Colloques en ligne

Usages de Nicolas Bouvier

 Nicolas Bouvier est passé en quelques années du statut d’écrivain intimiste ou confidentiel à celui de figure majeure de la littérature de voyage et de l’écriture contemporaine. Nombreux sont les auteurs qui, à l’instar d’Emmanuel Carrère ou de Jean Rolin, disent aujourd’hui leur dette à l’égard de ce grand auteur curieux du monde, promenant sur les routes cabossées de l’Europe à l’Asie un regard tendre et narquois, dans un souci de s’affronter à « l’insuffisance centrale de l’âme ». Récemment publiée, sa correspondance avec Thierry Vernet, l’ami peintre, auteur des dessins de L’Usage du monde, montre un écrivain en formation, travaillant avec méthode à partir de notes, d’ébauches de courriers, de textes repris, ou réagencés, pour donner des œuvres riches et denses. Comment relire les textes de l’écrivain genevois à la lumière de cette correspondance ? Quelle sont les ambitions et les enjeux de cette œuvre qui allie l’amour du monde bigarré à la passion de la langue au bénéfice d’un « art de la vie » ? Quel est le point de vue asiatique sur l’œuvre de Nicolas Bouvier ? Comment caractériser la place particulière de Bouvier et de ses livres dans le champ contemporain cinquante ans après son entrée en littérature ? Comment décrire, à l’heure du docufiction, les choix esthétiques si particuliers de L’Usage du monde et la conception si originale de la littérature qui s’y déploie ? Comment comprendre l’essor d’un travail en marge des grands engagements politiques de l’après-guerre et des mouvements esthétiques du nouveau roman ou du structuralisme et ses résonnances dans une littérature mondialisée ?

Textes réunis par Dominique Rabaté, Alexandre Gefen et Olivier Bessard-Banqui

et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.

DOI : https://doi.org/10.58282/colloques.4259