Entretien avec William Marx publié dans Acta fabula (février 2023, vol. 24, n° 2) : "La Poétique retrouvée de Valéry", par Alexandra Follonier
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Édition de William Marx
Paul Valéry occupa de 1937 à sa mort en 1945 la chaire de Poétique créée pour lui au Collège de France. Connu jusqu’à présent par de rares témoignages d’auditeurs, cet enseignement a pris dans l’histoire de la critique littéraire la dimension d’un mythe. Sous le nom de poétique, l’écrivain élabore en effet pour la première fois la synthèse du « Système » total de l’acte créateur dont il rêvait depuis sa jeunesse. Son originalité : situer la genèse de l’œuvre littéraire et artistique non seulement dans l’ordre de la création individuelle, mais également dans un vaste horizon social. Véritable laboratoire de pensée, ce cours expérimental contient en germe une psychologie de la création, une sociologie de l’art et une esthétique de la réception, tout en croisant les interrogations actuelles de la phénoménologie, de la philosophie du langage et des neurosciences. Avec une curiosité sans limites, cet essai d’une anthropologie de la vie de l’esprit se révèle un monument de la pensée du XXe siècle.
Paul Valéry et Gaston Gallimard avaient souhaité publier le cours de poétique. Près de quatre-vingts ans après la mort de l’écrivain, voici son vœu exaucé et sa dernière grande œuvre dévoilée.
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Tome I : Le corps et l'esprit (1937-1940)
Dans ce premier tome, qui couvre les trois premières années du cours, Valéry insiste sur le rôle fondamental que jouent le corps et l’esprit dans la poétique, entendue de façon large comme étude de tous les processus de création. Rien n’échappe à l’analyse : les illusions de la philosophie sont dénoncées, l’utilité de l’art questionnée, l’existence psychique mise à nu. L’entrée dans la Seconde Guerre mondiale donne lieu à des réflexions bouleversantes sur l’avenir de l’Europe et des intellectuels.
Lire l'introduction de W. Marx et feuilleter le livre…
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Tome II : Le langage, la société, l'histoire (1940-1945)
Dans ce second tome, couvrant les années d’Occupation et la Libération, la réflexion s’élargit aux « œuvres collectives de l’esprit ». Comment le langage organise-t-il la vie psychique ? Comment fonde-t-il aussi l’existence sociale ? Tandis que les méditations sur la société et sur l’histoire prennent une importance croissante, Valéry livre, la dernière année, son testament intellectuel sur la responsabilité de l’écrivain et sur l’idéal de la littérature.
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On peut lire sur Diacritik.com un article de Maxime Decout sur cet ouvrage…