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Profils et types des arrière-gardes artistiques russes (revue Modernités russes, n° 23)

Profils et types des arrière-gardes artistiques russes (revue Modernités russes, n° 23)

Le premier numéro des Modernités russes a paru il y a 25 ans, à la toute fin du vingtième siècle dont le début entérinait la recherche mesurée ou démesurée de l’inédit dans les arts. Et les études de l’art russe du XXe siècle favorisèrent avant tout les avant-gardes et les innovations formelles. Le numéro 1|1999 des Modernités russes mettait côte à côte deux notions rivales nourries de leur perpétuelle liaison : l’archaïsme et la modernité. Jean-Claude Lanne écrivait alors dans la préface : les « formes inouïes […] sont involontairement amenés, pour subvertir le système esthétique dans lequel ils opèrent, à retrouver la figure de l’arkhè, c’est-à-dire le principe même de l’art ». Les arts figuratifs, la musique et les lettres sont impensables sans l’imitation de l’ancien ou des Anciens. La société et l’art contemporains éprouvent toujours une vive curiosité pour les vieilleries, la patine, la vieille école, les façons rétro. Le vingtième siècle (celui des avant-gardes), devenu lui-même vintage, attire précisément en raison du style surannée des décennies successives : les années cinquante, les années soixante, etc. Le terme grec d’ἀρχή signifiait aussi : commencement, principe, origine, point de départ, commandement, pouvoir. Ce riche passé du mot nous invite à proposer aux auteurs de se pencher sur l’autorité artistique, le legs, la routine, le conservatisme, ces choses et entités vieillies ou règlementaires qu’on revendique et s’approprie non seulement pour le charme du vieux jeu. Selon William Marx, les arrière-gardes artistiques représentent « l’autre face de la modernité esthétique » (Marx W., Les arrière-gardes au XXe siècle : l'autre face de la modernité esthétique, PUF, 2004, p. 21). Écrivains solitaires ou inclassables, auteurs académiques, art institutionnel ne reflètent qu’une partie des manifestations de l’arrière-garde. Le rapport entre les arrière-gardes russes et européennes peut offrir d’autres matières à réflexion : il suffit, par exemple, de se rappeler qu’au XVIIIe et au XIXe siècles on traduisait en russe les œuvres qui ne passionnaient plus personne en Occident. En Russie, on a souvent accueilli avec enthousiasme des écrivains, chanteuses ou acteurs démodés dans leur pays.

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Modernités russes est une revue scientifique annuelle, bilingue français et russe, à comité de lecture international, éditée par l'université Lyon 3 Jean Moulin soutenue par le Centre d’études linguistiques. Spécialisée principalement dans le domaine de la littérature russe, la revue accueille les articles consacrés à la littérature comparée, à la traduction, à la linguistique, au discours littéraire, à la périodisation culturelle et aux beaux-arts russes.

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Soumission des articles : août-octobre 2024 (date de tombée : 31 octobre 2024)

Date de réponse après une double évaluation en aveugle : en moyenne un mois après la soumission de l’article.

Comité de rédaction du numéro : Natalia Gamalova, Yanina Mouton, Yana Payoli