Sous le titre Delphine Seyrig. En constructions (Capricci), Jean-Marc Lalanne consacrait l'an dernier un essai amoureux à celle qui fut la figure de proue du cinéma d’auteur mondial fut durant toutes les années 60 et 70, de L’Année dernière à Marienbad au Charme discret de la bourgeoisie, en passant par Peau d’Âne et Baisers volés, disparue en 1990. Il montrait pourquoi les années 80 ne l’ont pas aimée, et comment la postérité a validé ses choix d’actrices les plus aventureux (Jeanne Dielman de Chantal Akerman, India Song de Marguerite Duras…). Son œuvre de cinéaste est redécouverte avec un intérêt croissant. Ses prises de position publiques, aux avant-postes de la lutte féministe, circulent plus que jamais sur les réseaux : Delphine Seyrig est plus que jamais notre contemporaine. Virginie Apiou s'essayait de son côté à un semblable exercice d'admiration dans D'après Delphine Seyrig (Actes Sud), en revenant sur les héroïnes de cinéma qui ont jalonné la vie de l’actrice, mais aussi sur les différentes mythologies incarnées par la comédienne, dont Fabula donnait à lire un extrait…
Les éditions L'Arachnéen ont fait paraître cette année l'Œuvre écrite et parlée de Chantal Akerman, dans trois forts volumes établis par Cyril Béghin, qui couvrent les quelque quarante films de la réalisatrice, la notoriété acquise avec Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles, chef-d’œuvre de 3h20 qu’elle tourne à l’âge de 25 ans avec Delphine Seyrig, mais aussi ses installations régulièrement exposées depuis les années 1990 dans les galeries et musées en Europe, aux Etats-Unis, en Israël, en Amérique latine ou au Japon. Fabula vous invite à découvrir le sommaire des trois volumes…
Florence Andoka publie ces jours-ci Rêve Akerman (La Variation), qui suit la trajectoire de Chantal Akerman, de son premier voyage à New York en 1971, où jeune cinéaste elle découvre le cinéma underground, jusqu’à son dernier film, No Home Movie en 2015, dans lequel elle filme sa mère, en passant par sa rencontre avec Delphine Seyrig. Cette fiction recrée les lieux, les errances, les films et les pensées de Chantal Akerman, en projetant une vie à travers une œuvre, pour y éprouver une sensibilité et recomposer une époque.
(Illustr. : fresque à l’effigie de Jeanne Dielman, personnage principal du film Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (1976), en hommage à la réalisatrice belge Chantal Akerman (1950-2015) ; réalisée par l’artiste Alba Fabre Sacristán, la fresque figure sur la façade d’une maison située à l’angle du quai aux barques et de la rue Saint-André, à proximité du Quai du commerce, au cœur de Bruxelles.)