Mme Riccoboni, une diversité décontractée
Louvain-Anvers, 18-20 mai 2006
The sentimental novels of Marie-Jeanne Riccoboni may have had a larger readership than those of any other author, including Rousseau. Ce propos de Robert Darnton (SVEC 359 (1998), p.255) est d'autant plus surprenant que dès le début du XIXe siècle, le lecteur, même érudit, semble pressé à la classer sans hésiter parmi le tout-venant du romanesque de son temps.
Il s'impose dès lors d'interroger sa précellence d'époque : comment comprendre que cette romancière, qui paraît au premier regard assez quelconque et même un peu commère, sortait des rangs aux yeux de ses contemporains, pour bénéficier au moins d'une prédilection marquée ?
Pour répondre à cette question, nous voudrions privilégier trois pistes.
-Il s'agirait d'abord de préciser les voies concrètes de ce succès. Mme Riccoboni a été beaucoup traduite : les coups de pouce de ses traducteurs attestent à leur façon les attentes du public. On pourra interroger dans le même sens les réactions qu'elle a suscitées dans les revues ou les correspondances ou encore l'oeuvre des romanciers et des romancières qui se sont réclamés de son exemple.
-Il conviendrait aussi de relire ses romans tels qu'en eux-mêmes et notamment de les situer par rapport aux formules les plus courantes du romanesque ambiant. Il se pourrait en effet qu'ils s'écartent assez souvent de ces voies battues, et qu'ils amorcent même, fût-ce de façon intermittente, une mise en perspective des emphases coutumières. Le succès de Mme Riccoboni, en ce cas, vaudrait une manière d'hommage que certaine sensibilité souvent outrancière rendrait au sens de la mesure. L'hypothèse, de toute manière, serait à vérifier.
-Resterait enfin à prendre la mesure de la diversité générique de la production riccobonienne. Les productions de Riccoboni traductrice, critique littéraire, dramaturge, voire épistolière permettent-ils de préciser, fût-ce de biais, son profil de romancière ?
Sous ce triple aspect, ce colloque veut aussi mettre à jour un premier état de la question des études sur Mme Riccoboni, résultat de la journée d'étude organisée à la Sorbonne par Sylvain Menant le 1er mars 1997.
Comité d'organisation : Jan Herman et Paul Pelckmans.
Veuillez adresser vos propositions de communication, au plus tard le 31 janvier 2006, à Jan Herman (jan.herman@arts.kuleuven.ac.be).
Les versions définitives devront être remises, au plus tard le 31 août 2006, afin que le volume d'actes puisse saluer, en 2007, le deux-cent cinquantenaire des Lettres de Mistriss Fanni Butlerd, qui furent le vrai début et le succès le plus durable de Mme Riccoboni.
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Publié le par Marc Escola (Source : Jan Herman)