to beat the costs of travel and accommodation. Following the conference, a publication is planned.
***
Organisatrice – Organiser : Justine Feyereisen, Université libre de Bruxelles/University of Oxford, Fondation Wiener-Anspach
Avec la collaboration de – In collaboration with Prof. Sabrina Parent (Université libre de Bruxelles) and Prof. Matthew Reynolds (University of Oxford)
***
Bibliographie – References :
Abensour M., L’Utopie de Thomas More à Walter Benjamin, Paris, Sens & Tonka, 2000.
Agier M., La Condition cosmopolite, Paris, La Découverte, 2013.
Babels, Méditerranée : des frontières à la dérive, coord. N. Bernardie-Tahir et S. Schmoll, Lyon, Éd. le passager clandestin (Coll. « Bibliothèque des frontières »), 2018.
Beck U., Qu’est-ce que le cosmopolitisme ?, Paris, Aubier Montagne, 2006.
Bigo D., « Gérer les transhumances. La surveillance à distance dans le champ transnational de la sécurité », Granjon M.-C. (éd.), Penser avec Michel Foucault. Théorie critique et pratiques politiques, Paris, Karthala, 2005, p. 129-160.
Bloch E., Le Principe Espérance I [1954-1959], Trad. de F. Wuilmart, Paris, Gallimard, 1976.
Bregman R., Utopies réalistes [2016], Trad. J. Amrali, Paris, Seuil, 2017.
Brown W., Walled States, Waning Sovereignty, Cambridge, mit Press, 2010.
Calabrese L., Veinard M. (dir.), Penser les mots, dire la migration, Louvain-la-Neuve, Academia, 2018.
Canut C., Pian A., Petit V. (dir.), Revue européenne des migrations internationales. Dire la violence des frontières : Mises en mots de la migration vers l’Europe, vol. 33, n°2-3, 2017.
Dagnino A. Transcultural Writers and Novels in the Age of Global Mobility, West Lafayette, Purdue University Press, 2015.
Deleuze G., « Post-scriptum sur les sociétés du contrôle », Pourparlers 1972-1990, Paris, Minuit, 1990.
Dumont A. (dir.), Repenser le possible : L’imagination, l’histoire et l’utopie, Paris, Kimé, 2019.
Feyereisen J., « Émotions et migrations », Feyereisen J. et Dirkx P. (éd.), Les Cahiers J.-M.G. Le Clézio. Corps, n°12, 2019, p. 73-88.
Foucher M., L’Obsession des frontières, Paris, Perrin, 2007.
Gemenne F. et al., Au-delà des frontières. Pour une justice migratoire, Bruxelles, cal, 2018.
Guénif N., « Le corps-frontière », Bancel N. et al. (dir.), Ruptures postcoloniales, Paris, La Découverte, 2010.
Hartog F., Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, Seuil, 2003.
Mazauric C., Mobilités d’Afrique en Europe. Récits et figures de l’aventure, Paris, Karthala, 2012.
Mbembe A., « Le grand débarras », Chamoiseau P. et Le Bris M. (dir.), Osons la fraternité ! Les écrivains aux côtés des migrants, Paris, P. Rey, 2016a.
___, Politiques de l’inimitié, Paris, La Découverte, 2016b.
Mezzadra S., Neilson B., Border as Method, Durham, Duke University Press, 2013.
Nouss A., La Condition de l’exilé. Penser les migrations contemporaines, Paris, msh, 2015.
Rajaram P.K., Grundy Warr C. (éd.), Borderscapes: Hidden Geographies and Politics at Territory’s Edge, Minneapolis, University of Minneapolis Press, 2007.
Ricœur P., L’Idéologie et l’utopie, Paris, Seuil, 1997.
Ritaine E., Cultures & Conflits. Effets-frontières en Méditerranée : contrôles et violences n°99-100, vol. 3-4, 2015.
Saïd E., Réflexions sur l’exil et autres essais, Paris, Actes Sud, 2008.
Sarr F., Afrotopia, Paris, P. Rey, 2016.
Sargent L. T., Utopianism, Oxford, Oxford University Press, 2010.
Schmoll C., Thiollet H., Wihtol de Wenden C. (dir.), Migrations en Méditerranée, Paris, CNRS, 2015.
Scholar R., “The Archipelago Goes Global: Late Glissant and the Early Modern Isolario,” Sansavio E., Scholar R. (éd.), Caribbean Globalizations, 1492 to the Present Day, Liverpool, Liverpool University Press, 2015.
Tally R.T., Utopia in the Age of Globalization, New York, Palgrave Macmillan, 2013.
Tassin E., Un monde commun. Pour une cosmo-politique des conflits, Paris, Seuil, 2003.
Wright E.O., Envisioning Real Utopias, Brooklyn-Londres, Verso, 2010.