Journée d'études Amerika. Centre et périphéries. Science-fiction et littératures de l’imaginaire dans les lettres hispanophones modernes et contemporaines
La création littéraire hispanophone à l’époque moderne et contemporaine est bien souvent connotée au fantastique et réalisme magique ; cette hégémonie s’est accentuée dans la deuxième moitié du XXe siècle, notamment avec la prépondérance des auteurs du Boom. Ce qui, d’une certaine manière, peut avoir occulté la production en littératures de l’imaginaire, en tous cas dans ses acceptions les plus connues du grand public (science-fiction, fantaisie héroïque, uchronies), laissant entrevoir une périphérisation de ces genres : soit parce que l’on concevait que les pays d’Amérique Hispanique étaient des producteurs périphériques de ce genre de récit, soit parce que ces récits étaient considérés comme périphériques au sein de la production hispanoaméricaine.
Cette production, qui existe depuis le XVIIIe siècle, semble néanmoins s’être plus développée à partir de la fin du XXe siècle, souvent dans un style plus ironique ou parodique, reprenant les codes édictés par la création en science-fiction non-hispanophone (souvent anglophone ou francophone, et peut-être chaque fois plus, asiatique) pour les tourner en dérision. Quelques expériences, comme la brève revue mexicaine Crononauta (1964), ont tenté de mettre en place une diffusion locale, mais cela a pu renforcer l’idée d’une périphérisation, puisqu’il s’agissait par exemple de satiriser un canon déjà existant ailleurs, ou de s’attaquer à des thématiques très spécifiques à la réalité latino-américaine (M. A. Delgado, 2000), impression renforcée avec l’avènement d’internet et l’apparition des fan-fictions -qui ont donné naissance à des productions hybrides, comme des textes en espagnol sur des univers anglophones comme Docteur Who ou Star Wars. Cependant, il existe malgré tout des textes de créateurs issus de l’Amérique Hispanophone qui ont également participé à ce canon, soit par une collaboration à des productions mainstream (F. Martel, 2011), soit par la création d’autres références, parfois dans d’autres langues que l’espagnol.
Cette journée d’étude aura pour but d’interroger quelle est la place de la science-fiction et des autres littératures de l’imaginaire dans la production moderne et contemporaine latino-américaine, mais aussi comment se positionne cette littérature par rapport au reste de la production du sous-continent, place qui semble aller croissante depuis la fin du XXe siècle, avec, à chaque fois, une plus grande richesse des thématiques abordées et des univers créés. L’on pourra donc questionner :
1. Quelle place pour l’hybridation culturelle dans les récits de l’imaginaire hispano-américain, avec d’un côté des phénomènes de subduction culturelle (avec la littérature moderne européenne, le soft-power étatsunien ou encore l’arrivée des formes asiatiques, comme le manga ou l’anime), et de l’autre l’intégration de figures pré-coloniales ? Y a-t-il des formes (nouvelle, roman, bande-dessinée, séries, films) ou des genres (fantaisie héroïque, anticipation, cyberpunk, récits apocalyptiques... etc) prépondérants ? Comment analyser ce rapport à la production mainstream ? Y a-t-il des procédés de défamiliarisation (F. Jameson, 2005) spécifiques ?
2. Comment situer des auteurs de l’imaginaire ouvertement hispaniques, mais qui créent ailleurs (États-Unis, Europe, autres lieux), voire dans une autre langue ? Quelles traces narratives, culturelles ou linguistiques, dans leur création ?
3. Quelles sont les perspectives éditoriales/de diffusion ? S’il existe (ou a existé) des revues ou des maisons dédiées, quels sont les caractéristiques des textes qui arrivent à une diffusion de masse ? Y a-t-il eu (ou existe-t-il à l’heure actuelle) des circuits de diffusion qui permettent de sortir de la périphérie, de l’expérimental, sans pour autant s’intégrer à la production généraliste ? Quel est le rôle joué par les fan-fictions ? Quels rapports culturels entretiennent-ils avec un canon déjà transfictionnel (R. Saint-Gelais, 2011), pas nécessairement hispanique à l’origine ?
Toute autre proposition n’entrant pas nécessairement dans ces trois questionnement mais abordant ces problématiques pourra bien entendu être proposée.
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Les propositions doivent être envoyées aux adresses anais.fabriol[at]univ-rennes2.fr et amerika[at]revues.org, avant le 20 janvier 2024. Les résumés doivent faire entre 250 et 500 mots, être rédigés en français ou en espagnol et être accompagnés d’une brève présentation contenant les noms, prénoms et affiliation (laboratoire) des personnes souhaitant participer. La journée se déroulera en hybride. Nous vous répondrons d’ici au 2 février 2024 pour vous confirmer si votre proposition de communication est retenue. La publication des textes est prévue en 2025 dans la revue Amerika.
