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(Re)traduire les classiques africains (Inalco, Paris)

(Re)traduire les classiques africains (Inalco, Paris)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Pierre Leroux )

Appel à textes

(Re)traduire les classiques africains

Cet appel fait suite à la journée d'étude « (Re)traduire les classiques africains » organisée à l’Université Paris Nanterre le 13 mai 2024 et il a pour objectif de compléter un dossier à paraître dans la revue Itinéraires LTC (https://journals.openedition.org/itineraires/). Le texte de l'appel se trouve ci-dessous. Les propositions d'articles de 300 mots, accompagnées d'une courte bio-bibliographie sont à envoyer pour le 1er mars 2025 aux adresses suivantes :

pleroux@parisnanterre.fr
cboidin@parisnanterre.fr
alicechdm@gmail.com
prouxs@parisnanterre.fr
nathalie.carre@gmail.com

 

(Re)traduire les classiques africains

Qu’il s’agisse de faire entendre la « Bonne Nouvelle » dans les langues d’Afrique, ou de raconter des « petits contes nègres pour les enfants des Blancs » (R. Queneau) , la traduction a joué très tôt un rôle essentiel dans la constitution de corpus littéraires en Afrique. Récemment, la création de deux revues spécialisées[1] et la parution, entre autres, d’un ouvrage sur les « translation imperatives »[2] témoignent d’un regain d’intérêt pour cette pratique qui mêle des enjeux linguistiques, esthétiques et politiques.

Prenant appui sur cette réflexion, ce dossier[3] se propose d’examiner plus particulièrement le phénomène de la retraduction, compris comme le fait d’offrir une nouvelle traduction d’un ouvrage déjà disponible dans la langue cible[4]. En effet, en inscrivant la pratique de la traduction dans une perspective diachronique, la retraduction permet d'esquisser un nouveau regard sur l’histoire des littératures d’Afrique et des littératures en Afrique. Retraduire une œuvre, c’est confirmer son statut, légitimer sa place dans la langue d’accueil, se donner l’occasion de la réinterroger. Il s’agit aussi, plus encore que dans le cas d’une première traduction, d’affirmer l’actualité d’une œuvre ou d’un auteur. Dans le cas des littératures africaines, retraduire implique une multitude de questionnements, de pratiques et d’enjeux, liés à la socio-géographie de la traduction et de ses marchés (G. Sapiro), ainsi qu’aux écosystèmes linguistiques (L.-J. Calvet) et à l’investissement politique des auteurs sur ces sujets.

La nouvelle traduction par Sika Fakambi de l'ouvrage de Dambudzo Marechera, La Maison de la faim (Zoé, 2023) après celle de Xavier Garnier et Jean-Baptiste Evette (Dapper, 1999) permet un renouveau de la réception de cet auteur zimbabwéen tout en remodelant son héritage.  Cette actualité de l’édition nous servira de point de départ, cependant nous souhaitons également examiner des exemples de retraduction vers les langues africaines, car le phénomène est loin d’être unidirectionnel. Quel que soit le lieu envisagé, nous nous intéresserons aux modalités de cette « fabrique des classiques » (Ducournau) et aux problèmes qu’elle soulève en termes de hiérarchie des langues littéraires ou de définition d’une identité littéraire africaine.

 
[1] Journal for Translation Studies in Africa (2020) et TAFSIRI, Revue panafricaine de traduction et d’interprétation / Panafrican Journal of Translation and Interpretation (2021).
[2] Bush, Ruth, Translation imperatives, African Literature and the Labour of Translators, Cambridge University Press, Cambridge, 2022.
[3] Cet argumentaire et le sommaire provisoire proposé ci-dessous reprennent les travaux présentés lors de la journée « (re)traduire les classiques africains » organisée à l’Université Paris Nanterre le 13 mai 2024 par Carole Boidin, Nathalie Carré, Alice Chaudemanche, Stefania Cubeddu-Proux et Pierre Leroux.
[4] Cette définition restreinte nous permet de cadrer notre propos, mais des propositions de contribution touchant à des phénomènes annexes (auto-traduction, rétro-traduction par exemple), pourront être examinées.