Calendrier :
Propositions
Jusqu’au 20 janvier 2024
Réponses :
Jusqu’au 2 février 2024
Journée d’études
Vendredi 7 juin 2024
Publication
Courant 2025.
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De la periferia a un nuevo centro?
Ciencia ficción y literaturas de fantasía en las letras hispanoamericanas modernas y contemporáneas
La creación literaria hispanohablante se suele connotar, repetidas veces y de manera estereotipada, con fantástico y realismo mágico; esta hegemonía se acentuó aún más en tiempos del Boom, lo que puede haber ocultado la producción en literaturas de fantasía y ciencia-ficción, al menos en sus acepciones más conocidas del público de masas, lo que deja entrever una periferización de estos géneros, a la vez porque se ha podido considerar que los autores hispanoamericanos eran productores periféricos de este tipo de relatos y también porque estos relatos pueden ser vistos como periféricos entre la producción hispanoamericana.
Esta producción, que existe desde el siglo XVIII, parece haber conocido un auge importante a partir de finales del siglo XX, muchas veces en un estilo paródico o irónico, retomando los códigos de la ciencia-ficción/fantasía no hispanohablante (muchas veces anglosajona, francófona o, cada vez más, asiática), para parodiarlas. Algunas experiencias, como la breve revista mexicana Crononauta (1964) intentaron lanzar una difusión de la creación local y extranjera, pero esto también ha podido ir reforzando la idea de una periferización, ya que se trata muchas veces de crear una sátira de un canon ya existente, impresión que fue demultiplicada con la aparición de Internet y de las fan-fictions -lo que ha dado lugar a producciones híbridas, como textos en español sobre universos anglohablantes como Star Wars o Doctor Who. Sin embargo, han ido apareciendo cada vez más relatos de creadores provenientes de Hispanoamérica que han participado, a veces en otros idiomas, a este canon.
Esta jornada de estudios tendrá como objetivo interrogar cual es el lugar de la ciencia-ficción y de las literaturas de fantasía en la producción moderna y contemporánea latinoamericana, pero también como se postula esta literatura respecto al resto de la producción del subcontinente, lugar que se vuelve cada vez más preponderante y rico en variantes. Así, se podrán plantear las siguientes cuestiones:
1. ¿Qué lugar ocupa la hibridación cultural en los relatos de fantasía hispanoamericano, con, de un lado, fenómenos de subducción cultural (con la literatura moderna europea, el soft-power estadounidense o, más recientemente, formas asiáticas, como el manga o el anime) y de otra, la integración de figuras precoloniales? Existen formas de relatos (cuento, novela, cómic, series, películas) o géneros (fantasía heroica, anticipación, cyberpunk, relatos apocalípticos) preponderantes? ¿Cómo analizar esta relación a la producción mainstream?
2. ¿Cómo situar los autores de fantasía y ciencia-ficción abiertamente hispánicos, pero que crean en otra parte (Estados Unidos, Europa, otros países), y muy a menudo, en otro idioma? ¿Qué nos habla de esta hispanidad, tanto en la forma como en el fondo, de su creación?
3. ¿Cuáles son las perspectivas editoriales o de difusión? ¿Cuáles son las características que permiten una difusión masiva de este tipo de relatos? ¿Ha habido (o hay, hoy día) circuitos de difusión que permiten salir de la periferia, de lo experimental, sin entrar directamente en la producción generalista? ¿Cuál es el papel de las fan-fictions?
Otras propuestas que no entren en estos tres ejes pero que aborden estas propuestas podrán también someterse.
Las propuestas tienen que mandarse a las direcciones anais.fabriol[at]univ-rennes2.fr y amerika[at]revues.org, antes del 20 de enero de 2024. Los resúmenes medirán entre 250 y 500 palabras, estarán redactadas en francés o en español y vendrán acompañadas de una breve presentación con nombre, apellidos, afiliación científica y/o académica de los ponentes. La jornada se celebrará de modo híbrido. Confirmaremos la lista de ponentes el 2 de febrero de 2024. La publicación de los textos está prevista en 2025 en la revista Amerika.
Calendario
Propuestas
Hasta el 20 de enero de 2024
Respuestas
Hasta el 2 de febrero de 2024
Jornada de Estudios
Viernes 7 de junio de 2024
Publicación
En 2025.
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Brève bibliographie indicative/Breve bibliografía indicativa
Fernández Delgado, Miguel Ángel (dir), Visiones Periféricas-Antología de la ciencia-ficción mexicana, Lumen, 2000, Mexico
Jameson, Fedric. Penser avec la Science-fiction, Max Milo, 2008, Paris
Martel, Fredéric. Mainstream, Flammarion Champs coll. « Actuel », 2011, Paris
Saint-Gelais, Richard. Fictions Transfuges- La transfictionnalité et ses enjeux, Seuil coll « Poétiques », 2011, Paris.